Le diagnostic qui dérange les footeux : Le Hassania d’Agadir épinglé par le fisc

Date 26-06-2008 01:38:50 | Sujet : Actualité Agadir et région

«Diagnostic ». Un doux euphémisme en fait, pour « audit », vocable trop craint par nos clubs de football dont la transparence et la clarté des chiffres sont loin d’être le point fort.

Le professionnalisme, ce n’est sûrement pas pour demain. Et c’est sans doute en y pensant que la Fédération de foot a jugé bon de passer par des doses homéopathiques. Un diagnostic, conçu tout juste comme un constat de l’état des lieux, des finances, plutôt, passerait mieux, qu’un audit qui a trop souvent et assez abusivement été associé à suspicion, malversations et autres détournements. Et pas qu’en sport.
De plus ladite fédé n’a aucun droit de demander des comptes (financièrement parlant) aux clubs. Les seuls à pouvoir exiger un audit en bonne et due forme, ce sont les adhérents aux clubs et, à un degré moindre, l’Association dite de «Sauvegarde des deniers publics».

Le diagnostic en question décidé par la FRMF et devant s’étendre à tous les clubs, ne serait pas passé inaperçu comme l’auraient souhaité ses concepteurs et ceux qui y sont assujettis. Le premier ricochet est venu comme par fatalité de Khémisset, signé donc d’un certain Gartili qui se trouve être allergique à tout ce qui vient du Wydad ou du Raja, même si là, son argument tiendrait la route. Il doit, en effet, contester que cette opération hautement «diagnosticale» ait été confiée au cabinet d’audit appartenant à Abdellah Ghanam qui se trouve également être président du Raja. «On ne peut être juge et partie, doit penser le bouillonnant dirigeant zemmouri».

Mais il y aura «plus grave». Les « diagnostiqueurs » ont dû se transformer en « auditeurs ». Et entre mille et une anomalies, ils ont relevé celle concernant le non-prélèvement, à la source, de l’IGR, pour ce qui est des salaires attribués.

Or, et jusqu’à preuve du contraire, joueurs et entraîneurs (les veinards !) sont exempts d’impôts, mais pas les autres salariés du club. Mais les antennes du fisc au niveau d’Agadir doivent bien fonctionner. Le club local, ou fanion, si l’on veut, le Hassania, est aussitôt épinglé. Il est sommé de verser plus de 40 millions de centimes.On tombe des nues au niveau du club dont les dirigeants sont épaulés par leurs homologues d’autres clubs et donc poussés à « la rébellion ». Ceux-ci ont tellement peur que cela ne fasse tache d’huile. Si c’est le cas, il y en aura bien qui devront verser à l’Etat quelque chose comme 2 millions de dirhams par an ! Enorme pour des entités qui se perdent en jérémiades, pleurant sans cesse «le manque de moyens », même s’il y en a qui versent des salaires et autres primes et indemnités à leurs entraîneurs et qui tueraient d’envie Premier ministre et ministres réunis. Le record, c’est du côté de Tétouan avec quelque 200.000 dirhams mensuels, comme salaire et sans compter le reste.

Les (généralement) petits techniciens étrangers, les grands étant par la force des choses ailleurs, doivent également s’estimer heureux de se trouver dans un vrai paradis fiscal.

Le changement attendu doit sûrement déranger plus d’un.
Mais il faut bien passer par là, à moins que le professionnalisme annoncé ne soit qu’une (cruelle) chimère.

Mohamed BENARBIA
Libération



Cet article provient de AgadirInou.Com - Le Portail de la ville d'Agadir et de ses Régions
http://www.agadirinou.com

L'adresse de cet article est :
http://www.agadirinou.com/modules/news/article.php?storyid=2879