Economie: Dernier round sans suspense pour la direction du FMI: DSK donné gagnant

Posté par: Visiteursur 24-09-2007 00:14:35 1147 lectures Le Français Dominique Strauss-Kahn, candidat de l'Union européenne à la direction du Fonds monétaire international, est donné gagnant sur son rival tchèque Joseph Tosovsky, soutenu par la Russie, une semaine avant le vote du conseil d'administration du FMI.

Le candidat du Kremlin, arrivé tardivement dans la course, "sait bien qu'il n'a qu'une chance sur dix mille d'être élu" vendredi, estime Edwin Truman, expert du Peterson Institute for International Economics.


"Mon idée est qu'il ne va pas recevoir un grand nombre de voix" parmi les 24 administrateurs de l'institution financière, souligne-t-il à l'AFP.

Reste-t-il le moindre suspense? "Je ne pense pas, pas le moindre", renchérit Daniel Bradlow, professeur à la faculté de droit de l'American University de Washington. "Surtout maintenant que les Etats-Unis ont abattu leur jeu".

Mercredi, avant même que le candidat français passe son grand oral devant les représentants des 185 pays membres du Fonds, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, l'a vigoureusement adoubé.

"Je presse le conseil d'administration de considérer positivement la candidature de Dominique Strauss-Kahn pour succéder à Rodrigo Rato", le directeur général démissionnaire, a-t-il déclaré.

"L"expérience et le dynamisme de M. Strauss-Kahn l'ont bien préparé à mener avec vigueur la réforme du FMI, notamment la nouvelle décision du Fonds sur les politiques de taux de change et l'octroi d'une voix plus forte aux pays émergents", a-t-il ajouté, dans un communiqué.

"Une élection n'est jamais faite tant qu'elle n'est pas terminée", a prudemment rappelé M. Strauss-Kahn, après son audition, jeudi. "Même après tous les communiqués".

Mathématiquement, la balance pèse toutefois en sa faveur.

Avec 16,79% des droits de vote, les Etats-Unis sont le premier actionnaire du FMI. Les 27 pays de l'UE contrôlent ensemble 32,09% des votes.

Mais dans sa profession de foi, le candidat français a pris soin de se présenter comme un rassembleur, affirmant qu'il "ne voulait pas être le candidat du Nord contre le Sud ou des riches contre les pauvres".

Il s'est également engagé, s'il était élu, à effectuer l'intégralité de son mandat de cinq ans, tirant implicitement un trait sur d'éventuelles ambitions présidentielles en France.

M. Tosovsky, banquier central de carrière, brièvement Premier ministre, s'était plus franchement posé en défenseur des Nations les moins puissantes, lors de son audition deux jours plus tôt.

"Nous comptons sur un très large soutien parmi les pays en développement", a d'ailleurs assuré l'administrateur russe du Fonds, Aleksei Mozhin, dans un entretien à l'AFP mercredi.

"L'un est un représentant de la vieille Europe, l'autre, de l'Europe nouvelle", résume M. Truman.

Mais l'exposé de M. Strauss-Kahn est "d'une certaine façon plus sophistiqué que l'autre", juge-t-il. "Il ne contient pas beaucoup d'idée nouvelles (...) mais il reconnaît avec force l'urgence qu'il y a à remettre le Fonds sur pied".

"Je suis entièrement d'accord avec son idée que la pertinence et la légitimité sont au coeur des problèmes du FMI aujourd'hui", ajoute M. Bradlow. L'expert souligne toutefois l'approche très politique de l'ancien ministre socialiste des Finances.

"C'est comme un discours de campagne: il essaie de satisfaire les composantes les plus importantes du corps électoral. Mais, comment il va s'y prendre pour équilibrer ces intérêts divergents, (...) ça, il ne le dit pas".

AFP