Agadir : Salon de tourisme à Londres : Ouvrir l'éventail de l'aérien
Date 20-11-2008 23:58:52 | Sujet : Actualité Agadir et région
| Après celui de Berlin (ITB) qui s'accapare le premier rang mondial, le salon international de tourisme à Londres (WTM) est considéré comme le plus prestigieux en termes de spécialisation touristique toutes catégories et formes confondues.
Il draine chaque année des exposants et intervenants dans le secteur de tous les coins de la planète, munis des plus révolutionnaires des innovations en matière de marketing et de promotion. L'industrie touristique est de plus en plus porteuse et génératrice de capitaux et de devises à travers le globe, en dépit des crises aléatoires et des fléchissements velléitaires.
Selon l'Organisation mondiale du tourisme, cet essor phénoménal représente le levier de l'économie planétaire en nette expansion, de par l'incorporation des trusts industriels et financiers dans les marchés et l'injection de gros investissements dans les schémas de développement des pays d'accueil aussi bien traditionnels qu'émergents. Dans cette conjoncture galopante où s'interchange un large éventail de nations à vocation touristique, s'est tenue la 29e édition du World Travel Market du 10 au 13 novembre à Excel Docklands Londres, sur une superficie de 64 000 m2. Destiné exclusivement à l'industrie des voyages, le salon britannique est devenu, au fil du temps, un espace incontournable des rencontres des prestataires de services et de fournisseurs de produits du tourisme. C'est également un lieu privilégié pour établir des contacts et des échanges avec les décideurs tant institutionnels que professionnels, actualiser le savoir sur les progrès et les tendances de l'industrie du tourisme et collecter toutes les informations possibles en vue de préparer les plans d'actions et les méthodes appropriées à suivre. Au vu de ces opportunités immenses qui s'offrent aux participants à cette manifestation de haute renommée universelle, le Maroc, qui place l'industrie du tourisme au devant de ses priorités, compte tenu du potentiel multidimensionnel dont il dispose, se voit contraint de se frayer une place parmi les ténors du secteur : un pavillon de 205 m2 répartis entre l'ONMT (165 m2) et le transporteur national Royal Air Maroc (40 m2). Certes, on ne peut prétendre rivaliser, pour l'instant, avec les géants en la matière notamment, à titre d'exemple, l'Espagne dont le stand aux multiples exhibitions des gouvernements autonomes est, à peu près, vingt fois plus spacieux que le nôtre.
Agadir, en force
Cependant, on ne peut non plus perdre de vue l'effort incontestable, déployé par notre pays pour, d'abord, s'adjuger une superficie, quoique modique, et y faire bonne figure. Ce n'est pas du tout évident si l'on sait que la compétitivité est tellement féroce qu'il est impératif de se doter de tous les moyens matériels, techniques et humains pour pouvoir convaincre des marchés émetteurs de plus en plus exigeants. Le cas du marché britannique est très significatif du fait des fusions des deux grands groupes aériens en 2007 ayant occasionné des chutes de capacités aériennes en charter d'au moins 15%, en plus du renchérissement des prix de package de 10% en 2008. D'autre part, les retombées de la récession économique en Grande Bretagne se font de plus en plus sentir dans l'industrie du voyage, fortement déstabilisée et fragilisée.Dans ce contexte concurrentiel à brides abattues, la délégation marocaine a donc mis le cap et les bouchées doubles sur cette arène surchauffée afin de relever le défi. La présence du ministre du Tourisme et du directeur général de l'Office national marocain du tourisme, aux côtés des professionnels de presque toutes les destinations du pays, illustre bien cet intérêt que porte la communauté touristique nationale à ce secteur et sa volonté manifeste de le hisser à son paroxysme. A ce propos, il est à noter l'effectif impressionnant du «Team» d'Agadir Souss Massa Drâa, avec pas moins d'une trentaine d'acteurs de tourisme toutes professions réunies et trois journalistes, à la différence des autres régions qui n'ont pas jugé bon de faire le déplacement ou d'étoffer leur représentativité. C'est là une excellente initiative à mettre à l'actif du Conseil régional du tourisme d'Agadir SMD, dont le président, Aberrahim Oummani, ne cesse de croire en cette approche fédératrice au service de l'industrie touristique du pays. Durant toute la durée du salon, les professionnels du secteur, dont la plupart sont des routiers fort connus ayant fait leurs preuves, tels Ouakhir, Arabab, Oum Hani, Mahfoud, Doreen, Kachach, Belkbir, Bouhaik, Marie Luce, Boukhari, Daifi, El Ouafi et bien d'autres, se sont affairés dans le stand avec amour et persévérance. Tel un rucher de miel flamboyant, cet