Campagne nationale en faveur des enfants dénutris

Date 30-01-2008 20:57:21 | Sujet : Société

L’heure est à la lutte contre la malnutrition infantile. Du 1er au 21 février, une campagne nationale de collecte de fonds en faveur de l’Association l’Heure Joyeuse sera lancée en collaboration avec la société P&G et Marjane.

Un pourcentage du chiffre d’affaires provenant de la vente des marques de P&G dans les magasins Marjane sera reversé à l’Heure joyeuse. Un montant minimum de 150.000 DHS, sera réservé à l’association, soit l’équivalent du budget annuel nécessaire pour sauver 100 enfants dénutris, c’est à dire près de 30% de la capacité actuelle de l’association.
Ces fonds serviront à financer le programme de l’association en achat de lait infantile, de médicaments, de compléments alimentaires … mais aussi d’équipement médical et paramédical.

En marge de cet événement, nous avons rencontré Mme Leila Cherif Benhima, présidente de L’heure Joyeuse qui a bien voulu nous replonger dans le cœur de l’action de l’association.

- Quel genre d’aide apporte l’Association Heure Joyeuse aux enfants dénutris ?
- L’association apporte tous genres d’aide possible. D’abord quand nous recevons un enfant dénutri, on le pèse, et s’il n’a pas le poids correspondant à son âge, il est pris dans le service. A ce moment là, il est vu par des bénévoles qui font un paramédical. C’est-à-dire qu’ils apprennent à la maman de déshabiller le bébé, de montrer s’il a des rougeurs. Par la suite, ils font une enquête sociale sur la maman : où est ce qu’elle habite, est ce qu’elle est mariée, est ce que l’enfant a un nom et un état civil et ensuite, selon l’état du bébé, il va chez le médecin et à ce moment il est pris en charge médicalement et le médecin prescrit le nombre de boites de lait qui lui faut pour la première semaine. La maman doit revenir toutes les semaines jusqu’à ce que le bébé arrive à un poids de 9 kg et c’est seulement à ce moment là qu’ils peuvent repartir.

- Outre la cause de l’enfance, quelles sont les autres axes de votre action ?
- L’association a créée un centre polyvalent de l’enfant et de la famille, un jardin d’enfants multi social. Elle dispose d’un service de lutte contre la mortalité infantile, un service d’alphabétisation, de l’éducation non formelle et de la prise en charge des jeunes en situation de rue. Elle organise aussi une formation en fer forgé en collaboration avec l’INDH et le Programme Concerté Maroc (PCM). Nous avons aussi organisé une formation en danse urbaine parce que c’est une chose de très ludique qui permet à l’enfant de se socialiser et de bien évoluer, et ce en collaboration avec Nike. Nous avons aussi un service de confection qui est pris en charge pour une année et demie, parce qu’il y a un nouveau concept de formation en étude comportementale au niveau des jeunes, pris en charge par l’USAID et UIS Fondation. Nous avons aussi d’autres projets intéressants comme le projet formidable de formation d’aide ménagère polyvalente. Ainsi les petites bonnes auront droit à de véritables formations, à des stages, elles seront prises dans les maisons…

- Dans ce cadre vous coopérer avec d’autres associations ?
- Oui nous ne sommes pas les seules puisque nous travaillons avec le PCM et l’USAID, mais nous collaborons aussi avec d’autres associations et nous soutenons beaucoup les petites associations de quartier, telle que l’association Adil El Ouarif qui combat le « Karkoubi ». L’Association l’Heure Joyeuse était à l’origine de leur possibilité d’évoluer. Nous soutenons aussi les initiatives urbaines et nous collaborons avec plusieurs associations, surtout dans le monde rural. Dans ce cadre, nous avons fait l’opération vélos en partenariat avec P&G, et nous avons fait l’opération cartables depuis 1997.

- Quel est le budget que vous avez alloué à vos opérations?
- Nous avons un budget de fonctionnement de 4 millions de dirhams sur Casablanca et toutes les opérations sont individuelles. C'est-à-dire, nous avons alloué 350.000 DH avec Bimo cette année sur l’opération cartables. Sur Fort Maroc c’était 550.000 DH l’an dernier et ce sera 175.000 DH cette année, parce que l’année dernière nous avons eu des formateurs qui ont formé des formateurs marocains. Alors on peut dire que l’Heure Joyeuse dispose d’entre 5 et 6 millions de DH de budget.

- Que projetez-vous pour l’avenir ?
- Et bien nous comptons travailler avec la Wilaya de Casablanca et notre préfecture pour asseoir le social dans de bonnes normes au Maroc. Nous avons un certain savoir-faire, nous avons des services de préfecture qui sont très à l’écoute, nous voulons collaborer avec eux parce que le social c’est tout le monde, c’est vous, c’est moi, c’est la préfecture, c’est la commune….

A propos de la dénutrition :

La dénutrition est la résultante d’une consommation d’aliments insuffisante et de maladies infectieuses à répétition. La dénutrition, c’est tout à la fois avoir un poids insuffisant pour son âge, une taille trop courte pour son âge (retard de croissance), être dangereusement émacié et présenter une carence en vitamines et en minéraux.
D’après l’Unicef, plus de 40% des enfants marocains de moins de 5 ans souffrent d’une carence en vitamine A, une substance dont le rôle est essentiel dans la croissance, la vision et la prévention des infections. Autre chiffre alarmant: 9% sont touchés par la malnutrition aiguë, notamment en milieu rural et dans les familles très pauvres.
La malnutrition figure parmi les causes principales de la mortalité infantile dans notre pays. Selon le rapport 2005 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le taux de décès parmi les enfants marocains âgés de moins de 5 ans était en 2004 de 40%0. Actuellement, il se situerait selon la même organisation entre 32%0 et 4,5%0.
En 2007, le Maroc a été cité, par l’UNICEF, parmi les pays ayant réalisé des progrès spectaculaires en matière de lutte contre la mortalité infantile, pour avoir réduit de plus d’un tiers le taux de décès des moins de cinq ans.
Cela reste néanmoins insuffisant. Des efforts restent encore à faire pour réduire la malnutrition au Maroc. Outre les efforts déployés par le Ministère de la Santé certaines associations contribuent à diminuer l’ampleur du problème.

Houria Ben Moussa
Menara



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