Culture & Divertissement: Cinéma : Yassine Fennane, du cinéphile au cinéaste : Le jeune réalisateur a remporté «l'Olivier d'or» en Algérie pour son film «Squelette»

Posté par: Visiteursur 21-01-2008 23:32:58 1638 lectures «Mes efforts ont été récompensés», c'est avec ces mots que le cinéaste marocain Yassine Fennane s'est exprimé quand il a remporté la semaine dernière «l'Olivier d'or».

Le film, qui lui a valu la plus haute distinction du Festival du film amazigh de Sétif (est de l'Algérie), n'est autre que son dernier long métrage «Squelette». Alors que tout le monde attendait «La maison jaune» de Amor Hakkar, le jeune réalisateur crée la surprise en raflant le prix du meilleur film. Ce qui l'a distingué des autres, la modernité de son regard de la culture amazighe, ses procédés traditionnels de narration ainsi que ses prouesses techniques, ont remarqué les membres du jury.


Tourné en 15 jours «dans la rage», selon les mots de l'artiste, le film raconte l'histoire de Hocine, un jeune homme qui, après son séjour en ville, revient dans son village et clame son intention de céder son corps à la science. Ce retour va transformer la vie du village sur fond de conflits d'intérêt et de manipulations. «J'ai voulu, à travers ce film, rendre vraiment hommage aux habitants d'Agadir qui m'ont aidé à parler de mon pays», raconte le réalisateur primé. Comme tous les jeunes cinéastes de son âge, Yassine Fennane porte en lui l'amour du Maroc qu'il exprime avec des mots sur des bobines. Notre homme joue doublement le rôle du cinéaste et du scénariste, mais avant les deux, c'est un grand passionné du 7e Art.

Tout a commencé pour ce cinéphile affirmé avec des études à la Sorbonne de Paris. A l'époque, il avait choisi de devenir scénariste mais au fil des années et des films regardés, il s'est converti à la réalisation tout en gardant une belle plume pour rédiger lui-même les dialogues de ses films. Il s'essaie d'abord aux plaisirs du court métrage et réalise de nombreux opus dont «El Aroubi», «Danger man», «Chemise blanche, cravate noire »…qui le révèlent au grand public, notamment dans le cadre du Festival du court métrage de Tanger. Mais ce n'est qu'au bout de son cinquième court métrage que Yassine Fennane joue dans la cour des grands.

«Trust Fighter», produit dans le cadre d'un concours organisé par Ali n' Productions et la Fondation ONA, le sort de l'anonymat. On peut dire qu'un cinéaste est né. Yassine Fennane fait alors partie des chanceux réalisateurs qu'Ali'n Productions intègre dans le projet de la Film Industry. Un projet grâce auquel le jeune artiste met la barre plus haut et se lance dans le long métrage. En 2005, il signe son premier film «Le brave» puis continue en réalisant une année plus tard «Agadir underground» qui nous a présenté le Maroc de l'underground, «un Maroc dont on veut ignorer l'existence», avait expliqué Yassine Fennane.

En 2007, il double ses efforts et enchaîne avec «Aller-retour en enfer» puis avec «Squelette». Des films qui nous présentent un cinéaste confirmé avec un style original, des sujets engagés et une touche personnelle très recherchée. L'Olivier d'or est donc une récompense amplement méritée. Elle vient couronner l'intelligence et la sensibilité artistiques de Yassine Fennane.

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