ensemble s'est démené avec beaucoup de métier pour démarcher leurs interlocuteurs lors d'interminables entrevues et séances de travail. Profitant de leur bel activisme, le président du CRT d'Agadir a eu pareillement l'excellente idée de rassembler tout ce beau monde autour en présence du DG de l'ONMT pour débattre des problématiques du secteur. Par ailleurs, on appréciera fort bien le fait que le CRT a pu décrocher un acquis des plus prometteurs, relatif à la mise en marche de deux vols directs Agadir/Londres, deux fois par semaines, lundi et jeudi, pris en charge par la compagnie aérienne irlandaise RYANAIR. C'est aujourd’hui même, jeudi 20 novembre, que la société en question entamera son nouveau périple et comblera, sans doute, ce manque, malgré la dégringolade de la livre sterling qui, avec la hausse de l'ADP, contribue à rendre le coût du voyage plus cher et à réduire le nombre de départs en vacances. En revanche, cette belle réalisation qui permettra de juguler relativement cette problématique aérienne handicapante est appelée à être appuyée foncièrement par d'autres mesures d'accompagnement, en particulier au niveau de la révision en baisse des tarifications en termes d'hébergement aux structures hôtelières et de prélèvement fiscal aux établissements aéroportuaires dans le but d'encourager la clientèle du Royaume uni à opter pour le produit balnéaire Agadir, d'autant plus que la prépondérance du choix des destinations en dehors de la zone Europe offrant le meilleur rapport qualité/prix est tributaire de la réduction des prix en faveur d'une demande vulnérable.
Le décollage touristique tributaire de l’aérien
Si toutefois, la lancée de cette acquisition s'avère rentable à condition d'assurer les remplissages dans les deux sens, avec l'entrée en lice d'autres villes de province tels Manchester, Birmingham ou encore Bristol, la cadence des vols pourrait s'élever à 4 ou 5 par semaine, en plus de Marseille/Agadir en 2009 et des villes germaniques comme Berlin et Munich… D'autres compagnies aériennes telles Easy Jet sont également très en vue, dans cette perspective de pallier les déficits en matière d'aérien, avec le rapprochement inévitable des tours opérators, particulièrement TUI, Thomas Cook, Cosmos… L'optimisme reste donc entier, comme l'avait bien signifié le président du CRT d'Agadir, Abderrahim Oummani, lors de l'audience radiodiffusée en direct depuis Londres, tenue par Radio Plus et animée par notre confrère Ahmed El Moutaouakil. Il est bien évident que la part du marché britannique n'en est aujourd'hui qu'à 394.000 soit 0,62%, pour 19% au profit de l'Espagne. Mais, pour le même marché, on devance la Tunisie avec 0,56%, tout en talonant l'Egypte et la Turquie avec respectivement 0,75% et 2,20%. La commercialisation de la destination nécessite alors une véritable ruée vers les liaisons aériennes avec des commodités plus compétitives au niveau des accompagnements directs. Car, on convient tous à dire que le manque à gagner en termes de la fluidité aérienne est une véritable entrave au décollage du secteur touristique. Cette pénurie contraint le corps du tourisme régional et, partant, national à diversifier les contacts et à «vendre» le produit le plus intelligemment du monde, à travers des offres plus tentantes. Aussi bien le marché britannique, germanique, que scandinave ou autres, l'aérien est incontestablement la clé de voûte d'une conquête tous azimuts. Les atouts indéniables dont regorge la région Souss Massa Drâa en matière de potentialités climatiques, naturelles et infrastructurelles plaident amplement pour une focalisation systématique sur le renforcement des réseaux aériens, surtout que la compagnie marocaine, la RAM persiste à tourner le dos aux doléances régionales pour des réactions souvent extra professionnelles. C'est un combat de longue haleine dont les artisans sont évidemment toutes les constituantes de la communauté de la région (autorités, corps élus, institutions publiques, mouvement associatif, professionnels...). La symbiose qui a régné, de bout en bout, durant la période du WTM à Londres est un signe non négligeable de ce degré de conscience et de conviction marquant les acteurs directs de la profession. Cette volonté synergétique est, en fait, un piédestal de choix sur lequel pourrait reposer toute mobilisation collective à grande échelle.
Avec une équipe dynamique au CRT d'Agadir, évoluant en coordination exemplaire entre les membres du conseil et le staff administratif et communicationnel, autour d'un président, rassembleur et perspicace, le socle propulseur est assuré dans une dynamique de plus en plus agissante. La présence remarquée et remarquable de la délégation gadirie au WTM à Londres en est, en tous cas, une parfaite illustration.
Saoudi El Amalki
Al Bayane
|
|