Société: Ramadan, rentrée scolaire et l’Aïd, le cap difficile des chefs de famille

Posté par: Visiteursur 09-09-2009 20:27:12 1330 lectures La rentrée scolaire se présente, cette année encore, dans une période charnière entre le mois sacré de Ramadan, la fin des vacances et les préparatifs de l’Aïd. De plus elle arrive dans un contexte marqué par une hausse significative des prix des denrées alimentaires et des fournitures scolaires. La préoccupation majeure des ménages est de trouver un équilibre budgétaire pour pouvoir répondre aux besoins de la famille et des enfants.

La période des vacances cet été a dû être réduite à cause de l’approche du Ramadan et de tous les préparatifs que cela implique. Pour les parents qui ont dû prendre des crédits de consommation pour passer les vacances, payer les frais d’école de leurs enfants et leur acheter les fournitures scolaires, les voilà encore face au budget de l’Aïd, comme cette comptable veuve et mère de trois enfants.




« Mes enfants sont habitués à voyager avec moi et leurs grands-parents chaque été. Cette année, comme les vacances ont été suivis du mois de Ramadan et après par la rentrée scolaire, j’ai dû prendre un crédit de consommation en début d’été pour pouvoir répondre à tous leurs besoin. Mais même avec le montant du crédit et l’argent que j’ai pu épargner tout au long de l’année je n’y arrive que difficilement. Les prix deviennent de plus en plus chers et quand on a trois enfants tous scolarisés dans des écoles privées, ce n’est pas évident », affirme cette mère de famille. « Maintenant il faut que je lui achète aussi les vêtements de l’Aïd ! », lance-t-elle amèrement.


Si cette femme a pu s’en sortir avec des crédits, d’autres ont dû annuler leur plans de vacances pour pouvoir passer ce cap difficile. C’est le cas de ce chauffeur de taxi qui a été obligé de travailler cet été pour assurer les frais de scolarisation de ses 4 enfants.


« La rentrée scolaire arrive dans un moment difficile cette année. Avec le Ramadan et la fête de l’Aïd, je ne sais pas quoi faire. J’ai 4 enfants, ma fille ainée a son bac technique cette année. Lui acheter les livres scolaires c’est comme lui acheter de l’or, ils sont trop chers. Après les frais du Ramadan, ceux de la rentrée viennent au même temps que les vêtements de l’Aïd et à la fin du Ramadan, on verra les cornes du mouton dans le dernier bol de la harira », conclut-il sur une note d’humour.


C’est toute une série d’événements qui se succèdent l’un après l’autre jetant le poids sur le dos des ménages fatigués par la hausse des prix.


« C’est fou comme les prix ont augmenté durant ce mois de Ramadan », lance un entrepreneur, grand-père de deux petites fillettes. « J’ai dû payer 1500 DH juste pour les fournitures scolaires de ma petite fille, sans parler des manuels scolaires, des frais d’inscriptions et de l’assurance… Mon fils lui, avec son petit salaire, n’arriverait jamais à faire face à tous ses frais, surtout qu’il a une autre fille qui entre en maternelle cette année», explique ce sexagénaire.


Pour les parents dont les enfants fréquentent l’école publique, comme ce chauffeur de taxi, l’opération de distribution de cartables est venue à point nommé pour donner un coup de main aux familles en difficulté.


« Heureusement que mes deux autres enfants fréquentent l’école publique et qu’ils vont bénéficier de la distribution des cartables, sinon, je me serais surendetté encore plus. Maintenant je peux me concentrer sur les vêtements de l’Aïd», se réjouit-il.


Enfin, si la rentrée scolaire peut être une vraie angoisse pour les enfants habitués au rythme des vacances, c’est une plus grande angoisse budgétaire pour les parents aussi qui essaient de trouver un moyen pour surmonter le cap.

Houria Ben Moussa
Menara