Interview avec Fathallah Berrada, directeur de la bourse de Casablanca

Date 24-09-2008 21:20:11 | Sujet : Economie

Qui a dit crise? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de la finance au Maroc, c’est en tout cas l’avis de nombreux décideurs dont le directeur de la Bourse de Casablanca, Fathallah Berrada, pour qui il n’y a pas lieu de s’inquiéter. « La bourse se porte bien ! ». Interview :

Qu’est ce qui a provoqué ce vent de panique sur les grandes places boursières internationales ?En fait la crise a débuté il y a longtemps. C’est le mode de financement de l’immobilier aux Etats-Unis et ses fameux subprimes qui sont l’origine de la dégringolade. Ces crédits immobiliers ont été octroyés à des couches sociales peu solvables, avec comme objectifs de booster le marché immobilier et l’économie en général.
L’objectif était atteint dès lors que les clients payaient mais le problème s’est posé lorsque ces derniers ont commencé à avoir des difficultés à s’acquitter de leur créance. C’est comme à vélo quant vous êtes lancé vous risquez la chute si vous stoppez net. C’est ce qui s’est passé avec les banques qui ont subit le contrecoup de l’insolvabilité de leurs clients. L’effet à retardement des contrats à terme qui arrive à échéance a ainsi précipité dans le gouffre d’importantes institutions américaines comme Lehman Brother. Malheureusement, l’effet domino risque de délivrer encore d’autres surprises.



Dans quelle mesure cette turbulence a une incidence sur la bourse de Casablanca ?
L’impact sur la bourse de Casablanca n’est pas très important pour deux principales raisons. D‘abord parce que les sociétés cotées qui sont exclusivement marocaines évoluent dans des secteurs qui sont sains comme la finance, l’immobilier, les télécoms. Deuxième raison, le pourcentage des investisseurs étrangers au sein de la bourse est inférieur à 5% si l’on enlève les participations stratégiques. Même si ces investisseurs se retiraient cela n’aurait pas un impact grave sur la bourse de Casablanca. Mais notre marché n’est pas insensible à ce qui se passe ne serait-ce que par la rumeur. C’est pour cela que l’on subit le contrecoup.



L’optimisme affiché par les décideurs au Maroc et que vous partagez n’est-il pas exagéré à l’heure de la mondialisation ?
Qu’il y est une incidence c’est normal car le Maroc ne vit pas isolé du monde. Nous sommes au cœur d’échanges. Si nos partenaires subissent une crise il est normal que l’on subisse certains dommages collatéraux que ce soit de manière directe ou indirecte. Mais il faut rappeler que les subprimes sont un mode de financement de l’immobilier spécifique aux Etats-Unis. Au Maroc, nous n’avons pas de subprimes. Nos banques n’ont pas participé à des refinancements de subprimes. On n’a pas de crédits titrisés en subprimes. Pourquoi voulez vous que l’on soit directement impacté par cette crise ? La bouse de Casablanca est une bourse qui se porte bien.



Cette crise financière ne risque-t-elle pas de se traduire en crise économique durable ?
Sur le plan macroéconomique, la machine continue à tourner, à produire des richesses. Et c’est cette répartition des richesses à l’échelle globale qui en cause. Des pays comme la Chine ont une croissance qu’elle arrache forcement à d’autres pays, occidentaux en l’occurrence. Derniers parlent de crise mais quand le niveau de vie continue comme dans des pays comme le notre à augmenter.

Menara



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