Hôpital Hassan II : Arnaque et corruption

Date 25-09-2008 13:57:54 | Sujet : Actualité Agadir et région

La corruption et le favoritisme gangrènent l’hôpital Hassan II d’Agadir. Cela est d’autant plus inadmissibleque ce sont les populations de toute la région sud du pays qui sont censées être admises dans cet établissement.

La corruption et le favoritisme gangrènent l’hôpital Hassan II d’Agadir. Cela est d’autant plus inadmissibleque ce sont les populations de toute la région sud du pays qui sont censées être admises dans cet établissement.
On revient à nouveau sur la situation qui prévaut dans l’hôpital Hassan II d’Agadir, l’un des centres hospitaliers les plus anciens de la région sud. Tout d’abord, on ne peut passer sous silence les réalisations qui y ont été effectuées en termes d’élargissement des espaces sanitaires, de dotation en services et spécialités supplémentaires, d’amélioration des conditions prestataires…

Au niveau de la gestion administrative, des efforts sensibles ont été déployés, avec l’avènement de nouveaux responsables au niveau de la direction de l’établissement hospitalier et de la délégation préfectorale. Malgré toutes ces démarches, l’hôpital souffre cruellement du manque des ressources humaines, notamment du corps infirmier pour des raisons liées aux priorités et contraintes du département central et aux attitudes du personnel médical dont la région d’Agadir n’est pas toujours le lieu de prédilection.

«Graisse la patte ou meurs !»

Cependant, bien d’autres handicaps entravent le bon déroulement de la mission assignée à ce secteur social névralgique. Hélas !, on ne peut taire, encore une fois, les conduites corruptives et inhumaines dont fait preuve un certain nombre de médecins et infirmiers à l’égard des patients, en particulier les démunis. Chaque jour, des cas de malades sont aggravés jusqu’au périssement, à cause de l’indifférence, voire l’atrocité, de ces actes «cyniques» sans scrupule ni conscience qui ne cherchent qu’à se remplir les poches aux dépens des souffrants déshérités. Si par malheur, ces malades n’ont pas de quoi «offrir» ou n’ont pas de «connaissance», ils finissent par moisir dans l’abandon et, dans bien des cas, par rendre l’âme, à petit feu. Les valeurs humaines de solidarité, de citoyenneté et d’entraide n’ont plus de place dans ce service public qui se transforme, malheureusement, en espace d’enrichissement et de promotion sociale par tous les moyens, surtout les plus ignobles.
Bien entendu, on ne prétend guère généraliser cette attitude condamnable à tout le personnel en service, car nombre de consciencieux continuent à honorer ce noble métier qui a besoin de beaucoup de cœur et d’humanisme. Mais on ne comprendra jamais pourquoi les scanners ne sont pas fonctionnels pendant les week-end, alors que la demande est insistante, d’autant plus que les cas d’urgence les plus fréquents surviennent pendant les week-ends. Il n’y a pas lieu de chercher très loin les raisons du non fonctionnement normal de cet appareil vital quand on sait que tout un réseau se forme à cet effet pour en tirer profit. Dès l’arrivée du patient nécessitant un scanner, il est soumis à un traitement inhumain de la part de ce réseau infernal composé qui va des services concernés de l’hôpital, au Croissant rouge, en passant par les cliniques privées… Le règlement de ce service devra se faire en espèces, à l’avance, en totalité et sans reçu en contrepartie, selon la tête du client (de 2000 à 3000 DH), quoique, bien souvent, ce sacrifice ( vente de biens en catastrophe pour s’acquitter de ce «dû» insistant) soit vain, puisque, dans bien des cas, le malade déshérité trouve la mort, quelques heures plus tard, à cause de cet atermoiement assassin. Une mort que les «auteurs» tentent d’occulter au moment opportun envers les proches du décédé. C’est ainsi que le réseau se répartit bassement le butin de cette opération, sans tenir compte des situations désespérées dans lesquelles se trouvent les malades démunis, au moment où ils se présentent esseulés au service en question qui leur recommande machinalement le fameux scanner. Tout le monde y trouve son compte au détriment des pauvres jetés à leur sort, sans pitié ni conscience.
Il y a donc du pain sur la planche pour les responsables administratifs de cet établissement qui devraient intervenir pour assainir les blocs en infraction. Devant cet état scandaleux et inadmissible, il est impératif également de dépêcher sur les lieux des commissions d’enquêtes préfectorales et centrales en vue de démanteler ce réseau abominable et mettre un terme à ces agissements odieux qui sévissent encore dans l’hôpital. Il faudrait, tout d’abord, faire fonctionner cet appareil indispensable durant les fins de semaine, afin d’éviter aux patients de devenir la proie de ces sangsues impitoyables.
La santé est un service public destiné à tous les citoyens, sans exclusion ni favoritisme, et non pas un espace où les «prédateurs» s’adonnent, dans l’impunité, à l’arnaque et à l’enrichissement illicite. Certes, la santé est elle-même malade de manques divers au niveau du matériel, de la logistique, des médicaments, des soins, du personnel… Toutefois, ce dont elle a besoin le plus c’est, avant tout la conscience professionnelle, la droiture et le civisme du corps médical et infirmier. Cela n’est pas du tout coûteux, mais n’a pas de prix non plus.

Saoudi El Amalki
Al Bayane



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