L’énergie électrique au Maroc - L’hydrogène plutôt que l’uranium : L’avis d’un expert

Date 26-05-2007 20:30:00 | Sujet : Actualité Maroc

Suite à notre article informatif relatif à la mise en marche de la centrale atomique de Maâmora, nous avons reçu de M. Helmut Hoedt, membre de « International Association of Hydrogen Energy » et président de H2 Energy SA Maroc, sise à Anza Agadir, une lettre dans laquelle ce spécialiste en énergie défend, argument scientifiques à l’appui, l’hydrogène en tant qu’énergie du futur en lieu et place de l’uranium.

Voici le texte de M. Helmut Hoedt que nous publions à toute fin utile.

« Le physicien nucléaire Allemand Hans Peter Dürr, prix Nobel en alternatives, déconseille fortement l’utilisation du nucléaire, car, pour lui, si cela tournait mal, les futures générations en subiraient de fâcheuses conséquences ».
Nous savons que les USA ainsi que d’autres pays occidentaux tels l’Autriche et la Suède n’accordent plus d’autorisation pour la construction des centrales nucléaires, et que l’Allemagne a décidé de ne plus augmenter le nombre de ses centrales thermonucléaires. Il en résulte que le marché est devenu très restreint pour les entreprises de construction de centrales électriques qui doivent se contenter désormais du marché des pays en développement dont le Maroc.

La complexité du problème n’étant pas reconnue chez nous, il n’y a pas de déclarations claires de la part de nos politiques. Il y aurait quelque 434 réacteurs nucléaires dans le monde et 7 autres en construction selon la Commission Atomique de Vienne. Dans quelques années, 14 centrales atomiques, dont une en Allemagne, seront fermées à cause de problèmes techniques.

Par ailleurs, si seulement la moitié des besoins mondiaux en énergie devrait être fournie par ces centrales atomiques, il faudrait en construire 4.000 nouvelles, sachant que l’énergie produite dans le monde par ces centrales n’est que de 5% ; beaucoup moins que ce que l’on pourrait espérer.

Supposons aussi qu’il n’y ait plus d’uranium dans 20-30 ans ! Une foule de questions se posent alors, du genre : Qui va assurer le financement nécessaire à en extraire de nouveau ? Où ces centrales seront-elles construites ? Quel pays voudra-t-il prendre ce risque ? Où déposera-t-on les déchets radioactifs, dans l’Atlas par exemple ou au Sahara ?

Examinons à présent le volet des risques potentiels. Déjà avec les antécédents de pannes qu’ont connues des centrales nucléaires à Harrisburg/USA, en Suède, en Allemagne et à Tchernobyl, il importe pour qui entreprend d’investir dans ce domaine de savoir qu’il n’y a pas de système agréable d’erreurs en industrie atomique : les erreurs et les défaillances relatives aux ordinateurs, aux interventions de réparation (comme à Tchernobyl), aux séismes provoqués par des crashs d’avions ou des attentats terroristes, etc., ont un rapport avec les personnes. Il suffit pour qui se sent concerné d’entreprendre une visite en Ukraine pour mieux se rendre compte des dommages encore perceptibles aujourd’hui et pour comprendre le risque que cela représente pour l’humanité. Le bilan de la catastrophe de Russie concernant le dépôt des décharges, impardonnable d’ailleurs, en dit long sur ce sujet qui a été amplement traité par la presse allemande et européenne. La seule issue pour le Maroc, s’il veut devenir indépendant en énergie et en eau, est de recourir aux éléments dont la nature l’a généreusement doté : le vent et le soleil. Grâce à ces deux sources d’énergie, il produira suffisamment de H2, énergie propre, écologique, peu coûteuse et abondante.

C’est aujourd’hui être réaliste que d’adopter une attitude futuriste en ce qui concerne la production de l’énergie et de l’eau pour l’avenir. H2 n’apporte pas seulement la bonne santé, il ne garantit pas seulement un bon environnement, il contribue aussi à l’amélioration de l’agriculture et à la création de l’emploi. Ceci est possible grâce aux perfectionnements technologiques tels que la Photovoltaïque, la Géothermique et la production du courant qui apporteront beaucoup d’avantages au pays.

Rappelons que l’hydrogène pur a le pouvoir calorifique le plus élevé. Or, la plus grande source d’hydrogène sur la terre n’est autre que l’eau. Le traitement et la préparation de l’eau ne nécessitent pas d’autres énergies que l’énergie solaire, elle-même très abondante au Maroc.

Il est communément admis que l’atmosphère autour de la terre se compose entièrement d’hydrogène. Ses composants sont 2 atomes d’hydrogène et 1 atome d’oxygène donnant naissance à une combinaison à trois H2O. Si l’on se réfère à la philosophie politique classique, on s’aperçoit qu’elle concevait toujours la démocratie et la vertu allant de paire. Il en est de même avec l’eau dont nous tirons de l’énergie en la divisant en H2 et O2.

Cependant, il ne s’agit pas pour nous de parler dans notre pays, le Maroc, d’une nouvelle énergie mais seulement de séparer ces éléments porteurs d’énergie. N’oublions pas que l’origine du mot "énergie" vient du grec et qu’il signifie "efficacité". Et, un bon pourcentage d’efficacité est tout à fait possible.

Avec H2 (Hydrogène), le Maroc peut garantir entièrement son indépendance vis-à-vis d’autres pays et se constituera en nation autonome avec notamment des atouts tels :

* Une nouvelle industrie automobile,
* Une nouvelle industrie chimique,
* De l’eau potable et de l’énergie pour toutes les régions,
* Des opportunités réelles pour l’exportation de l’énergie vers des pays moins favorisés,
* La création de milliers de nouveaux postes de travail,

Mais, admettons-le, il n’est pas facile pour certains organismes étatiques tels que les ministères ou les politiciens de mener sans erreurs la mise en oeuvre des systèmes de pensée de types complexes. Il en résulte alors souvent une description erronée des objectifs, des analyses de situation incongrues et souvent aussi une tendance au dépassement des objectifs des projets.

Alors qu’on peut devenir indépendant de l’extérieur -de l’Europe ou d’autres États- et développer dans notre pays une économie énergétique indépendante qui peut être financée si les facteurs de cette indépendance, cités précédemment, sont bien mis en œuvre.

Rappelons enfin que le Maroc a signé le protocole de Kyoto, ce qui l’oblige à prendre tous ses engagements. L’alternative pour lui c’est l’hydrogène qui est bon marché et qui peut être produit au Maroc.

Helmut Hoedt
Member of International
Association of Hydrogen Energy
H2 Energy SA Maroc
Aghroud Plage 77 - B. P. 6082 Anza
80002 Agadir - Maroc
Tel. 00 212 28 82 60 58
Fax. 00 212 28 82 60 59
Mobil. 00 212 61 38 57 07
Email : h.hoedt@h2energy-maroc.com
Web : h2energy-maroc.com



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