Actualité Agadir et région: Agadir/Tourisme : L’autoroute dope le marché national

Posté par: Visiteursur 14-08-2010 01:22:30 1775 lectures · Les Marocains reviennent dans la station balnéaire
· Les hôteliers ont fait le plein entre le 20 juillet et le 7 août
· Les prix des locations ont flambé


La ville d’Agadir a vraiment profité de l’ouverture de l’autoroute, en juin dernier. De fait, en juillet, les touristes se sont rués sur la destination faisant le bonheur des professionnels touristiques. Et donnant une agitation particulière à la capitale du Souss, avec une circulation intense et inhabituelle pour les habitants.


Tous les établissements d’hébergement ont affiché complet. «C’est la première fois depuis de nombreuses années que l’on n’a pas eu un tel afflux de touristes en été. Certains qui n’avaient pas effectué de réservations ont dû passer quelques nuits dans leur voiture», avance Saïd Iraâ Sbaï, hôtelier. Il faut dire que la destination était surbookée. Le pic s’est situé particulièrement entre le 20 juillet et 7 août. Selon les chiffres du Conseil régional du tourisme d’Agadir, le taux d’occupation moyen en juillet était de près de 80%. Avec une augmentation des arrivées et des nuitées respectivement de 25,67% et 22,09% comparativement à juillet 2009. La location informelle d’appartements et de maisons individuelles s’est aussi beaucoup développée car pour les familles nombreuses le produit est plus avantageux. Les prix se sont situés entre 300 et 1.500 DH par jour atteignant même parfois 2.000 DH/jour. C’est à la marina d’Agadir que les prix des appartements étaient les plus chers en raison de leur standing, allant de 1.000 DH à plus de 1.500 DH par jour pour un appartement meublé.

Si les étrangers étaient fort nombreux avec en tête les Français, le marché national s’est classé en juillet premier en matière de parts de marché. Ainsi, il a généré respectivement en terme d’arrivées et de nuitées 45,11% et 32,69% en juillet, d’après les données par le Conseil régional du tourisme. De l’avis d’hôteliers, l’autoroute Marrakech-Agadir a boosté l’activité dans la ville. «Parmi nos clients, nous avons eu des familles de Fès qui n’étaient pas venues à Agadir depuis 12 ans en raison de son éloignement», indique Markus Kempen, DG du Robinson Club Agadir. Samy Boukhaled, DG du Sofitel Agadir, confirme également les retombées positives de l’autoroute. «C’est la première fois que le marché national arrive au deuxième rang après le marché français et avant le marché anglais. D’habitude ce dernier surclasse le marché national», souligne l’hôtelier.

Les gargotes et petits cafés du quartier Talborjt, du port et de Souk Al Had ont aussi fait le plein. Seuls, les restaurants branchés ont vu leur activité quelque peu ralentie. La raison, l’essentiel des touristes était plutôt des visiteurs à petits budgets.

Maintenant, avec le ramadan, l’activité est freinée. Selon des professionnels, le taux d’occupation moyen de la ville va chuter à 40%. Ce qui n’est pas si mauvais que ça pour une période pareille. D’ailleurs, les hôteliers continuent de surfer sur une vague d’optimisme. A l’image de juillet, les sept premiers mois de l’année ont été marqués par une hausse du taux d’occupation des établissements d’hébergement de 1,06% avec plus de 52,17%, par rapport à la même période en 2009. Pour ce qui est des arrivées et des nuitées, l’augmentation était respectivement de 8% et de 3,83%, avec 353.990 arrivées et 2.519.755 nuitées. En 2001, année de référence pour la destination, le nombre des arrivées et des nuitées étaient respectivement de 384.468 et 2.541.643. Si on prend en compte que la ville a enregistré une capacité additionnelle de près de 7.000 lits entre 2002 et 2008, on peut dire que l’augmentation de l’activité est toute relative. Mais il ne faut pas oublier que près de 900 lits ne sont plus exploités. Par ailleurs, la ville compte des lits qui sont difficilement commercialisables. «Aujourd’hui sur les 26.000 lits, plus de 19.000 lits ont plus de 35 ans et ont besoin de rénovation», souligne Saïd Scally, professionnel du secteur et past-président du CRT.

Incivisme

En juillet dernier, la ruée des touristes a eu un effet néfaste sur l’environnement. Les plages sur le chemin de Taghazout ont croulé sous les ordures, notamment domestiques. Irresponsables, les estivants ont laissé derrière eux des détritus en tout genre. Pourtant, la sensibilisation n’a pas fait défaut.

Les élus locaux sont interpellés. Si les communes de la région d’Agadir disposent de peu de moyens pour assurer le transfert des ordures jusqu’à la décharge de la ville, la prévention aurait pu atténuer le fléau. Par ailleurs, elles auraient pu prendre exemple sur la commune urbaine d’Agadir qui, en partenariat avec la RAM, assure le nettoyage de la plage d’Agadir durant l’été ? Une bonne gestion communale, c’est trouver des moyens même quand on n’en a pas.

L'Ă©conomiste