Jeunes avec des mots pour le dire

Date 19-02-2008 00:07:24 | Sujet : Culture & Divertissement

Le Salon du livre et de l’édition de Casablanca qui s’est achevé hier soir a pris un coup de jeune ce week-end avec l’arrivée d’une armada de passionnés de la plume et du verbe… dépourvus de cheveux blanc. Objectif. Démonter que l’écriture n’est pas la propriété exclusive de « nanogénaires » ennuyeux. Mode d’emploi. Esprit libre et résistance.

Qui mieux que Samira El Ayachi pour le prouver. C’est d’ailleurs pour détrôner l’ennui que l’auteur de « La vie rêvée de mademoiselle S » a écrit son premier roman qui conte l’histoire de Salima prise « entre deux cultures, entre sa vie et le rêve ».
Par sa présence au salon, la jeune écrivaine espère montrer un autre visage de la littérature, plus gai que celui qui transparaît dans les longs débats littéraires.

Pour elle, le monde du livre foisonne de vie et devrait davantage intéresser les jeunes. Il est surtout question pour elle d’amener le livre vers les jeunes. Comment ? En titillant leur intérêt. D’où l’idée d’inviter des groupes de rap à se réapproprier des passages de ses textes.

L’expérience d’abord menée avec le groupe MAP (Ministère des affaires publiques) en France a été renouvelée au salon du livre de Casablanca en compagnie de Casa Crew, groupe de la nouvelle scène marocaine. Symbiose réussie avec en prime une remarquable prestation en arabe dialectale de Casa Crew.

Les jeunes Casablancais réussiront même à séduire, outre les jeunes ados venus spécialement pour eux, des adultes résistants à la culture rap. Bien qu’utilisant des matériaux différents, Samira El Ayachi et Casa Crew sont parvenus à abattre quelques barrières et proposent une autre forme de sensibilité littéraire, éveillant l’intérêt des plus jeunes pour le verbe.

C’est sur ce même champs de bataille que s’est créé le collectif « Qui fait la France », 10 jeunes auteurs, issus des banlieues, noirs, blancs et arabes, qui refusent que « l’espace public, seule ressource intellectuelle dont dispose une société pour se penser, soit gaspillé par les vaines polémiques, la dérision systématique, les discours convenus et l’inlassable mise en scène des dominants ».

Il s’agit, comme l’explique Jean-Eric Boulin, auteur de « Supplément au roman national » de « sortir de la littérature parisienne posée » et de montrer « une autre France ». Chez certains de ses jeunes l’écriture est avant tout un instrument de lutte notamment contre l’exclusion. « Mon écriture est éminemment politique » explique Mohamed Razane Marocain qui a grandi en France et publié chez Gallimard le roman « Dit violent ».

Pour Nicolas Fargues, écrivain « Français de souche » comme il se présente, « Il y a une vraie révolution culturelle à faire en France ». Une révolution qui passe indéniablement par les textes de ses jeunes qui présentent la face juvénile d’une France qu’ils trouvent trop « monochrome ».

Un engagement qui n’est pas sans rappeler celui d’autres auteurs, Marocains ceux-là qui eux aussi ont à cœur de montrer l’autre versant de leur pays comme Amine Lagssir jeune auteur de nouvelles pour qui « Ecrire, c’est s’engager » ou encore comme Momo et Hicham co-fondateurs de L’Boulevard, un festival ou gravite désormais toute une galaxie de mots qui, écrits chantés ou hurlés, revendiquent la même chose : « Nous somme là ».

Menara



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