Actualité Agadir et région: AGADIR/TOURISME: LES NUITÉES PLONGENT

Posté par: Administrateursur 16-02-2012 21:03:13 916 lectures L’ACTIVITÉ EN BAISSE DEPUIS PLUS DE HUIT MOIS
CHUTE DE 23,36% AU NIVEAU DES NUITÉES EN JANVIER DERNIER
LE CRT PRÉPARE UN PLAN DE RELANCE


Le problème aujourd’hui est que la demande du produit Agadir est continuellement en baisse. La situation est dure pour les professionnels, car c’est la première fois qu’ils vivent une crise sur une aussi longue période


SALE temps pour la première station balnéaire du Royaume. L’activité touristique ne cesse de baisser depuis plus de huit mois. En janvier dernier, Agadir a enregistré, dans ses établissements hôteliers classés, 48.367 arrivées et 266.633 nuitées, soit une chute respectivement de 19,93% et 23,36% comparativement à la même période de 2011.

Sur le plan recettes, les chiffres sont aussi alarmants. Selon le Conseil régional du tourisme Souss-Massa-Draâ (CRT), il y a un risque de perte d’environ 1,4 milliard de DH seulement pour Agadir. Et la situation est dure pour les professionnels, car c’est la première fois qu’ils vivent une crise sur une aussi longue période. «Nous avons éprouvé les retombées de la crise du Golfe et celles du 11 septembre, mais la baisse de l’activité était sur une période moins longue», indique un hôtelier. Pour lui et un grand nombre de ses confrères, le problème aujourd’hui est que la demande du produit Agadir est continuellement en baisse. De leur avis, à l’origine de la situation des causes endogènes et aussi exogènes telles que le printemps arabe et l’attentat de Marrakech. L’effet cependant sur l’activité de cet acte terroriste est, selon un opérateur, tout a fait relatif. «Par rapport aux prévisions avant cet attentat, l’activité n’a enregistré après les faits qu’un recul de trois points», avance-t-il. C’est dire que la crise était déjà installée. Pour d’autres acteurs du tourisme, le problème est au niveau de la communication. «La destination n’a plus d’image sur les marchés émetteurs, il faut redonner confiance aux tour-opérateurs», lance l’un d’eux. Pour un hôtelier, la démarche est importante, car les changements politiques qu’a connus le Maroc ces derniers mois ont semé le doute au niveau des marchés émetteurs étrangers. «Pendant le dernier référendum relatif à la nouvelle Constitution et par la suite lors des élections législatives du 25 novembre dernier, nous avons senti un mouvement de “wait and see’’ sur les marchés émetteurs face à la destination Maroc. Aujourd’hui, il y a un léger regain dans les réservations du mois de mars, mais il faut soutenir cela par un accompagnement des institutionnels», avance un manager d’hôtel. Pour lui, il est important que le nouveau gouvernement fasse des sorties sur les marchés émetteurs car la présence des islamistes à la tête de la coalition gouvernementale suscite beaucoup d’interrogations et d’amalgame à l’étranger. Outre cette démarche, les membres du Conseil régional du tourisme réclament plus de promotion. Ils ont d’ailleurs préparé un plan de relance qu’ils ont déjà présenté à l’ONMT. La feuille de route englobe le volet promotion et transport aérien et se décline en plusieurs actions, à savoir des opérations de co-marketing, des campagnes de communication sur plusieurs marchés émetteurs, sans oublier des éductours d’agents de voyages et de journalistes étrangers. Après l’ONMT, les membres du CRT comptent revenir à la charge auprès du ministre du Tourisme pour arrêter définitivement ce plan de relance et surtout trouver les moyens financiers pour la mise en œuvre des actions. Ce qui est envisagé réussira-t-il à redresser la barre? Pour certains hôteliers et opérateurs du secteur: oui, la démarche peut susciter un regain de la demande et avoir un effet notamment sur les ventes de dernière minute lors de la saison d’été 2012. «Avec un retour de la demande, les tour-opérateurs pourraient bien suivre et programmer des avions», lance un hôtelier. En termes d’aérien, la situation est justement très inquiétante et ce, en raison des changements annoncés à partir du mois de mars. Des compagnies telles Ryanair, Easyjet, Norwegians airlines vont arrêter la programmation de vols entre la destination et des marchés émetteurs étrangers. Sans compter que la compagnie Jet4you serait en passe d’être gérée par Jetair, filiale belge de TUI. Il se pourrait bien donc que cela ait un impact sur la programmation des vols vers la destination Maroc. Tous ces mouvements bien sûr ne sont pas pour rassurer les représentants du secteur dans la destination. Et pour des opérateurs, il faut plus qu’un plan de relance pour renverser la tendance. De l’avis d’un professionnel, le problème est plus structurel que conjoncturel.

Il est important donc selon lui de faire une mise à niveau de toutes les composantes du produit. «De l’aéroport à l’hôtel, en passant par le transport et les produits annexes, tout doit y passer», souligne-t-il. Il y a lieu en tout cas de réagir d’une manière ou d’une autre. Des milliers d’emplois sont en péril.

HĂ©bergement

AVEC plus de 26.000 lits, la destination Agadir est incontestablement la deuxième ville touristique du Royaume et sa première station balnéaire. Son parc hôtelier cependant est encore à renforcer, car chaque année sa capacité litière commercialisable diminue en raison du vieillissement des établissements hôteliers. «Chaque année, nous perdons sur le plan commercial 1.200 lits en raison de leur vétusté», avance un opérateur. Ceci, sans compter que certains hôtels ont fermé leur porte ces dernières années et que d’autres sont en difficulté financière.
De notre correspondante, Malika ALAMI

L´Economiste