Exposition : Brahim Adnor signe ses lettres arabes isolées et ses motifs berbères

Date 30-11-2008 18:21:57 | Sujet : Actualité Agadir et région

L'artiste dévoile ses peuvres récentes au Musée municipal amazigh d'Agadir

C'est au Musée municipal amazigh d'Agadir que l'artiste-peintre-calligraphe, Brahim Adnor, expose, actuellement, ses signes amazighs mettant en exergue la beauté des motifs berbères, puis sa calligraphie, à travers laquelle il démontre la force artistique de la lettre arabe.


Une belle prestation ayant séduit tous ceux qui ont eu le plaisir de la visiter et de découvrir le talent de cet artiste, connu pour sa dextérité dans le domaine calligraphique qu'il maîtrise parfaitement.
Un travail de haut niveau et des tableaux variés qui furent tous présentés par la directrice du Musée Fatima Inaghane, mettant bien en valeur chacune des œuvres exposées. «La calligraphie pour Adnor est un fait, une parole, un verbe à travers lequel la forme initiale se perd pour laisser place à une expression plus profonde et spontanée permettant une longue discussion. Adnor développe dans son travail une technique qui répond à ses besoins esthétiques et aussi aux exigences de la lettre dont il se sert comme élément de base à toutes ses compositions plastiques.

L'espace et la lettre vivent une dualité qui tire son essence de l'agencement des couleurs et parfois de la différence des matières employées », souligne l'artiste-peintre et professeur d'arts plastiques, Mohammed Sanoussi. En effet, ses tableaux travaillés à base de techniques mixtes lui permettent d'obtenir tous les résultats qu'il désire, pourvu qu'il s'inspire de son génie d'artiste plein d'idées et de renouveau et dont l'utilisation de la lettre change d'une œuvre à l'autre et d'une conception à une autre.« La lettre en tant que forme est la continuité gestuelle de l'artiste, concrétisée sur un support. Elle est cet élément qui sert de lien entre le plein et le vide, entre l'existence et le néant, et, si on reste dans l'ordre de la représentation, elle est cette composante majeure qui programme le contenu du tableau », précise M. Sanoussi.

De ce fait, l'univers pictural de Adnor est focalisé sur cette lettre isolée qui définit l'esthétique et le thème du tableau agencés à d'autres gestuels complétant la réflexion de l'artiste. «Cette mise en scène multidimensionnelle de la lettre dans le travail plastique de Brahim nous fait dire qu'il n'est ni un calligraphe ni un peintre, mais tout simplement un artiste qui vit l'existence et la liberté à travers l'essence de l'écriture et la joie des couleurs», écrit Sanoussi. Mais, sa séduction par la lettre arabe le pousse à la prendre comme support essentiel à base duquel il conçoit et brode son travail plastique. «Dans l'enceinte picturale d'Adnor, l'espace plastique devient un champ où la lettre se manifeste au-delà même de sa fonction initiale, sa signification se perd dans l'ouverture des tableaux pour ne laisser apparaître que la beauté du geste de son auteur débouchant sur une contrainte qui oriente l'admirateur vers un possible du tableau et non pas du travail et justifiant notre contemplation devant un espace indéfini qui offre une nuée de diversité disparate mais homogène ».Une sorte de puzzle rassemblant une pluralité de formes et d'éléments sur le même espace du tableau, invitant l'observateur à déceler les composantes et les messages.

A ces espaces de lettres arabes viennent se joindre d'autres tableaux remplies de signes amazighs que l'artiste connaît depuis son enfance du fait qu'il est originaire du Sud et plus particulièrement de la ville d'Agadir.

Ces abstractions à base de motifs berbères disposés avec goût et savoir-faire enchantent l'observateur.

La lettre, élément alphabétique

Guidé par un sens de la beauté, Adnor se voit contraint de créer à la lettre un espace où elle puisse se mouvoir, se reconstruire, ou peut-être se perdre.La lettre, comme élément alphabétique ou comme composante plastique, l'un et l'autre sont là pour nous rappeler que personne n'est maître de ses sentiments. Là où le sens de la lettre prime, l'art est présent pour le confirmer, et là où l'art s'impose, la lettre est là pour lui créer plus de stabilité et l'orienter vers un espace sans lieu, un espace chargé de valeurs esthétiques dont la vraie dimension ne peut être atteinte qu'en revenant au bas-fond de nos sentiments.

Ceci dit, la peinture de Brahim Adnor est une invitation à l'élévation de la pensée dans le sens de l'harmonie.

Ouafaâ Bennani
LE MATIN



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