Actualité Agadir et région: Marasme d'une ville portière

Posté par: Visiteursur 21-06-2007 20:16:31 2222 lectures Il y a environ six mois, le glas a sonné pour le cap Ghir. En effet la capture n'a cessé de diminuer à tel point que l'inquiétude s'empare des gens de mer et les opérateurs économiques.
La mer est-elle devenue avare ?
Est-elle atteinte de la ménopause ? Se plaint-elle de la surexploitation ?


En réalité, les causes sont multiples : la flotte étrangère qui envahit nos côtes s'accapare la part du lion. Les violations récurrentes du repos biologique accentuent le danger.
A cela s'ajoute la pollution engendrée par des tankers et autres navires qui déposent leurs déchets au large de nos côtes. L'inefficacité des gardes-côtes laisse la voie ouverte à tous les dérapages.


Naguère, Agadir - qui a connu son âge d'or après Safi - subit à son tour le revers de la médaille, et est désormais à la merci de certains responsables qui «officient» localement dans la pêche, et qui ne trouvent mieux que de favoriser honteusement des fonctionnaires fantômes, à commencer par leur conjointes, en plus des pratiques illicites au niveau du pont-bascule.

Le port de pêche adopte un profil bas. Le vieillissement des flottilles, l'équipement obsolète, sans oublier la bureaucratie... tout cela rend obscurs aussi le présent que l'avenir de cet établissement public.

Les autorités ont sommé les usines qui fabriquent l'huile et la farine de poisson (guano) à cesser leurs activités, mais autorisent sans scrupule et par favoritisme la même tâche à une seule entreprise qui ne maîtrise pas les ficelles du métier, au point qu'elle s'en trouve avec du poisson pourri.

Ainsi les quelques usines qui résistent, dont certains arborent le certificat de qualité décerné par (l'ISPSO), végètent dans l'oubli.
Il n'est pas rare de constater que les gardes mobiles (mokhaznis) entravent l'accès des camions aux usines en question sous le regard désabusé des investisseurs étrangers qui viennent négocier tel ou tel marché avec leurs homologues marocains. D'aucuns confirment que la fumée provenant des cheminées d'usines de conserve n'est pas nocive. Quel paradoxe ! À quelques pas de là, l'usine des ciments d'Anza qui vomit des nuages de gaz toxiques dans la cité ouvrière, Tadart et même plus loin, fonctionne 24/24 heures sans être inquiétée. L'usage de ses catalyseurs n'a lieu que lorsque la cité abrite des colloques ou lors de la visite périodique des hôtes de marque !

Plusieurs usines de conserves ont mis la clef sous le paillasson, mettant au chĂ´mage des centaines d'ouvriers, qui partent grossir les rangs des bataillons de jeunes chĂ´meurs qui se convertissent dans la rapine, voire mĂŞme la drogue ou la prostitution.

En ce qui concerne le cas de figure, il n'y a pas de décharge publique équipée pour traiter des milliers de tonnes de déchets de la sardine.

Pour remédier à cette situation, nous nous référons à la célèbre formule du célèbre chimiste LAVOISIER (Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme). Les poissons, selon leur espèce, sont congelés, conservés en boîte et leurs déchets deviennent des sous-produits : huile, farine de poisson (guano) et autres ingrédients.

Il est du devoir des décideurs de sauver les meubles de tout ce qui est vecteur d'embauche, par ces temps où l'économie bat de l'aile à la veille de la globalisation.

Aux responsables concernés d'être vigilants, de reconsidérer leur décision irréfléchie et d'autoriser la réouverture des usines du guano qui opèreraient à l'embauche des ouvriers dès la levée de cet arbitraire embargo qui a suscité un tollé de protestations.

Source : AL Bayane