Festival du cinéma à Agadir : La couleur aux mille feux

Date 16-12-2006 00:12:02 | Sujet : Actualité Agadir et région

Le festival du cinéma à Agadir récidive avec conviction et persévérance. Il s’installe de plus en plus comme un événement désormais bien inscrit dans l’agenda des grands rendez-vous festifs et culturels.

Sa particularité, en tant que manifestation thématique, fait de lui un espace de réflexion et d’échange autour d’une problématique toujours d’actualité : le phénomène migratoire. La cérémonie d’ouverture qui a eu lieu avant-hier mardi vient rappeler à l’audience venue nombreuse ces spécificités et ces saveurs inépuisables. Tout le monde était là à ce coup d’envoi, même Tarek Kabbage, maire d’Agadir qui, il y a quelques temps, «boudait» cette rencontre incontournable. Il y avait quand même de quoi si l’on sait que le revenu était l’objet d’un lynchage médiatique récidiviste. de la part de ceux qui tiennent cet événement d’une façon émotionnelle et avec un impact intellectuel fort et profonds. Deux thématiques se bousculent tout au long du récit historico-contemporain : l’atrocité de la guerre et de la reconnaissance. Les horribles rejets du conflit militaire furent à la fois repoussants et porteurs d’indélébiles enseignements. «La guerre saccageait le ciel et la terre» disait un ancien combattant marocain aux côtés des troupes des alliés face à l’invasion germanique nazi. La condamnation de la guerre était sans bavure, voire imparable.
L’autre message puissant et choquant se dégageait des conditions d’abandon dans lesquelles se trouvent des soldats des anciennes colonies françaises, appelés à la rescousse devant l’hégémonie allemande à l’époque. Laissés pour compte, livrés à eux même, frappés d’une douleur cruelle, ces combattants racontaient leur gloire mais narraient avec amertume l’ingratitude dont ils souffrent dans le néant d’une vie sordide. Les témoignages poignants qui émanaient non seulement des victimes mais aussi des personnes européennes ayant vécu de visu la bravoure des maghrébins dans les champs des batailles, laissaient savoir combien les décideurs pouvaient être si infâmes et ignobles. Sur ce plan, celui du despotisme moral, le film conquit les coeurs et force l’admiration et la compassion, de par le tonus et l’immensité expressive qu’il donna aux personnages. D’autre part, le film se distingue pareillement par la fusion intelligente et le calcage pertinent des cruautés de la guerre et des atrocités de l’ignorance et de l’ingratitude. Le groupe réalisateur de ce chef d’oeuvre (voir photo) s’est mis debout plein d’émotions devant le public, à la fin du film, encore sous le choc de la force du vocable, sincère et spontané, et de l’image expressive et percutante. «Nous dédions ce film à tous ceux qui, unis et solidaires, doivent sortir de leur mutisme pour parler de ce fait révoltant», disait Mourad Boucif qui, lui, s’est exprimé de la façon la plus humaine.

Au moins, lui, il en a la conscience tranquille.

Un émigrant patriote qui fait, nécessairement des jaloux dans la salle.

Source : Al Bayane



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