Culture & Divertissement: M'hamid El Ghizlane : Mâalem Mahmoud Guinéa ensorcelle les festivaliers de Taragalte

Posté par: Visiteursur 28-02-2009 23:35:42 1291 lectures Si les festivaliers de "Taragalte" à M'hamid El Ghizlane, et les férus de l'art gnaoui en particulier, sont entrés en transe, vendredi soir, c'est grâce aux rythmes ensorcelants du Mâalem Mahmoud Guinéa et de sa troupe souirie.

Par la magie du verbe et des notes, Mâalem Mahmoud a ainsi pu captiver son public pendant près de deux heures. A la faveur d'une forte présence sur scène, il a introduit tout une foule dans son monde magique.


Une très belle prestation pour un artiste symbolisant cette charnière entre le Maroc et ses racines africaines profondes.

Que ce soit avec le Hajhouj ou au moyen du tambour, ce chantre de la musique gnaouie vit amplement ce qu'il chante. Ce qu'il conte aussi. Mais, il ne s'empêche jamais de contrôler sa scène. De la diriger. Il en est le maître.

La très modeste personne, lors des parties privées, a vite cédé la place à une auguste et imposante personnalité. La scène oblige. Ses mouvements sont calculés. Son regard très vif. Et l'on ne pensera jamais avant de l'écouter qu'il dispose d'une voix à la fois rock et affective.

L'harmonie atteint son paroxysme avec les vives couleurs qui s'alternent au devant de la scène. Croates à la main, les jeunes membres de la troupe de Mâalem Guinéa ont concurrencé dans la danse gnaoui jusqu'à présenter des acrobaties dignes des grands spécialistes.

Et à chaque fois, c'est ce public interactif qui pousse les gnaouis à donner le meilleur d'eux même. A sortir le meilleur " jeu". Et comme, Guinéa les a captivés à leur insu, eux aussi ont voulu l'imiter : "Encore, encore", répétait la foule qui aspirait à ce que la "lila" (soirée) soit plus longue.

Les organisateurs ne pouvaient tout permettre. "Ce n'est qu'un au revoir", expliquent-ils au public enthousiaste. Etant d'une diversité enrichissante, le programme préconise davantage de surprises.

La soirée de clôture, samedi, s'enchaînera sur la célèbre et prestigieuse troupe touarègue de "Tinariwen". La soirée avait également vu se produire la troupe congolaise XXX qui a donné à ce festival sa dimension africaine. Les membres de cette troupe, basée au Maroc, ont interprété des chansons du patrimoine congolais, mais aussi du répertoire international du reggae.

Et c'est le "No Woman No Cry", de l'inoubliable Bob Marley, qui allait prendre la foule en otage. En lever de rideau, la jeune troupe locale "Ajial M'hamid El Ghizlane" a présenté des chansons du patrimoine oral lyrique de la région.

Puisant dans le répertoire de Chamra, Gadra, Seff, les jeunes membres de la troupe ont aussi fait appel aux instruments de musique modernes. Un seul objectif : préserver le patrimoine.

MAPF