Culture & Divertissement: Attrape-moi si tu peux !

Posté par: Visiteursur 16-01-2008 23:15:29 1206 lectures N’essayez surtout pas de les rattraper. Vous risquez d’en prendre plein la vue. Difficile, en effet, de ne pas être saisi par le show des adeptes du Parkour ou « art du déplacement ».

La discipline est apparue en France à la fin des années 90 et a récemment contaminé l’asphalte de Hay Mohammedi, devenu le théâtre architectural des prouesses physiques de Tarek Jadil, Alam Najib et Essaai Hamza qui dorénavant négocient leur parcours dans la ville à coup de sauts périlleux, « sauts de chats » et autres « passes murailles ».


Rien ne leur résiste. En deux temps trois mouvements les corps agiles des jeunes sportifs ont vite fait d’agripper, d’enjamber, de sauter, bref d’effacer de leur passage tout ce qui leur tombe sous les mains et les pieds. Grilles, voitures, constructions en tout genre…

C’est sur des terrains sablonneux, dans la cour du lycée ou simplement dans la rue que les trois compères ont patiemment appris à dompter les obstacles.

« Cette discipline n’est pas encore reconnue au Maroc. Il n’ y a pour l’instant pas de salles où s’entraîner » regrette Tarek qui a découvert sa passion il y a plus de trois ans en visionnant le film « Banlieue 13 » avec un certain David Bell, star du milieu et initiateur du groupe des Yamakasi, les fondateurs de l’art de rue extrême, auxquels Luc Besson avait consacré un film.

Autre porte-drapeau français de la discipline, le groupe « Adrénaline » a, lors d’un voyage au Maroc, rendu visite à Tarek, Alam et Hamza. « C’est sur Internet qu’on a pris contact avec eux » explique Hamza qui s’occupe du montage des vidéos postées sur Youtube. « Ils ont été surpris par nos performances alors même qu’il n’existe aucune infrastructure pour exercer ce sport ».

C’est aussi sur la toile que Tarek, Alam et Hamza ont déniché les cours qui leur ont permis de perfectionner ce sport « qui est aussi un art et une philosophie » comme aime à le préciser Tarek « Les figures de styles que nous exécutons nous permettent de voir le monde sous un autre angle ».

« Mais au Maroc, affirme Tarek, les gens voient le mouvement avec une certaine appréhension ». Il suffit en effet que les trois jeunes s’adonnent à une démonstration pour que les remarques fusent comme celle de ce passant qui conseille au jeune d’arrêter s’il ne veulent pas être interné à Berrechid.

« L’entourage nous recommande souvent d’arrêter nos « singeries ». Mais les réactions ont plutôt changé depuis qu’on est passé à la télé. Le directeur du lycée nous a encouragé à créer notre association dans l’enceinte de son établissement et nous a même proposé de nous aider financièrement » affirme Hamza « Mais notre objectif reste avant tout d’apparaître dans des films, dans des publicités ou des clips ».

Plusieurs films étrangers, mais aussi Madonna, BMW ou encore Reebok ont déjà fait appel aux talents de ces rois de la voltige. Au Maroc, c’est un autre collectif, le groupe « Accroche-toi » d'Aïn Sebâa qui a fait quelques apparitions sur petit écran. Tarek, Alam et Hamza espèrent quant à eux voir se concrétiser les promesses d’un certain réalisateur rencontré sur MSN. En attendant, les trois jeunes poursuivent leur "Parkour".

Menara