Parc Souss Massa : Lancement du premier safari en l’absence des professionnels du tourisme
Date 06-03-2007 21:08:16 | Sujet : Actualité Agadir et région
| Ecotourisme, développement du tourisme durable, sensibilisation à la protection de l’Environnement, sont, entre autres, les objectifs de la création des parcs nationaux. La Parc National Souss Massa, créé officiellement en 1991 mais existant bien avant cette date, va ouvrir, enfin, ses portes au grand public, courant mars.
Le premier circuit safari (selon l’appellation des Eaux et Forêts) vient d’être lancé officiellement en début de semaine dernière. Mais en l’absence des professionnels locaux du tourisme. Ni agents de voyages, ni hôteliers, ni représentants de TO n’ont assisté à ce lancement. Pourtant ce sont eux qui vont commercialiser ce circuit.
Cette omission, de taille, rejoint l’autre oubli similaire concernant l’Atelier International organisé par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts sous le thème : « Tourisme Durable dans les Aires Protégées » en l’absence également des professionnels du tourisme. On ne peut concevoir de telles activités en l’absence des premiers concernés qui sont les opérateurs du secteur du tourisme, premiers sur le front du développement du tourisme qu’il soit écologique ou autre.
L’ouverture du Parc National du Souss Massa est un événement attendu avec grande impatience de la part du grand public et des opérateurs du secteur du tourisme. On se rappelle que ce parc a connu, en 1989, la visite officielle du président du WWF (Fond Mondial de la Protection de la Faune) qui n’était autre que le mari de la reine Elizabeth. Le président avait promis le soutien du WWF au développement du Parc National Souss Massa à condition qu’une Fondation pour la protection de la Faune locale, soit créée, en parallèle. Cette Fondation n’a jamais été créée parce que le ministère de l’Intérieur ne voyait pas de bon œil, à l’époque, la création des associations pour l’environnement, et le WWF n’a jamais débloqué, à nos jours, l’aide promise. C’est à savoir pour l’histoire.
Le circuit lancé, ou inauguré (terme cher aux responsables qui s’intéressent plus à passer à la télé plutôt que d’organiser les choses dans les règles) correspond à un parcours de 30 km. Il est intégré aux aires protégées du Parc Souss Massa, d’une superficie de 33.8OO ha. Le circuit abrite deux réserves animalières, des paysages dunaires, des falaises côtières… Le Parc Souss Massa est également une zone humide qui regorge de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs, lieu d’hivernage de quelque 2000 oiseaux. Le Parc renferme également une espèce d’oiseau en voie disparition, l’Ibis Chauve, qui a trouvé refuge dans les falaises côtières du côté de l’embouchure de Oued Massa.
La visite guidée du circuit safari, baptisé « Découverte de la faune saharienne » a été délégué à un opérateur privé. Cet opérateur doit maîtriser à la fois les outils de communication nécessaires à la promotion de ce circuit pour bien les exploiter et drainer un maximum de visiteurs au Parc. Il doit également s’assurer du bon déroulement des visites à travers des guides maîtrisant les langues avec un savoir nécessaire en matière d’Environnement, d’ornithologie et de protection de la nature. Il doit également rattraper la défaillance faite par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts du fait de ne pas avoir associer les professionnels du tourisme et la presse au lancement de ce circuit, à travers des sorties exclusives de terrain.
En effet, le Haut Commissariat devait non seulement faire participer les professionnels locaux du tourisme à cet événement, attendu depuis vingt ans, mais organiser aussi un point de presse sur le site lui-même pour donner plus d’importance et de médiatisation à cet événement. Cela n’a pas été fait, c’est dommage. C’est aussi une grande faille que nous ne pouvons que dénoncer, d’autant plus que dans ces colonnes mêmes et depuis des années nous avions milité pour l’exploitation touristique intelligente du Parc.
Toute réussite de ce projet passe par une bonne médiatisation, une bonne communication, une bonne promotion et surtout une très bonne gestion. Le besoin en matière de tourisme écologique de proximité de la station balnéaire d’Agadir est immense. Il faut mettre tous les ingrédients pour que le Safari soit une vraie réussite qui s’ajoute à la renommée de la destination. Là , c’est une question de savoir faire, de mettre les moyens matériels et humains qu’il faut et non uniquement une volonté commerciale d’un programme de grande importance touristique et écologique régionale.
Source : L'Opinion
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