ActualitĂ© Agadir et rĂ©gion: PĂȘche : Peu de sous pour la mise Ă niveau
PostĂ© par: Visiteursur 16-09-2008 21:48:27 2511 lectures · Lâenveloppe dĂ©diĂ©e Ă la flotte artisanale jugĂ©e insuffisante· Plus de 1.350 dossiers retirĂ©s dans le cadre du plan Ibhar
· La moitiĂ© de la flotte hauturiĂšre Ă lâarrĂȘt avant la fin de la saison
AFFRĂTEMENTS, Sidi Ifni, Ibhar⊠Lâordre du jour de la session ordinaire de la Chambre des pĂȘches maritimes dâAgadir (CPMA), qui sâest tenue la semaine derniĂšre, Ă©tait plutĂŽt chargĂ©.
Le plan de modernisation et de mise Ă niveau de la flotte cĂŽtiĂšre et artisanale «Ibhar» (cf.www. leconomiste.com) a particuliĂšrement monopolisĂ© le dĂ©bat. Pour les opĂ©rateurs, ce programme, fort attendu depuis plus dâune dĂ©cennie, est porteur de grands espoirs. Seulement, certaines de ses dispositions sont inadaptĂ©es Ă la rĂ©alitĂ© des segments concernĂ©s, constatent quelques opĂ©rateurs. Pour le prĂ©sident de la CPMA, Lahcen Bijdiguen, lâenveloppe financiĂšre dĂ©diĂ©e Ă la flotte artisanale demeure insuffisante. Constat que les reprĂ©sentants du dĂ©partement de la PĂȘche admettent, mais disent «quâil est difficile aujourdâhui de changer quelque chose Ă ce niveau. Le volet financier Ă©tant verrouillé». Pour ce qui est des mesures arrĂȘtĂ©es dans le programme, les institutionnels prĂ©cisent que câest un programme global qui concerne lâensemble des zones de pĂȘche du Royaume. Si des ajustements peuvent ĂȘtre envisageables, il est nĂ©cessaire, selon eux, que le plan de modernisation et de mise Ă niveau soit bien avancĂ© dans sa mise en application. Pour lâheure, contrairement Ă ce que pourraient laisser penser les rĂ©ticences exprimĂ©es lors de la rĂ©union des professionnels de la pĂȘche Ă Agadir, beaucoup dâopĂ©rateurs ont entamĂ© des dĂ©marches pour bĂ©nĂ©ficier des produits proposĂ©s par le programme Ibhar. Selon Zakia Driouich, directrice des pĂȘches maritimes et de lâaquaculture, plus de 1.100 dossiers ont Ă©tĂ© retirĂ©s par les professionnels de la pĂȘche artisanale dont 610 relĂšvent de la rĂ©gion dâAgadir. Au niveau de la pĂȘche cĂŽtiĂšre, le nombre de retrait de dossiers dans le cadre de lâopĂ©ration de mise Ă niveau a atteint 200 dont 20 concernent des navires dâAgadir. Quand au volet modernisation, 50 dossiers ont Ă©tĂ© retirĂ©s dont 35 pour des bateaux dâAgadir, est-il prĂ©cisĂ©. Pour rappel, le dĂ©marrage de lâopĂ©ration de modernisation de la flotte cĂŽtiĂšre ne devrait sâeffectuer quâen 2009. Le programme de mise Ă niveau doit par contre ĂȘtre opĂ©rationnel sans dĂ©lai. Surtout quâune dĂ©lĂ©gation de lâUE est attendue en janvier prochain pour une visite de certains ports marocains. Histoire de sâenquĂ©rir sur place de la rĂ©alitĂ© de lâobservation des normes de salubritĂ© et de qualitĂ© des produits de la mer, et dâĂȘtre au fait de lâĂ©tat dâavancement du programme de mise Ă niveau et de modernisation de la flotte. Dans la mesure oĂč lâUnion constitue le principal dĂ©bouchĂ© du secteur marocain de la pĂȘche et compte parmi les principaux pourvoyeurs de fonds. En attendant, un renforcement de la communication sur le programme Ibhar sâavĂšre nĂ©cessaire auprĂšs de la profession.
Outre le plan de modernisation, la rencontre des opĂ©rateurs Ă©tait lâoccasion dâaborder Ă©galement les aspects liĂ©s Ă la lĂ©gislation de la pĂȘche et aux infrastructures portuaires qui nĂ©cessitent une mise Ă niveau.
A commencer par le port de Sidi Ifni dont lâĂ©quipement est incontournable. Les professionnels ont aussi soulevĂ© la question des dĂ©parts volontaires de lâactivitĂ© de pĂȘche. Il sâagit dâun dossier dĂ©jĂ soumis et discutĂ© avec le Premier ministre ainsi que le ministre en charge du dĂ©partement de la PĂȘche. Pour lâheure, les institutionnels, qui ne sont pas contre la dĂ©marche, attendent que les professionnels intĂ©ressĂ©s se manifestent.
PĂȘche hauturiĂšre
LA campagne de pĂȘche des cĂ©phalopodes ne devrait sâachever que vers la fin de ce mois de septembre. Pourtant, prĂšs de la moitiĂ© de la flotte de la pĂȘche hauturiĂšre est dĂ©jĂ Ă lâarrĂȘt. Plusieurs raisons sont invoquĂ©es pour expliquer cette situation. Dâabord, le quota de la campagne dâĂ©tĂ© est minimal (16.000 tonnes pour les trois segments), prĂ©cise Mohamed Tarmidi, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de la PĂȘche maritime.
Selon lui, le chiffre des captures enregistrĂ© jusquâĂ prĂ©sent est presque identique, sinon supĂ©rieur Ă celui de lâannĂ©e derniĂšre Ă la mĂȘme pĂ©riode. Ensuite, lâarrĂȘt dâune partie de la flotte cĂ©phalopodiĂšre en pleine pĂ©riode dâactivitĂ© sâexpliquerait plutĂŽt par le souci des opĂ©rateurs de rĂ©duire leurs charges dâexploitation en sâabstenant de sortir en mer.
Malika ALAMI
L'économiste