La France s'éveille avec un nouveau président, Nicolas Sarkozy

Date 07-05-2007 15:38:35 | Sujet : Actualité Mondiale

La France s'éveille lundi avec un nouveau président, Nicolas Sarkozy, élu confortablement avec 6 points d'avance sur sa rivale, Ségolène Royal.

Selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur, Français de l'étranger inclus, M. Sarkozy a recueilli 53,06% des voix contre 46,94% pour la candidate socialiste. Il laissera ainsi au président sortant Jacques Chirac le soin de présider les cérémonies du 8 mai sous l'Arc de Triomphe. Ce dernier l'a félicité au téléphone et a formé "des voeux pour la réussite de sa mission".A gauche, l'heure est aux leçons de la défaite et les regards sont braqués vers les législatives. Le patron du PS, François Hollande, qui a pointé des "erreurs" dans la campagne de Mme Royal, a appelé à "se rassembler, s'ouvrir, s'élargir, se remettre en question".
Cependant, les partis politiques n'avaient pas programmé de réunions lundi, du moins sur la scène publique, après des semaines d'une campagne trépidante. Aucune activité officielle n'est inscrite à leur agenda.

M. Sarkozy l'a emporté dans l'Est et le Nord tandis que Mme Royal a réalisé ses meilleurs scores dans l'Ouest et le Sud-Ouest. Le président de l'UMP, 52 ans, a estimé dès sa première déclaration que les Français avaient choisi la "rupture" qu'il préconise pour réformer profondément la France. Devant ses partisans réunis salle Gaveau à Paris, il s'est posé en "président de tous les Français", tout en soulignant que ces derniers "ont choisi de rompre avec les idées, les habitudes et les comportements du passé".

Sans jamais citer Jacques Chirac, il s'est engagé à "réhabiliter le travail, l'autorité, le mérite". Le nouveau président s'est ensuite rendu au célèbre restaurant Le Fouquet's sur les Champs-Elysées. Son épouse Cécilia, que l'on n'avait pas vue de la journée, l'y a rejoint et est ensuite apparue à ses côtés sur la scène installée place de la Concorde, où 30.000 partisans de l'UMP ont fêté le nouvel élu. "Je veux dire à chacune et à chacun d'entre vous que je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas", leur a-t-il dit.

Quelques minutes après 20H00, Mme Royal, 53 ans, première femme qualifiée pour une finale de la présidentielle, avait reconnu sa défaite et indiqué, tout sourire, qu'elle "assumerait la responsabilité qui lui incombe désormais", s'engageant à poursuivre la "rénovation de la gauche". L'atmosphère au siège du PS était morose en début de soirée. Elle est devenue survoltée après l'arrivée de la candidate, fortement applaudie par des milliers de sympathisants dans une ambiance mêlant larmes, amertume, colère mais aussi combativité.

Des manifestations hostiles au président élu ont été émaillées d'incidents à Paris, mais aussi à Lyon, Toulouse, Lille et Nantes. La situation était tendue en région parisienne en fin de soirée, des policiers signalant des départs de feu, des véhicules incendiés ou des "déplacements de jeunes armés de battes de base-ball".

Chantre d'une droite décomplexée, M. Sarkozy, ministre de l'Intérieur jusqu'à fin mars, veut appliquer rapidement un programme d'inspiration assez libérale, qui vise le "plein emploi" (chômage à 5%) en cinq ans. Il a également martelé tout au long de sa campagne des thématiques de droite traditionnelles, sécurité et immigration notamment, captant dès le premier tour une bonne partie de l'électorat de Jean-Marie Le Pen (FN).

A gauche, l'heure est aux leçons de la défaite et les regards braqués vers les législatives, avec aussi des premières critiques contre la direction du parti et Mme Royal. Le patron du PS, François Hollande, qui a pointé des "erreurs" dans la campagne de Mme Royal, a appelé à "se rassembler, s'ouvrir, s'élargir, se remettre en question". Il a aussi appelé à un "rassemblement" pour les législatives afin de "créer une force d'équilibre à l'Assemblée".

Les deux anciens rivaux de Mme Royal pour l'investiture se sont montrés très sévères. Laurent Fabius a estimé que "le drapeau de la gauche est à terre", tandis que Dominique Strauss-Kahn a tiré à boulets rouges contre M. Hollande qui, depuis la défaite de 2002, "n'a pas su faire une gauche moderne".

La candidate PS, confrontée à un total des voix de gauche historiquement bas de 36% le 22 avril, avait misé dans l'entre-deux tours sur une ouverture au centre, tandis que M. Sarkozy avait réalisé avec 31% le meilleur score d'un candidat de droite au premier tour depuis plus de 30 ans.

Les Français se sont passionnés pour cette élection, qui marquait l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle génération, comme en témoigne la participation, qui a atteint un très haut niveau, à près de 85% (83,77% au premier tour).

L'homme-clef de l'entre-deux tours, François Bayrou (UDF), qui s'apprête à créer un nouveau mouvement, a appelé dimanche à "équilibrer le pouvoir" à l'occasion des législatives, en mettant en garde contre le "confort" d'un "pouvoir absolu" après la victoire de M. Sarkozy.

L'UMP a elle aussi le regard tourné vers les législatives des 10 et 17 juin. François Fillon, souvent cité comme "premier ministrable" et omniprésent dimanche soir dans les médias, a assuré que le président élu "proposera un contrat législatif avec une majorité présidentielle la plus élargie possible", au centre et même à certaines personnalités de gauche.

Selon les premiers sondages, l'UMP obtiendrait 34% à 35% des voix au premier tour des élections législatives le 10 juin prochain, le PS 29% à 30%, le Mouvement démocrate (ex-UDF) 12% à 15%, et le Front national 7% à 8%.

Dimanche, les électeurs de M. Bayrou au premier tour (18,57%) se sont répartis à égalité entre M. Sarkozy et Mme Royal, à environ 40% pour chacun, les autres s'abstenant ou votant blanc.

Photo: Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007 au soir de sa victoire à la présidentielle, salle Gaveau à Paris

Source : AFP



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