Culture & Divertissement: Journée internationale de la poésie: un hymne pour la beauté du verbe

Posté par: Visiteursur 22-03-2008 11:07:25 1138 lectures La célébration le 21 mars de la journée internationale de la poésie est toujours une occasion pour relancer les questionnements sur la création des poètes marocains connus et reconnus et aussi évaluer la production de la nouvelle vague.

Le poète marocain Hassan Ouazzani dit, à ce propos, que ''la célébration de cette journée est un moment propice pour apprécier la beauté du verbe et de la rime qu'offre la poésie dans un monde où se perd de plus en plus l'intérêt pour ce genre majeur de la création''.


Un avis que partage Abdessalam El Moussaoui qui tout en rappelant que le Maroc a été parmi les premiers pays à porter le projet de la consécration du 21 mars comme journée internationale de la poésie, regrette toutefois que cette journée passe quasiment inaperçue et n'est célébrée au final que par un petit cercle des poètes et d'amoureux de la poésie.

Il n'en demeure pas moins comme le souligne la poétesse Amal Al Khdar que cette célébration reste nécessaire et ce, pour permettre aux gens, surtout les élèves et les étudiants, d'être sensible à la beauté de la poésie et de mettre en exergue son rôle fondamental dans la consécration des valeurs de la tolérance, la fraternité et de l'amour.

La célébration de cette journée est aussi une occasion pour découvrir les créations aussi diverses que riches des nouveaux poètes marocains comme le note Hassan Ouazzani qui fait remarquer que contrairement à la production poétique des années 70 au Maroc qui avait une forte charge et une connotation politique très affirmée, la poésie d'aujourd'hui est pratiquement dépouillée des considérations idéologiques et des appartenances politiques.

Et d'ajouter que les poètes de la nouvelle vague trouvent aujourd'hui leur inspiration dans les choses simples mais essentielles de la vie et aussi les préoccupations ordinaires des gens.

Abdessalam El Moussaoui, dans une démarche comparative de la poésie marocaine et dans le Machrek, estime, quant à lui, que ''L'orient reste toujours dans une phase de glorification des immenses poètes de son passé alors que les poètes marocains, très en phase avec les réalités d'aujourd'hui et les mutations sociétales, ne cessent de se distinguer par la qualité de leur £uvre et l'originalité de leur création''.

Un avis que ne semble pas partager la poétesse Amal al Khdar qui rejette toute spécificité locale de la poésie marocaine, estimant qu'elle fait partie de la mosaïque poétique arabe.

''La poésie marocaine, certes moderne et avant-gardiste, reste néanmoins semblable à celle produite dans les pays du Machrek Autre polémique sur la spécificité de la poésie marocaine, celle concernant la production féminine, et sur ce registre, les avis s'opposent. Pour Amal Al Khdar, il existe deux genres de poésie féminine, un genre où les poétesses donnent au corps et au sentiment une sublimation exclusive alors que d'autres restent fondamentalement préoccupées et habitées par des causes universelles qui s'inscrivent dans la réalité contemporaine.

Ce à quoi répond Widad Benmoussa par un rejet de toute spécification poétique propre entre les femmes elles-mêmes et entre la femme et l'homme, estimant qu'il n'existe pas une poésie strictement féminine et que la poésie n'est ni masculine, ni féminine.

Cependant, elle tient à mettre en avant la démarche franchement audacieuse de la poésie produite par les femmes qui ne cessent de briser les tabous, emboîtant ainsi le pas aux poètes hommes.

Mais si les avis des poètes s'opposent parfois sur certaines spécificités, ils sont tous unanimes à regretter le peu de lecteurs et amoureux de la poésie au Maroc et la sous-médiatisation de la production poétique, allant même jusqu'à évoquer ''un analphabétisme poétique chronique chez les marocains''.

Une décevante situation qui condamne de plus en plus les poètes à la solitude. D'où, pour eux, l'urgence aujourd'hui de revaloriser le statut du poète en instaurant notamment un prix de la poésie au Maroc, de promouvoir la lecture et les ateliers de poésie dans les établissements scolaires et autres manifestations culturelles et aussi de garantir les droits d'auteur pour les poètes.

MAP