Société: Affaire « Chinouiya » : Madame la baronne et messieurs les « supérieurs »

Posté par: Visiteursur 16-09-2007 13:15:24 1840 lectures Après Jeblia, Rkia, voici venu le tour de Chinouiya. Elle aussi est au cœur d’un scandale qui éclabousse des « supérieurs ».
C’était le feuilleton de l’été pour lequel des milliers de lecteurs s’étaient arrachés certains quotidiens arabophones. Il s’agit de l’affaire Loubna Chinouiya qui est surnommée « la dame de fer de Rabat »


De quoi s’agit-il exactement ? Celle qu’on surnomme aussi « Mme Claude » et qu’on accuse de proxénétisme de luxe et de trafic de drogue a-t-elle réellement dépassé les limites ou n’est-elle qu’un bouc émissaire ? Allons encore plus loin ! Cette « Chinouiya » existe-t-elle pour de vrai ?


Rappel des faits

Ce mois d’août, une rumeur circulait chez les policiers de la capitale. Les éléments de la DST auraient mis la main sur une femme qu’ils soupçonnent de diriger un grand réseau de prostitution de luxe, et même de tremper dans le trafic de drogue. Grâce à ses réseaux, si puissants, elle aurait même été à l’origine, selon notre confrère Al Ahdath Al Maghribia, de plus de 17 mutations abusives de grands responsables dans l’administration centrale de la police. Waouhou !

Autre information : Loubna n’hésitait pas à s’exhiber aux côtés de ses relations influentes dans les boîtes de nuit de la capitale pour intimider tous ceux qui se mettent sur sa route.

Pour répondre à ces graves charges qui sont portées contre elle, l’accusée Loubna est entre les mains des éléments de la DST depuis le début du mois d’août. Vers la mi-août, un communiqué du procureur du Roi à Rabat, lève le doute en annonçant, à ce sujet, « l’ouverture d’une enquête judiciaire pour vérifier les informations publiées ».

Quelques jours plus tard, la MAP fait état de l’ouverture d’une enquête concernant « les récentes mutations de 17 agents de police à Rabat ».

Certains parmi les flics victimes auraient adressé des plaintes à leurs supérieurs mettant en cause la fameuse Loubna. Seulement, toutes leurs dénonciations auraient été classées sans suite. Mais qui aurait donc couvert cette mystérieuse Loubna ?

Maintenant qu’elle est aux mains de la justice, des réponses claires pourraient être données dans les prochains jours. Encore faut-il que ce procès aille jusqu’au bout ! Ce qui semble plutôt possible. La preuve c’est qu’au sein même de la DGSN, une enquête en interne a été ouverte et plusieurs témoins dont le préfet de Rabat et le directeur des ressources humaines à la direction centrale ont été entendus.

Les services de la DGED (Direction générale des études et de la documentation) se sont aussi emparés de l’affaire. Ils s’intéresseraient de près aux liens qu’aurait entretenus Loubna Chinouiya avec des personnalités de certains pays du golfe, essentiellement aux Emirats Arabes Unis où elle avait longtemps séjourné. En principe, l’affaire devrait être instruite avant le 7 septembre. Sauf qu’un autre communiqué judiciaire vient de troubler toutes les pistes. Ce document dément l’existence même d’une quelconque « Chinouiya ». Alors, cette Loubna ne serait-elle qu’un fantôme ou quoi ?

Bio-express du fantĂ´me

Loubna, 28 ans, est une fille du quartier « Al Akari » à Rabat. Elle doit son surnom à ses yeux bridés. Recrutée au sein d’un réseau de prostitution destiné aux pays du golfe, elle se serait mariée à un richissime homme des Emirats où elle avait séjourné pendant longtemps.

De retour au Maroc, Loubna aurait constitué son propre réseau de prostitution de luxe. Elle serait même connue par sa capacité à approvisionner facilement ses clients en drogue. Peut-être qu’un jour le voile sera levé sur cette mystérieuse baronne.

Le Reporter