Mezouar : Le Maroc est à l'abri de la crise des subprimes
Date 19-09-2008 13:43:44 | Sujet : Economie
| Le Maroc est à l'abri de la crise des subprimes pour plusieurs raisons, dont le fait que le secteur financier ne détient pas de titres ou de créances sur des institutions financières ou des fonds d'investissement internationaux affectés par les subprimes, a affirmé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar.
Dans un exposé devant le conseil de gouvernement sur les évolutions récentes de l'économie nationale et de l'environnement international, M. Mezouar a expliqué que les crédits immobiliers distribués au Maroc sont assortis, en majorité, d'intérêts fixes, avec la possibilité pour les bénéficiaires de crédits à taux variables d'opter pour la fixation de ces taux dans des conditions réglementées et prévisibles, a souligné le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, lors d'un point de presse à l'issue de cette réunion.
La situation financière des établissements bancaires marocains s'est considérablement améliorée ces dernières années, grâce notamment au renforcement de la supervision bancaire en général et à l'assainissement du secteur financier public en particulier, a d'autre part indiqué le ministre, précisant que le renchérissement des produits énergétiques et alimentaires a eu des répercussions sur notre balance des paiements et nos finances publiques.
Cependant, a-t-il relevé, grâce au soutien de l'Etat à travers la compensation des prix de ces produits, le contrecoup de ce renchérissement n'a pas eu d'impact sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens, ni sur les facteurs de production.
Selon le ministre, le PIB réel s'est apprécié respectivement de 7 pc et 6, 7% en glissement annuel au terme des dix premiers trimestres de 2008, ce qui devrait permettre d'enregistrer un taux de croissance de 6,8 pc au terme de l'année.
Cette tendance prend appui sur un certain nombre d'évolutions positives attestant de la bonne tenue des fondamentaux de notre économie, a-t-il dit, évoquant notamment l'amélioration de la production céréalière, la bonne orientation de l'activité à l'export du secteur minier, l'orientation favorable de l'activité énergétique, la poursuite de la vigueur du BTP, la croissance soutenue au niveau des industries de transformation et la tendance haussière de l'activité du secteur des télécommunications.
L'effort d'investissement, quant à lui, se poursuit à une cadence soutenue avec la progression des importations des biens d'équipement industriel ainsi que la validation de 23 projets d'investissement par la Commission interministérielle des investissements, portant sur un montant global de 16,1 milliards de dirhams, a indiqué le ministre, notant que dans ce contexte, la FBCF devrait augmenter de près de 12 pc, portant le taux d'investissement à 32% en 2008.
Au vu de ces évolutions, a souligné M. Mezouar, la baisse de la Bourse de Casablanca, notamment au cours des deux premiers jours de cette semaine, ne reflète en aucun cas les fondamentaux de notre économie. Cette baisse ne peut non plus être attribuée à une quelconque contagion des perturbations que connaissent les grandes Bourses mondiales.
Les fondamentaux de l'économie marocaine comme ceux des entreprises cotées en bourse sont bons et solides, a-t-il assuré, soulignant que les entreprises cotées en bourse ont enregistré un bénéfice net en 2007 en progression moyenne de 30%, et le marché anticipe une augmentation de plus de 20% en 2008.
En conséquence, la correction de l'ordre de 12% intervenue au mois de septembre courant reste marginale par rapport à la performance cumulée du marché, selon le ministre qui a également précisé que la Bourse a connu des corrections similaires de 16,5% au cours du mois de mai 2007, et de 19 pc au cours du même mois de l'année 2006 et a conclu qu'un marché qui ne fait qu'augmenter n'est pas forcément un marché sain. Rappelant qu'aucun désengagement de la part des investisseurs étrangers n'a été relevé, le ministre a indiqué que la plupart des investissements de portefeuilles des non-résidentss ont un caractère plutôt stratégique, et le flottant détenu pat les étrangers et les MRE ne représente que 1,8% de la capitalisation boursière à fin décembre 2007.
Et de souligner qu'après la correction intervenue au début de cette semaine, notre marché boursier s'apprête à renouer avec une tendance plutôt positive. En effet, le marché s'est stabilisé au cours de la journée du 17 septembre tout en drainant un volume significatif de transactions qui a atteint près de 1,3 milliard dhs et qui a impliqué cette fois-ci des institutionnels.
Par ailleurs, il est prévu que les indices de la Bourse enregistrent au terme de l'année en cours une augmentation se situant entre 10 et 15%, a-t-il conclu.
MAP
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