Chroniques: ÊTRE MERE

Posté par: Visiteursur 05-09-2007 20:10:00 1690 lectures Dire que je suis bouleversée c’est peu dire, je crois que c’est plutôt du genre traumatisée.
Je croyais avoir presque tout vue, eh bien non ! Il me manque un tas de choses à voir et à expérimenter. Pour vous expliquez mon état d’esprit il faut lire ce qui suit.


Premièrement se situer, Agadir ville du Maroc, un splendide Golf, 27 trous, un prestigieux Club Med, des 5 étoiles pour vous loger en pagaille, tout est prêt pour le tourisme, pensé pour le touriste, fait pour le touriste, eh bien voila qu’un jour...


Moi, résidente de cette ville, étrangère, amoureuse du Maroc, de ses gens et de ses coutumes, respectueuses au 100% de tout ce qui appartient à mon entourage, tout d’un coup et par amitié, très grande amitié, je décide d’accompagner la fille de mes amis à l’hôpital pour accoucher, jusqu’ici tout est au mieux, nous arrivons à l’accueil, où ne nous trouvons personne, même les petites étagères situées sur le comptoir sont vides, pas de téléphone, pas de papier... Bon, rien de rien, de ce que en réalité devrait être un accueil d’un hôpital...

Au bout d’un moment, les femmes qui sont là, non pour passer la soirée, mais pour faire venir au monde leurs enfants, décident( puisque personne venait à leurs appellent) de passer la barrière d’une porte battante, qui d’origine, devait être blanche (1 millions de doigts on dû y passer depuis et jamais enlevé)... Les mures aussi présentent le temps écoulé, l’humidité et l’oubli des lieux...

Voilà l’endroit où tous ceux qui non pas le pouvoir économique de se payer le Club Med ou un trou du Beau Golf doivent aller faire venir son enfant au monde.

Que c’est tout ? Non, il faut passer la porte battante pour continuer mon histoire.

Tout d’un coup j’aperçois venir vers nous un CHAT, oui un CHAT qui se baladait dans les couloirs de l’hôpital, 2 minutes après, un deuxième, encore plus gros que le premier... je ne veux pas savoir si c'était parce qu'il était plus malin que l'autre à l'heure de son petit déjeuner

Au bout d’un moment, la jeune fille que j’ai eu le grand honneur d’accompagner, est introduite dans une petite salle par une dame, qui jouissait de beaucoup d’éléments, mais qui -à mon point de vue- avait dû laisser l’élément principal : la sympathie. chez elle
Permettez-moi une réflexion, et pas à propos de la sympathie de la femme au bonnet blanc :

NOUS LES DERNIERS NOUS LES PREMIERS ?

Je ne voulais vraiment pas savoir la réponse, car je crois malgré moi l’avoir deviné, si tu donnes quelques dirhams tu as le droit de sauter la file...

Un moment après, on nous fout tous à la porte, sauf bien sur les futurs mamans, qui restent seules avec les douleurs et le cauchemars la plus part de ne pas savoir ce que c'est avoir un enfant, car elles étaient jeunes et cela était claire que cela devait être le premier
Et on nous dit de revenir le lendemain, et que sûrement elles auront eu les bébés... QUOI, c'était tout?

Je part sans plus rien dire car, ma foi, cela doit être ainsi. Moi, maman de plusieurs enfants, je me souviens le soutient qui représentait d’être accompagné par ma maman, ou mon mari, qui me soutenait la main, les encouragements de ma mère, ici rien, même pas le droit de rester à la salle d’attente, ah j’ai dit salle d’attente ? Elle est où déjà ?

A minuit j’ai reçu un appel, ma petite chérie m'annonce qu’elle a eu son bébé. Je décide d’aller la voir le lendemain, j’arrive à l’hôpital vers 9 du matin, heure un peu normal au reste du monde pour aller rendre visite d'un proche le matin
J’appelle au portable pour savoir comment arriver jusqu’à elle, et sa petite voie m’indique que je suis arrivé trop tard pour la visite, que l’horaire était de 7h00 à 7h30 du matin et qu’à midi je pourrai la voir.
J’hallucinais. Mais encore plus quand j’ai pris le chemin pour sortir de l’hôpital, je croise deux morts, oui, enfin pas sur le sol mais sûrement en chemin vers la morgue, enveloppés dans leurs derniers habits un drap... Mais les faire balader à vue de tous ?La mort doit rester pour soi-même, c'est une chose privée

A midi je reviens avec sa famille et son fils de 9 ans pour l’emmener chez elle. Quelqu’un ouvre la porte du grand couloir, et là, à cet instant même commence mon cauchemar, s’agit-il d’un filmes de peur ? d’horreur ? Mes yeux ne pouvaient aller aussi vite que mon regard exigeait...

Je rentre dans la chambre, 16 m² pas plus, 6 lits, 3 de ces 6 lits en doublette, quand je dis en doublette cela veut dire, une femme et son bébé au pied du lit et une femme et son bébé à l’autre coin opposé du même lit, donc à deux par lit.

Dans un de ces lits en doublette, une femme hurlait de douleurs, elle était entrain d’avoir une fausse couche, mais elle n’avait pas encore une dilatation optimale pour qu’on intervienne, QUOI ?

Ils devait être une quinzaine de personnes non hospitalisées dans la chambre, plus un enfant qui venait connaître son petit frère, ce qui fait que nous avons était en total et en comptant les nouveaux nés, à peu près, 30 êtres humain dans 16m².

Le délire, les couvertures chacun doit les ramener de chez soi, et les coussins aussi... Les aliments et un peu d’argent pour pouvoir être seule sur un lit, pour qu‘on t’aide à avoir un accouchement rapide, ramène des couches pour ton bébé et pour toi-même, pardon………….

J’ai besoin d’eau pour avoir un peu de salivation, ça c’est à Agadir ville de grand luxe touristique avec un splendide GOLF, oui, il a 27 trous et un tout puissant CLUB MED...

La réflexion que fait Hamlet( de William Shakespeare ) est conditionnée par le moment précis où il constate le dilemme auquel il fait face:

"Être ou ne pas être, telle est la question". Vous-même n’êtes nullement à l’abri d’une telle réalité, vous en conviendrez. Je ne peux dire que je redoute ma non-existence puisque je ne sais –ni ne saurai de mon vivant– ce qu’elle me réserve .



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