Timitar - en attendant la révélation 2007
Date 16-05-2007 01:30:00 | Sujet : Actualité Agadir et région
| Timitar est déjà inscrit dans les annales des festivals nationaux et internationaux. Ce qui nous surprend dans ce festival, c'est son contenu et sa politique de communication bien qu'il crée l'événement au moment opportun.
On dirait qu'il vient de sortir d'une hibernation pour annoncer qu'il est là en donnant une conférence de presse le mardi 15 mai 2007 à Agadir en vue de présenter le programme de cette quatrième édition. Il faudrait noter que ce festival qui a commencé grand et c'était un choix des organisateurs qui avaient la certitude de ne pas donner le temps au temps pour aller plus loin dans cette aventure. Pour eux, le temps est de marquer que la région Souss-Massa-Draa a besoin d'un événement porteur d'une identité de toutes les formes artistiques et une porte ouverte sur une action culturelle qui va au-delà des limites d'une simple animation.
Timitar fait l'exception par son originalité et son contexte qui lui donnent tous les atouts possibles et impossibles pour mener son action là où il le faut. Mais ce qui nous interpelle, c'est qu'il y a une réflexion qui était menée par les organisateurs concernant la durée de ce festival. Pour cette édition, on est dans une durée de quatre jours par rapport à 8 jours réservés à la deuxième édition. La question qui se pose : Est-ce une question relative au budget qui ressemble à la peau de chagrin ou une réflexion purement professionnelle visant à centraliser une action culturelle bien ciblée? Nos questionnements sont légitimes parce que le Festival Timitar est un chantier intéressant où la réflexion autour de la faisabilité d'une action artistique relève de son devenir.
Le programme n'a pas encore été annoncé mais vu le succès des trois dernières éditions, nous espérons avoir l'avant-première d'un Youssou N'Dour qui a récemment sorti son album "Alsaama day" après cinq ans de méditation artistique. Djur Jura, ce fameux groupe de trois de femmes, est bel bien programmé pour cette fois-ci d'après la plaquette du programme de l'Institut français d'Agadir. Une belle rencontre avec ces chanteuses qui s'inspirent des chants populaires, pour tenter de faire revivre la tradition orale. Mais, miracle de la langue ou magie de leur voix, les mots de tous les jours, polis et repolis par des siècles d'usage, résonnent d'une réalité nouvelle, voient leur sens s'amplifier, comme ces avalanches qui ravagent les monts du «Djurdjura» au printemps.
Reste à savoir d'après le directeur artistique du festival, Brahim El Mazned que «le Festival Timitar n'est pas ancré dans une thématique pointue, mais sa spécificité s'est imposée naturellement par la place donnée à la culture amazighe, car elle est à la fois ancestrale et résolument tournée vers la modernité. En même temps, le festival Timitar permet d'accéder très simplement aux cultures du monde entier». Sans oublier qu'une grande place est réservée aux artistes marocains. Le festival devient de plus en plus une vitrine pour leur promotion afin de se produire sur les scènes internationales puisqu'il donne l'occasion à des initiateurs d'autres festivals de découvrir nos productions artistiques.
Timitar est à sa quatrième édition, une preuve à l'appui d'une continuité qui se veut plus mature et consciente de l'eujeu à entreprendre dans une région en pleine expansion culturelle, économique et sociale, une action culturelle qui a pu marquer son territoire dans un espace fertile pour engendrer d'autre formes d'une tolérance souhaitable dans un monde où l'on a besoin de porter un regard d'une altérité noble.
Source : Libération
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