Economie: Attijariwafa bank rafle les 66,67% de la Banque sénégalo-tunisienne

Posté par: Visiteursur 09-10-2006 23:53:21 1309 lectures Quelques mois après son arrivée sur le marché bancaire sénégalais, Attijariwafa bank vient de conclure un accord pour le rachat de 66,67% du capital de la Banque sénégalo-tunisienne (BST), auprès de certains actionnaires privés. Selon un communiqué de la banque, la signature du protocole d'acquisition interviendra au plus tard le 5 novembre 2006, à l'issue de la mission des équipes d'Attijariwafa bank programmée aujourd'hui.


La BST est une banque de droit sénégalais, avec un total bilan de 167,2 millions d'euros à fin 2005. Elle se place au cinquième rang des banques au Sénégal, avec une part de marché de l'ordre de 7%.

«Après la création en 2006 d'une filiale bancaire à 100% au Sénégal disposant de quatre agences à Dakar, la concrétisation de cette opération permettra à Attijariwafa bank d'y conforter sa position en direction des entreprises et des particuliers et d'accélérer son implantation en Afrique de l'Ouest afin de contribuer au développement des flux financiers et commerciaux entre le Maghreb, l'Europe et l'Afrique de l'Ouest», déclare le département communication de la banque.

Il est à rappeler que la présence de l'établissement marocaine au Sénégal remonte à l'été dernier, avec l'inauguration d'Attijariwafa bank Sénégal, première filiale subsaharienne d'une banque privée marocaine.
Dotée d'un capital d'environ 33 millions de dirhams, elle a mobilisé un investissement de 20 millions de Dhs uniquement en infrastructures, à savoir notamment l'ouverture d'agences dans les principales avenues de Dakar.
L'objectif étant de mettre en place un réseau de dix agences dans les principales villes du Sénégal, dans les deux ou trois prochaines années.

Selon les responsables d'Attijariwaf bank, l'implantation de la banque au Sénégal s'est passée sans difficulté au vu de l'intérêt accordé par les hautes autorités sénégalaises à l'investissement privé marocain.

En effet, ont-ils précisé, seuls quelques mois ont suffi pour que la banque obtienne l'agrément du ministère des Finances, de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et de l'Institut d'émission des huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEAMO), dont fait partie le Sénégal.

L'audience accordée à ce sujet par le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, en novembre 2005 au président-directeur général du groupe, Khalid Oudghiri, est une illustration de cet intérêt.

Et pour cause. Le management de la banque marocaine s'est engagé alors à enrichir l'offre locale en matière de produits bancaires et financiers surtout que le taux de bancarisation au Sénégal demeure très faible avec 5 % au niveau national et 10 % à l'échelle de Dakar.

De même, Attijariwafa bank Sénégal prévoit d'investir dans les activités parabancaires en direction des entreprises et des particuliers et de mettre à profit son implantation en Europe au service de la très forte communauté sénégalaise résidante dans ces pays.

Par ailleurs, l'implantation au Sénégal permet à la banque marocaine de renforcer son ouverture à l'international. Sa présence en Europe est bien développée, notamment après l'entrée dans son capital en 2005 de la banque espagnole Banco Santander. Son ouverture sur les autres pays de l'Afrique du Nord s'est concrétisée notamment par le rachat de 33,54 % du capital de la banque tunisienne "Banque du Sud" (BS).

La banque en est maintenant à la conquête de l'Afrique de l'Ouest, à commencer par le Sénégal. Cette expansion répond, en outre, à un objectif plus important à savoir le développement des relations économiques et commerciales entre le Maroc et le Sénégal, puisque la banque va faciliter et le transfert d'argent et les transactions commerciales entre les deux pays.

Il est à noter qu'une importante communauté s'est installée dans ce pays. Elle est composée majoritairement de commerçants et d'étudiants qui éprouvent d'énormes difficultés pour recevoir l'argent du Maroc, y transférer leurs revenus ou accomplir des transactions avec leurs compatriotes.

Source : Le Matin