Economie: Entre crise et globalisation : la place du Maghreb dans l’économie mondiale

Posté par: Visiteursur 03-12-2009 18:43:37 1442 lectures L’économie mondiale est en plein bouleversements, personne n’y échappe. Après plus d’une décennie où l’on célébrait les vertus et les succès de la mondialisation, la crise ouverte en 2007 provoque bien des remises en cause.

On évolue vers un monde multipolaire et chaque région fait face à l’obligation de redéfinir son insertion économique internationale, c’est en particulier un défi pour les pays du Maghreb. C’est pour répondre à cette interrogation que l’IFRI a lancé un programme de recherches, “Le Maghreb dans son environnement régional et international”, soutenu par l’Office Chérifien des Phosphates.


L’Institut français des relations internationales (IFRI) organise dans ce cadre, les 14 et 15 décembre, en partenariat avec le Centre marocain de conjoncture (CMC), une conférence internationale consacrée à la place et à l’avenir du Maghreb dans l’économie internationale d’aujourd’hui.

La conférence de Casablanca réunira des chercheurs et des experts maghrébins et européens; elle permettra de traiter l’expérience et le potentiel du Maghreb. Le succès limité de son expérience de développement, commun aux trois pays du Maghreb central, peut certes s’expliquer par de facteurs internes, mais les différentes modèles d’insertion internationale dans chaque pays du Maghreb ont eu aussi un rôle important.

En particulier, on entamera une analyse comparative par rapport à des autres régions du monde (Asie de l’Est, Amérique Latine, mais aussi l’Est de l’Europe) et processus d’intégration régionale. Quelles leçons tirer de l’expérience des autres régions? Quelles perspectives attractives peuvent-elles offrir au Maghreb sous l’angle régional et dans leurs relations avec les pays industrialisées?

Mais dans ce nouvel contexte, on ne peut pas évacuer les stratégies et les implications de l’implantation des acteurs économiques externes dans les pays du Maghreb.

Une double dynamique est en jeu. D’un coté l’implantation et les stratégies des acteurs économiques internationaux dans les pays du Maghreb: la Chine en tant que puissance économique émergente, dont la présence économique ne cesse pas de croître, et pas seulement par des raisons liées à la sécurité énergétique, mais aussi, de plus en plus, l’Inde; les Etats Unis, malgré la réduction de son intérêt économique pour le Maghreb depuis les années 1990, et de plus en plus les pays du Golfe qui trouvent dans les pays maghrébins un espace privilégié pour investir ses pétrodollars.

Dans la conférence et les études préparées en amont, on établira la “cartographie” de cette présence des acteurs économiques externes, mais on analysera aussi les implications de ces stratégies pour les pays d’accueil (impact sur la performance économique, sur les structures de spécialisation, sur les échanges...) et les conséquences à tirer en termes de politiques publiques et stratégies économiques. En effet, la présence de ces acteurs, par ailleurs, élargisse l’éventail d’options économiques pour un groupe de pays habitués à sa dépendance de l’Europe.

Mais il y a aussi le prolongement économique des pays du Maghreb dans les marchés internationaux: pour le Maroc, notamment en Afrique subsaharienne, pour l’Algérie par le biais de la stratégie d’investissements industrielles de Sonatrach. Les pays du Maghreb deviennent, à son tour, acteurs dans l’économie globalisée.

La conférence offre ainsi une opportunité unique pour analyser les données nouvelles de l’économie mondiale, pour comprendre les perspectives qui s’ouvrent aux pays du Maghreb et pour débattre des choix auxquels ils font face. A ce titre, cette conférence intéressera les responsables politiques, les hommes d’affaires, les medias aussi bien que les milieux académiques.

Cet évènement a été préparé sous la responsabilité de Khadija Mohse-Finan, Docteur en Sciences politiques et responsable du programme Maghreb à l’IFRI, de Jacques Mistral, Professeur des Universités, membre du Conseil d’analyse économique et chef économiste à l’IFRI qui en est le responsable scientifique et de Ivan Martin, chercheur associé à l’IFRI.

MAPF