Rapport : Les élèves marocains à la traîne : Concernant les habiletés en lecture scolaire, le Maroc a conservé son rang d'avant-dernier de la classe

Date 08-01-2008 21:30:34 | Sujet : Société

Les élèves marocains de 4e année primaire se sont encore une fois distingués sur la scène mondiale en figurant parmi les participants ayant le plus faible rendement à une évaluation internationale des habiletés en lecture scolaire, réalisée par le Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS) pour le compte de l'Association internationale pour l'évaluation des acquis scolaires (IEA).

«Selon ce rapport 2006, les élèves marocains de 4e année du primaire ont enregistré un résultat plus faible que celui de 2001 dans la même étude : 323 en 2006 contre 350 en 2001, le score moyen du PIRLS étant de 500 », souligne Abdennasser Naji, président de l'Association marocaine pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement (AMAQUEN), qui suit depuis 2001 la participation du Royaume à cette étude et qui a élaboré un rapport sur les résultats du Maroc.
Ainsi, avec 323 points, le Maroc se place loin au dessous de la moyenne. Il a perdu 27 points par rapport à l'édition précédente de 2001. Il a conservé son rang d'avant-dernier de la classe sur 45 pays. «En fait, le Maroc n'a pas su tirer les conclusions de sa mauvaise prestation de 2001 pour progresser, alors que des pays qui participent pour la première fois au test l'ont devancé.

Des pays économiquement comparables au Maroc (en termes de PIB, comme la Moldavie, la Géorgie et l'Indonésie) ont eu des résultats meilleurs», poursuit Abdennasser Naji.

Les raisons qui expliquent pourquoi le système éducatif marocain est le moins rentable au monde sont diverses. Le rapport révèle ainsi qu'il y a une corrélation négative entre les ressources financières octroyées au secteur de l'éducation et les résultats qu'on en tire. Les raisons de cet échec sont à chercher du côté de la mauvaise gouvernance et de la mauvaise gestion pédagogique de notre système éducatif.

Les données de l'étude PIRLS se sont basées sur cinq catégories : Le rôle des parents, les habitudes de lecture, l'influence de la maternelle, les processus pédagogiques et, enfin, les facteurs socioéconomiques. Et dans presque toutes ces catégories, le Maroc est à la traîne.

Ainsi, le rapport montre que: les élèves marocains n'ont pas l'habitude de lire hors de l'école; le taux des élèves par classe est le plus élevé parmi les pays participants (quoique ce facteur ne justifie en rien la médiocrité des résultats puisque des pays moins bien classés que le nôtre par rapport à cet indicateur ont obtenu d'excellents résultats à savoir Hong Kong et Singapour) ; le taux d'accès aux TIC est faible (moins de 10% des élèves) ; les enseignants n'ont pas une image positive sur leur profession ; l'absentéisme est devenu un problème sérieux et nos écoles sont de moins en moins sûres ; moins de 40% des élèves ne se sentent pas capables de lire correctement.

Ceci implique que les programmes d'étude au niveau du primaire ne contribuent pas à développer chez l'élève l'esprit critique et l'aptitude de résolution des problèmes, malgré l'adoption officiellement annoncée de l'approche par les compétences. Le rapport montre également que l'augmentation du budget de l'éducation ne s'est pas ressentie au niveau des ressources éducatives, dont le volume a diminué significativement entre 2001 et 2006. «Le niveau bas de l'instruction des parents, le manque de livres à la maison et la faible implication des parents dans la vie scolaire semblent également influer négativement sur les résultats des acquis des élèves marocains.

Il y a également un problème de formation chez les enseignants. Celle-ci est très faible et insuffisante. Il y a un manque de matériel didactique, un problème de ressources matérielles et humaines au sein des écoles qui par ailleurs ne disposent pas d'infrastructures de base pour la plupart (toilettes, infirmeries…). En fait, notre système éducatif n'arrive plus à produire d'excellents élèves (0% de nos élèves sont dans le niveau supérieur du PIRLS) et à peine le quart a le niveau minimum du PIRLS», conclut Abdennasser Naji.

Objectifs des rapports

La participation du Maroc à des évaluations internationales périodiques comme le PIRLS et le TIMSS est un indice important pour savoir à quel niveau se situe le rendement des élèves marocains sur la scène mondiale. Mais malheureusement, les résultats de ces études ne sont pas exploités par les décideurs pour prendre les mesures qui s'imposent afin d'améliorer la qualité du système éducatif.

«Pourtant ces études internationales regorgent d'informations qui n'intéressent pas uniquement les acquis des élèves, mais également les «inputs» et les processus d'enseignement. Ce qui permettrait de tirer de précieuses conclusions à partir de la confrontation des différentes données avec les résultats des acquis des élèves marocains et leur comparaison avec les résultats des acquis des élèves des autres pays», affirme Abdennasser Naji. Autrement dit, il est temps que nos décideurs réagissent et arrêtent de faire la sourde oreille !

LE MATIN



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