Economie: Plus de 1,5 milliard d'euros d'investissement dans l'eau potable au Maroc, selon le plan de l'Office de l'eau

Posté par: Visiteursur 09-09-2013 20:56:21 1115 lectures L'Onep, Office national de l'électricité et de l'eau potable au Maroc branche eau, prévoit 1.51 milliard d'euros d'investissement, sur la période 2013-2016. Objectif de ce plan d'action, renforcer l'alimentation en eau potable du pays en comptant notamment comme à Agadir sur de nouvelles stations de dessalement d'eau de mer. Mais la situation financière très tendue de l'office ne facilitera pas ces projets.

Cruciale, la question de l'approvisionnement en eau au Maroc l'est assurément. Les projets de l'Onep, branche eau potable de l'Onee qui s'engagent dans un programme de mise à niveau des infrastructures marocaines avec un investissement supérieur à 1,5 milliard d'euros environ sur les trois années à venir, l'indiquent clairement.


Sur cette somme (16,9 milliards de dirhams), près des trois-quarts (12,5 milliards de dirhams) doivent servir à sécuriser l’alimentation en eau potable dans le milieu urbain. Ils concernent la pérennisation, la sécurisation et le renforcement de l'alimentation en eau potable.

Le quart restant (4,5 milliards de dirhams soit 403 millions d'euros) est consacré à la généralisation de l'accès à l'eau potable dans les zones rurales. Il permettra à l’Onee de prévoir une augmentation de sa capacité d’épuration à 118 000 m3/j en intervenant sur 40 villes et centres urbains.

hisser le taux d'accès à l'eau potable à 96 %

L'objectif de ce plan, dont les modalités ne sont pas détaillées, est de hisser le taux d'accès à l'eau potable à 96 %. Ce dernier s'élevait à 92% en 2012 selon la Banque africaine de développement (BAD), un des premiers bailleurs de fonds internationaux du Maroc.

La coopération de l’Onee (un établissement public industriel et commercial sous la tutelle du ministère de l'Équipement) avec la BAD date de 1970 dans le secteur de l’électricité et 1978 dans celui de l’eau. Elle atteint une enveloppe cumulée d’environ 19 milliards de dirhams (1,7 milliard d'euros) sur cette période dont 42% pour les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement.

Au Maroc, le secteur de l'eau est ouvert aux capitaux privés. Lydec, filiale du groupe Gdf-Suez assure ainsi la distribution d'eau du grand Casablanca. Veolia qui était présent sur ce marché en sort après avoir vendu ses activités à Actis un consortium financier britannique.

Le souci essentiel de ce secteur comme dans bien de pays émergents est l'importance des investissements à réaliser comparée à la faible capacité à lever des ressources par le biais de la facturation auprès des usagers.

L'Onee confronté de plus à la même problématique dans le secteur de l'électricité connait de très graves difficultés financières. En 2011 son déficit s'élevait à 3.7 milliards de dirhams (environ 340 millions d'euros) et l'État a dû remettre au pot depuis.

une dizaine de stations ont déjà été installées


Côté ONEE depuis 2000, un investissement de 26,2 milliards de dirhams (2,3 milliards d'euros) a été accompli pour desservir la quasi-totalité des localités du royaume y compris des équipements de dessalement d'eau de mer, au sud du pays, dans les régions désertiques de Laâyoune, Boujdour, Tarfaya ou Tan-Tan, où une dizaine de stations ont déjà été installées.

Aujourd'hui, à Agadir un grand projet de dessalement d'une capacité de 100 000 m3 par jour, attend son adjudication. Il rentre dans le cadre d'un partenariat public-privé pour alimenter en eau potable toute la région d'Agadir, au sud de Marrakech. Pas moins de sept candidats internationaux et nationaux sont sur les rangs dont des filiales du groupe marocain CDG (Caisse de dépôt et de gestion). Mais ce projet a été maintes fois retardé.

D'ici 2016, un maximum de 200 000 m3/jour d’eau potable serait dessalé contre 65 000 m3 actuellement. L’Onee prévoit dans ce cadre d'investir environ 1,5 milliard de dirhams (134,3 millions d'euros environ) dans six projets.

une pluviométrie exceptionnelle


Les régions de Tan-Tan (9 000 m3/j), Dakhla (17 000 m3/j), Boujdour (7 000 m3/j), Khouribga (26 000 m3/j), Zagora (5 250 m3/j) et Tagounite font partie des projets et sont à des stades divers d'avancement.

La répartition spatiale en eau au Maroc souffre de disparités, de raréfaction par endroits et de surexploitation des ressources en eaux souterraines. Heureusement, depuis une bonne année, le Maroc bénéficie d'une pluviométrie généreuse générant une hydrographie favorable et aussi de bonnes récoltes agricoles. La région de Tanger quant à elle vient même de subir ces derniers jours de très fortes pluies.

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