Une centrale thermique au cœur d'un site écologique

Date 25-02-2007 15:43:08 | Sujet : Actualité Agadir et région

L'office national de l'électricité (ONE) est décidé à implanter une gigantesque centrale thermique dans la banlieue Agadir, du côté du Cap Ghir, sur le territoire de lka, à la commune rurale de Tamri.
Le coût global de ce projet colossal s'élève à environ 20 milliards de dirhams, pour une durée de réalisation de 42 mois, à partir d’octobre 2008.


La centrale thermique d'Agadir sera réalisée dans le cadre d'une concession de production d'électricité octroyée par l'office en question à une société de projet qui s'occupera du financement, de la conception, de la construction, de la mise en service, de l'exploitation et de la maintenance de la centrale ainsi que la vente de l'électricité produite à l'ONE. Constituée de deux unités de 660 MW chacune, cette centrale thermique dont la concession est fixée à 30 ans va utiliser du charbon propre et drainera dans les lieux d'importantes quantités de charbon à bord de cargos.
Cependant, si la réalisation viendra couvrir la demande en termes d'électricité, soit 8 à 9% par an, et favoriser la croissance économique dans la région, le choix de l'implantation de cette centrale thermique laisse beaucoup à désirer. Certes, comme l'ont affirmé les responsables centraux de l'ONE lors d'une conférence de presse accordée aux représentants des médias nationaux, jeudi dernier à Agadir, cette centrale est un choix d'utilité nationale, mais aura des incidences écologiques et environnementales fort néfastes sur le site. D'autant plus que le site situé au cœur d'une aire protégée, dont une étude d'envergure a été mise en œuvre par les organismes publics, en particulier les services des eaux et forêts, les bailleurs de fonds étrangers, notamment la GTZ et les associations de l'environnement réunies en groupement fédérateur. D'après cette étude, les impacts à caractère industriel sont évidents, en dépit des mesures de protection avancées par les responsables de l'office. Le projet, qui semble être lancé dans la discrétion la plus totale depuis déjà quelques années, porte également préjudice à plus de 5000 foyers éparpillés dans les douars environnants qui, pour la plupart, ne vivent que de la pêche artisanale dans le site. Sans oublier la présence dans la même zone d’une espèce rare (l'Ibis chauve, soit quelque 400 individus), menacée de disparition en cas de d'implantation de ladite centrale thermique. Les dommages pèseraient pareillement sur le tourisme, surtout que la région verra la l'émergence d'une immense station balnéaire de Taghazout, avec plus de 25.000 lits dans cinq ou six ans, soit plus que la capacité d'accueil de l'actuelle station d'Agadir. L’ONE a-t-il mesuré les conséquences écologique et socio-économique sur cette zone, classée site mondial à valeur environnementale ? Pourquoi a-t-on choisi un site d’une telle qualité écologique, alors que d'autres lieux pourraient abriter, sans incidences directes, cette centrale? Il est scandaleux de mettre en péril tout un site et d'ignorer une étude d'une grande importance montée par des experts en la matière. Une décision contre laquelle le civisme devrait faire face énergiquement.

Source : Al Bayane



Cet article provient de AgadirInou.Com - Le Portail de la ville d'Agadir et de ses Régions
http://www.agadirinou.com

L'adresse de cet article est :
http://www.agadirinou.com/modules/news/article.php?storyid=194