Actualité Agadir et région: AGADIR: LES INVESTISSEURS DANS L’ATTENTISME

Posté par: Visiteursur 03-12-2011 14:15:52 1042 lectures L’HABITAT ANARCHIQUE FAIT PEUR AUX PROMOTEURS IMMOBILIERS
ENCORE TROP PEU DE PROJETS HÔTELIERS


Conjoncture économique internationale difficile ou transition politique? Mais qu’est-ce qui rend si frileux les investisseurs depuis quelques mois à Agadir?
Architectes, banquiers, notaires et bien d’autres sont unanimes pour dire qu’il y a vraiment peu d’engagements.


«Cela fait six mois que les promoteurs immobiliers sont presque dans l’immobilisme et attendent pour lancer leurs projets. Il y a donc peu d’argent qui circule et pas de visibilité», indique un architecte. Selon lui, outre la conjoncture économique difficile qui engendre un ralentissement des ventes, le développement de l’habitat anarchique dans les quartiers périphériques de la ville fait peur aux investisseurs. Certes le Centre régional d’investissement fait état d’engagements pour plusieurs projets notamment dans l’animation (cf. www. leconomiste.com) ou dans le futur pôle de compétitivité Haliopolis, mais cela reste en deçà des potentialités de la région d’Agadir. Au rang de deuxième pôle économique du Royaume, la station balnéaire et sa région bénéficie en effet d’importants atouts. Il y a d’abord le secteur du tourisme, colonne vertébrale de son activité économique tout comme l’activité fleuron de la zone, les agrumes et les primeurs qui assurent plus de la moitié des exportations du pays. Sans oublier que la ville est aussi le premier port de pêche du Royaume. Elle est ainsi au cœur de la stratégie halieutique et des changements qui en découlent depuis la mise en œuvre de ce plan d’envergure. Mais les industriels de la conserve de poisson réclament encore plus de matières premières. Depuis plusieurs mois l’activité frôle l’asphyxie car les apports ont chuté de 54% engendrant un recul des exportations de 40% comparativement à la même période l’an dernier. Aussi les industriels continuent à réclamer un accès direct à la ressource. En attendant, cette situation engendre la mise de côté des plans de développement. Pour leur part, les professionnels du tourisme vivent des temps durs. Ils subissent de plein fouet les retombées «de la révolution du jasmin» et l’attentat de Marrakech entre autres. Les arrivées et nuitées sont en baisse depuis plusieurs mois et les réservations tombent au compte-gouttes. Aussi il n’y a pas en ce moment de nouveaux lancements de chantiers touristiques. Seuls ceux qui sont en travaux depuis deux ans environ sont en cours de finalisation. Les plus importants sont un cinq étoiles du groupe Tikida, et un Sofitel d’Accor.

Comment inverser la tendance et doper l’investissement? De l’avis de représentants de la CGEM à l’échelle régionale, il est nécessaire qu’élus et institutionnels se positionnent en véritable VRP de la région pour drainer plus d’investisseurs et rendre la confiance dans le milieux. Pour les opérateurs, il est important aussi d’accompagner les investissements en cours et à venir par un développement et une restructuration urbaine plus soutenue.

Wait and see
L’arrivée au gouvernement du PJD n’est pas sans susciter des réflexions dans les milieux des opérateurs soussis. Pour beaucoup d’entre eux, c’est le «wait and see». «J’espère que le discours d’ouverture des représentants du parti ces derniers temps va se traduire sur le terrain par des mesures efficaces». Du côté du secteur du tourisme, des professionnels ne cachent pas leur souci des retombées que peut avoir le nouveau portrait politique du Maroc à l’international. «Il est important que le nouveau chef du gouvernement fasse des sorties à l’international sur les marchés émetteurs pour confirmer le discours d’ouverture que prône son parti», souligne un opérateur du tourisme.

L´Economiste