Actualité Agadir et région: L’argan, jouvence pour la région d’Agadir : Beauté. L’huile star des spas européens est désormais un produit 100 % local.
PostĂ© par: Visiteursur 06-09-2007 21:47:07 3409 lectures Ça ressemble Ă une amande, plus fine encore. Et ça finit sur le rebord d’une baignoire, avec la mention «spa» ou «beautĂ© orientale» sur l’étiquette. L’huile d’argan (les Marocains disent argane) version cosmĂ©tique est de plus en plus prisĂ©e en EuÂrope. Une huile soyeuse, hydratante et antiride, vendue plusieurs dizaines d’euros. Au Maroc, on en fait du miel ou on l’utilise pour l’assaisonnement. On dit qu’elle rĂ©duirait le cholestĂ©rol et le risque d’infarctus. L’argan n’a qu’une origine : le Sud marocain, seul endroit de la planète oĂą pousse l’arganier, arbre court, Ă©pineux et noueux.A mesure que l’engouement pour l’huile augmente, des coopĂ©ratives de femmes marocaines producÂtrices d’huile d’argan sont apparues : plus de quarante, rien que dans la rĂ©gion de Souss-Massa-Dra, autour d’Agadir. «Cueillies par les femmes, nos noix partaient en Europe, raconte Latifa Yakoubi, chargĂ©e de mission Ă la rĂ©gion, qui a lancĂ© un plan de soutien aux coÂopĂ©ratives il y a un an. Et l’huile nous revenait au Maroc Ă des prix exorbitants. La valeur ajoutĂ©e et les revenus de Âl’argan partaient Ă l’étranger, nos Âfemmes restaient pauvres. Elles se sont organisĂ©es.»
Coups de marteau. Dans le local de la coopérative, on entend les frappes sur la pierre et des claquements délicats. Une femme ôte les cosses des noix cueillies dans les arganiers. Une autre donne de légers coups de marteau sur la noix. La coque doit s’ouvrir sans briser l’amendon, qui donnera l’huile. Une vieille femme, en costume traditionnel, presse les amendons dans un moulin dont s’écoule une crème brune et pâteuse. La coopérative Alfouki («beauté» en berbère) est née il y a quatre ans dans le village d’Amskroud, à 20 kilomètres au sud-ouest d’Agadir, et emploie 44 femmes . «80 autres veulent y rentrer, explique Fatima Aït Moussa, la présidente de la coopérative. Mais avec la sécheresse, la récolte de cette année a été mauvaise, il n’y a pas assez de travail pour toutes.»
Avant la coopĂ©rative, les femmes d’Amskroud vendaient, chacune de leur cĂ´tĂ©, leur production sur les marchĂ©s, Ă 30 ou 50 dirhams (entre 3 et 5 euros) le litre, qui leur demandait vingt heures de travail. La coopĂ©rative vend ses bouteilles Ă 150 ou 200 dirhams sur les marchĂ©s, les foires et les salons, puis redistribue l’argent (au Âminimum 100 dirhams pour un litre) et investit dans des machines l’excĂ©dent .
Chercheurs. Cette année, Afoulki a fait un bénéfice net de 3 500 euros. Pour mieux résister, certaines coopératives se sont regroupées en groupement d’intérêt économique ou en union. Car la vogue de l’huile d’argan a profité à la spéculation : les prix de la matière première ont bondi. Le prix de vente, lui, stagne : «Les grandes surfaces cassent les prix, explique Mina Aït el Moudden, directrice de l’Union des coopératives de femmes pour la production de l’huile d’argan (UCFA). A plusieurs, nous pouvons améliorer le conditionnement des produits cosmétiques, trouver de nouveaux débouchés dans des spa ou à l’export dans les réseaux de commerce équitable.» Face à la demande exponentielle, l’offre est limitée et l’arbre lui-même doit être protégé.
Le Maroc vient de monter un projet en collaboration avec l’Union europĂ©enne pour replanter l’arganier (170 hectares ont Ă©tĂ© plantĂ©s en 2006, le double est ÂprĂ©vu cette annĂ©e). Et des programmes de recherche associant Agropolis ou le CNRS planchent sur cet arbre si mĂ©connu qu’on ne sait pas très bien, pour Âassurer sa pousse optimale, Ă quelle saison la planter ni mĂŞme comment Âl’arroser.
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