Actualité Agadir et région: Tafraout/Santé : Les ONG montent au créneau

Posté par: Visiteursur 08-07-2008 21:50:43 2412 lectures · Objectif: Protester contre la détérioration des services
· Sous-équipement, corruption, laisser-aller... des maux qui plombent le secteur


Les habitants de la région de Tafraout sont en colère. Ils se sentent «oubliés» et «exclus» des circuits de développement. Dans une conférence organisée récemment à Casablanca, les leaders associatifs de la région ont appelé les populations locales à des sit-in, en août prochain.


L’objectif est de protester contre la dégradation extrême des soins dans le centre de santé de Tafraout. «Nous allons mobiliser les populations des douars pour dénoncer l’absence d’équipements, de médicaments et le laisser-aller du personnel médical», affirme un intervenant lors de cette rencontre qui avait pour thème «La réalité du secteur de santé à Tafraout: quelle stratégie pour dépasser la crise?». Rencontre organisée par le magazine «Tawasol Al Jamaoui»(1). Le constat est amer. La situation va en empirant depuis dix ans. La région manque de tout. Les patients sont livrés à eux-mêmes et il faut attendre les caravanes médicales, organisées sporadiquement dans la zone, pour voir un médecin digne de ce nom. Sur place, pour bénéficier des services sanitaires, il faut mettre la main à la poche pour avoir droit au minimum.

El Houcein Hssaiyni, militant associatif, affirme que l’hôpital local de Tafraout ne remplit plus sa mission. «L’unique infrastructure sanitaire de la région ressemble désormais à un simple dispensaire», déclare-t-il. «Les 35.000 habitants ne méritent-ils pas mieux?», ajoute-t-il. De plus, dans la plupart des cas, les patients sont orientés vers Tiznit (à 128 km) ou à Agadir (à 170 km), faute de moyens sur place. Par ailleurs, pour les cas d’urgence, les deux ambulances ne sont pas opérationnelles... à moins de payer le carburant. Les personnes atteintes d’insuffisance rénale doivent se déplacer à Agadir ou Tiznit pour l’hémodialyse. Sans parler des femmes enceintes qui, pour regagner le centre de santé, n’ont d’autre choix que le transport clandestin.

Les associations locales tentent tant bien que mal de combler le vide par des caravanes médicales, la prise en charge de quelques opérations chirurgicales. Mais Hssaiyni met en garde: «L’action des associations locales en matière de soins est occasionnelle mais a parfois des visées de campagne politique».

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(1) C’est un magazine qui s’intéresse essentiellement à la vie associative et aux problématiques de développement local dans la région du Souss.

Ali JAFRY
L'Ă©conomiste