Le Maroc, un havre et le tourisme son miroir

Date 30-01-2009 00:38:37 | Sujet : Actualité Agadir et région

Lundi 2 février, c'est-à-dire dans trois jours, le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaïd, lancera les travaux d'un nouveau complexe touristique d'envergure à Taghazout, à proximité d'Agadir. Cette initiative coïncide avec la tenue quelques heures plus tard du Conseil d'administration du Centre régional du tourisme d'Agadir Souss-Massa (CRT). La ville d'Agadir, qualifiée à travers une campagne de communication officielle de « Cité du sourire et de printemps éternel », suscite autant d'engouement que de projets. Elle ne cesse de voir surgir de terre des complexes nouveaux, hôtels et résidences touristiques en l'occurrence, finalisés ou en construction.

Le nouveau projet, portant le nom de « Raffles Hôtel » relève du haut de gamme puisqu'il sera inscrit dans la catégorie 5 étoiles et plus. Il est implanté sur un des plus beaux sites balnéaires et appartient au groupe international de Los Angeles, Colony Capital, qui en est l'aménageur, et donc aussi au milliardaire américain d'origine libanaise, Tom Barrack, que la revue «Fortune» a publié dans l'une de ses couvertures sous le titre du «Plus grand investisseur immobilier du monde». Le lancement officiel des travaux, après de longs mois de balisage de la bande côtière de Taghazout, est à présent une réalité intangible. Elle met en exergue une autre dimension : la confiance renforcée des investisseurs étrangers et non des moindres dans la spécificité du Maroc. Et pour tout dire, quitte à paraître sacrifier par trop à l'optimisme, à la résistance du Maroc par temps de crise.
Le lancement du projet de Taghazout, miroir du tourisme dans ses belles splendeurs, est à vrai dire une manière de défi et l'aménageur Colony Capital semble vouloir le relever. C'est aussi la réponse à certains esprits chagrins, versés depuis quelques temps dans des lamentos à n'en plus finir. Mieux : le projet constitue un immense chantier, puisqu'il est décliné, avec l'ampleur et la dimension pharaonique qu'il faut, en hôtels, en golfs, en résidences, en villages et en méga commerces ! Le propriétaire, Thomas (Tom) Barrack, reçu il y a quelques mois par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ne semble pas lésiner, il donne la mesure à un projet qui transformera encore, à coup sûr, le visage du littoral escarpé mais – don de Dieu - attractif de Taghazout et de sa plage , régulièrement investie par les surfeurs venus des quatre coins du monde, d'Europe et d'Amérique notamment.

L'exemple de Taghazout illustre , en effet, une autre réalité, incontournable et qui nous interpelle : les investisseurs , nationaux et internationaux, ne remettent nullement en cause leurs projets, quel que soit le motif invoqué à travers le monde. Et quand d'autres pays déclarent céder à l'ambiance de désarroi qui gagne les continents l'un après l'autre, le discours des responsables marocains peut à la limite s'apparenter à la provocation et devenir un tantinet mal-à-propos ! Il n'en est rien et lorsque le Roi d'Espagne, Juan Carlos, avait reçu fin décembre dernier à Madrid une délégation de la CGEM, il n'avait pas d'arguments assez forts pour inciter ses membres à réaliser la dimension du tourisme dans le développement national : « Le développement de l'Espagne, avait-il prodigué, s'est réalisé grâce au tourisme. Et Sa Majesté le Roi Mohammed VI a tout à fait raison de faire de ce secteur un des grands piliers du développement du Maroc ». Aujourd'hui l'Espagne reçoit encore l'équivalent de 40 et plus de millions de touristes, mais semble en revanche accuser le coup de la récession économique – de 1,5% de baisse - , suite à la crise économique mondiale, dont le volet immobilier reste le plus significatif.

Le Maroc, en choisissant de renforcer son activité touristique, se situe bien évidemment non pas à contre courant du pessimisme ambiant mais en marge . Il a d'autant plus raison que les opérateurs du secteur , faisant contre mauvaise fortune bon cœur, entendent affronter la réalité avec leurs propres armes et leurs moyens : la confiance et le labeur. On imagine le sens donné à la visite au Salon du tourisme organisé à Madrid, le Fitour, et auquel pas moins d'une soixantaine de personnalités marocaines, à leur tête le ministre du Tourisme, ont pris part. C'est une autre mobilisation comme il s'en produit beaucoup depuis quelques mois : FNT, ONMT, Observatoire national du tourisme, RAM, FNIH, FNAVM, et opérateurs ont voulu peu ou prou donner le ton et dissiper dans le cadre d'un stand marocain aménagé à l'envi, accueillant et ouvert, ne serait-ce que la simple impression qu'il y a crise sur les rivages du Maroc. Ils ont livré le message que , pour n'avoir pas opté cette année pour la péninsule ibérique, les touristes peuvent retrouver au Maroc, à quelques encablures, un tourisme dynamique qui a valeur d'enchantement à tous les niveaux mais qui ne sacrifie pas au cliché : émerveillement, dépaysement, requinquement, nature et littoral, sport et civilisation millénaire.

Le tourisme marocain ne s'est jamais trouvé aussi confronté à son propre défi, celui de vivre et de pérenniser son dynamisme en capitalisant ses atouts. D'une part , les investisseurs ne cèdent pas au découragement et à la sinistrose, ils continuent leurs chantiers. D'autre part, il faut mettre en exergue la conjonction heureuse entre ministère de tutelle, office, observatoire, fédérations, transporteurs, opérateurs et opinion publique pour se mobiliser dans un moment crucial. « Là où croît le danger, croit aussi ce sauve », disait le poète allemand Friedrish Holdërlin. L'année 2008 a vu se construire quelque 10.000 lits supplémentaires, et celle de 2009 verra l'arrivée de 20.000 lits supplémentaires, tout en totalisant quelque 30 unités d'accueil de par le Maroc. Cela ne suffit-il pas à provoquer un effet d'entraînement ?

LE MATIN



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