Société: Les villages d’enfants SOS, un nouvel espoir de vie pour les enfants abandonnés

Posté par: Visiteursur 18-05-2009 20:27:05 2140 lectures Quel ressort pour les enfants orphelins et les enfants abandonnés ? Comment redonner à ces petits la chaleur de la famille et le sentiment de sécurité après l’abandon dont ils ont été victimes ? C’est ainsi qu’est née l’idée de SOS Village d’enfants, un système d’encadrement à long terme, hors du foyer familial pour les enfants orphelins et abandonnés. Explication sur le mode de fonctionnement de ce système avec El Mostafa Yaqouti, Directeur du Village d’enfants SOS- Dar Bouazza. Entretien.

- Comment est née l’idée de SOS Village d’enfants ?

- L’idée du village d’enfant SOS a fleuri en 1949 après la deuxième guerre mondiale. Hermann Gmeiner le fondateur a construit le premier village qui se base sur 4 principes : la mère, les frères et sœurs, la maison et le village. Le village de Dar Bouazza est l’un des 5 villages SOS au Maroc, le seul sur Casablanca. Il y a d’autres projets SOS village : les lieux de vies pour les adultes handicapés, les foyers de jeunes au sein de Casablanca et nous avons d’autres projets où nous essayons d’agir en amont pour prévenir l’abandon à Sidi Moumen, Bernoussi et Chouhada.


- Quel est le processus d’admission des enfants SOS ?

- Les orphelinats, les crèches des hôpitaux et certaines associations nous présentent les dossiers des enfants abandonnés que nous étudions pour voir si SOS Village est le milieu approprié pour le placement de ces enfants. Pour cela, l’enfant doit avoir entre 0 et 6 ans, mais des fois on peut prendre en charge même des enfants de plus de 6 ans. bien sûr les fratries ne sont jamais séparées. Il faut aussi que l’enfant soit en bonne santé, qu’il soit en situation de vulnérabilité et qu’il n’ait pas d’autres possibilités de prise en charge ailleurs, que se soit dans la famille élargie ou par l’un de ses proches.


- Quels sont les critères requis chez les mamans SOS?

- Après des annonces faites dans les journaux et sur internet, nous recrutons des mères ayant un niveau de baccalauréat, libres de tout engagement, c'est-à-dire qu’elles ne soient pas mariées avec des enfants. Mais nous avons un cas d’une maman au sein du village qui est mariée et dont le fils est grand et autonome. D’autre part, la mère doit être en très bonne santé et ayant une expérience dans la prise en charge des enfants parce que c’est une chose qui n’est pas facile. Au niveau du village de Dar Bouâazza, nous avons recruté 19 mamans parmi 800 candidatures. C’est une grande responsabilité qui n’est pas donnée à tout le monde. Il faut vraiment que les mères soient responsables et qu’elles soient à la hauteur de l’engagement.


- Est-ce un travail bénévole de la part de ces mères ?

- Il n’y a pas de bénévolat au sein de SOS Village. Ces mamans ont un statut d’assistantes maternelles comme stipule le Bulletin Officiel de 2006. C’est un métier pour lequel elles sont payées et elles bénéficient de congés comme tous les autres salariés.


- SOS village s’est engagé aussi dans un programme de renforcement de la famille. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce programme ?

- Ces programmes sont destinés aux familles vulnérables et aux enfants surtout, parce que c’est notre cœur de travail, mais nous travaillons avec les familles où on sent que ces enfants risquent d’être abandonnés. Nous essayons d’agir en amont pour prévenir l’abandon. Nous apprenons aux mères de famille un métier de quoi gagner leurs pains quotidien et nous les aidons à monter des projets pour que ces familles arrivent à subvenir à leurs besoins.


- Quand les enfants SOS arrivent à l’âge adulte, vous leur apportez du soutien dans leurs quête du travail ?

- Effectivement. Bien sûr ce n’est pas facile parce que nous souffrons de la même problématique comme toutes les autres familles marocaines, c'est-à-dire qu’il faut aider le jeune pour trouver un emploi, mais nous essayons de les épauler et surtout de leur offrir une formation de qualité qui favorise leurs chances de trouver un emploi dans le futur et leur permettre de voler de leurs propres ailes.


- Quelles sont vos ambitions ?

- Nous espérons pouvoir prendre en charge un plus grand nombre d’enfants. Nous sommes maintenant à 95 enfants SOS à Dar Bouaâzza mais chaque village a une capacité selon le nombre de maisons dont il dispose. Mais bien sûr il y a d’autres enfants pris en charge dans le cadre du programme de renforcement de la famille. Nous souhaitons pouvoir prendre en charge plus d’enfants d’ici 2010 que se soit dans leur cadre familial ou dans le cadre des villages SOS.


- Dans ce cadre, bénéficiez-vous d’une aide internationale ?

- Oui, effectivement il y a un soutien international mais ce n’est pas suffisant. Pour cela nous faisons appel à des donateurs et à des bienfaiteurs privés et publics notamment dans le cadre de l’INDH, etc.

Fagor et l'équipe de basketball du WAC font un don au SOS Village de Dar Bouâazza

Dans une action montée conjointement avec l'équipe de basketball du WAC, Fagor s’est engagée à équiper les centres de SOS Village d’enfants en matériels électroménagers.

A travers cet octroi de matériel électroménager, Fagor Maroc et son partenaire entendent participer à la mission de l’association. Donner la chaleur d’un foyer à chaque enfant. « Nous avons la conviction que la place d’un enfant est dans une famille aimante. C’est dans un climat d’affection de respect et de sécurité qu’il peut grandir et prendre ensuite sa place dans la société. » Affirme Béatrice Beloubad, Directrice Nationale de l’Association Marocaine des Villages d’Enfants SOS et d’ajouter, « grâce au généreux don de Fagor, la vie quotidienne des mères SOS qui mettent toute leur énergie pour offrir une enfance heureuse et un avenir aux enfants, sera certainement facilitée. Le temps gagné avec ce nouveau matériel est autant de temps gagné pour se consacrer à l’éducation des enfants »

Houria Ben Moussa
Menara