Société: Agadir : Les chantiers qui attendent le nouveau wali

Posté par: Visiteursur 30-03-2010 22:08:05 1732 lectures · Relance de l’investissement, mise à niveau et développement urbain
· Diversification des activités économiques de la région


S’il y a un secteur sur lequel Mohamed Boussaid, le nouveau wali de Souss Massa-Draâ est très attendu dans la région, c’est évidemment le tourisme. En raison, bien sûr, de ses précédentes fonctions à la tête du ministère du Tourisme, les professionnels du domaine dans la ville d’Agadir espèrent beaucoup de lui. Boussaid est, en effet, préoccupé par le développement de ce secteur. Il a cependant vite fait de planter le décor lors du Conseil d’administration du Conseil régional du tourisme (CRT). Avant de faire une analyse pointue de la situation de l’activité touristique de la destination, il a rappelé que la région compte plusieurs moteurs de croissance qui sont, outre le tourisme, la pêche et l’agriculture, sans oublier l’agroalimentaire. Autant de secteurs qu’il faut booster par un encouragement à l’investissement, souligne-t-il.


De l’avis de Boussaid, le développement de la région et de son PIB passe aussi par la diversification de ses activités économiques. Reste que pour cela, il est nécessaire de mettre en place un environnement favorable pour drainer plus d’investisseurs. Beaucoup a été fait sur ce plan par les prédécesseurs, mais il reste encore et encore à faire à ce niveau. Car il n’est pas normal qu’avec autant d’atouts et de potentialités, la région enregistre peu de réalisations en termes d’investissement aujourd’hui. Et ce malgré un nombre important d’engagements.

Certes, la crise économique et financière a engendré un ralentissement de l’investissement et Agadir et sa région n’ont pas été épargnées mais les freins ne sont pas uniquement à ce niveau. Le chef-lieu du Souss souffre de contraintes endogènes sur lesquelles il est indispensable de se pencher pour se donner toutes les chances de séduire les investisseurs. A ce sujet, on ne peut occulter que malgré la mise à niveau entreprise, Agadir n’a pas les zones industrielles qu’elle mérite, notamment au niveau du quartier de Tassila. L’investissement bloque également sur l’indisponibilité du foncier. Pourtant plusieurs zones ne sont pas encore valorisées. Certaines pour des raisons pas très claires ni bien définies.

La séduction des potentiels investisseurs passe également par l’amélioration de la qualité de la vie dans la région. Cela implique notamment le transport urbain dans la ville. Ce dossier est justement au cœur des préoccupations de tous surtout que malgré le contrat de délégation conclu entre les communes du Grand Agadir avec le groupe Alsa, il reste au cœur d’une affaire judiciaire (cf.www. leconomiste.com).

Outre ce dossier, la mise à niveau et le développement urbain en sont un autre sur lequel est très attendu le nouveau wali. Ces vingt dernières années, la ville a connu une incroyable expansion dans tous les sens sans vision globale et trop souvent les plans d’aménagement ont été bafoués et parfois même laissés dans les tiroirs. Aussi le chef-lieu du deuxième pôle économique du pays abrite aujourd’hui trop de quartiers dortoirs juxtaposés les uns aux autres sans autonomie par rapport au centre-ville. Résultat: malgré une mise à niveau de la cité au cours des quatre dernières années, la ville a besoin, plus que jamais, d’une vision globale pour son développement urbain pour mettre fin à la situation actuelle. Dans cette démarche, il est important de réunir tout le monde, élus, institutionnels comme professionnels, car l’urbanisme de la ville dépend de tous.

Toujours en matière d’urbanisme, Mohamed Boussaid sera aussi appelé à se pencher sur l’anarchie qui règne au niveau des piémonts d’Agadir. La station balnéaire a été déclarée en 2009 ville sans bidonvilles. Dans les piémonts cependant, de nouveaux bidonvilles en dur fleurissent.

L’équipement des zones rurales de la région sera aussi une autre préoccupation du nouveau wali. D’une part, parce que le rural occupe une grande partie du Souss-Massa-Draâ par endroit enclavé, d’autre part, parce que malgré un niveau de PIB par habitant important, le taux de pauvreté reste élevé dans la région. En matière de lutte contre la pauvreté justement, il y a encore du travail à faire au niveau des programmes de l’INDH. De l’avis d’observateurs associatifs avertis, il est important aujourd’hui de faire le point sur l’impact des projets initiés dans ce domaine, de manière à s’assurer que les objectifs de ce chantier national soient atteints.

Volonté

Le cahier de charge pour le nouveau wali est donc très lourd car si la wilaya du Souss-Massa-Drâa, est l’un des postes les plus convoités de l’administration territoriale, il n’en reste pas moins que cette très étendue région aux fortes potentialités est marquée par de multiples contraintes. Mais Mohamed Boussaid dit avoir beaucoup d’ambition pour la zone. Il aura aussi besoin dans sa mission de la volonté et de l’engagement de tous.

L'Ă©conomiste