Elections Communales 2009 : Comment mettre l’engagement politique au service du citoyen ?

Date 30-01-2009 19:57:56 | Sujet : Actualité Maroc

Si les dernières élections législatives ont été les plus libres et les plus transparentes de l’histoire du Maroc, elles ont néanmoins révélé un très faible taux de participation et un désintérêt des citoyens pour la politique.

Ce désintérêt pour les élections tient, pour une large part, au scepticisme qu’éprouve une fraction importante de la société marocaine quant à la capacité de l’action politique à transformer l’environnement économique et social.
Or, le citoyen marocain, contrairement aux apparences, n’est pas sans intérêt pour la chose publique, son fort engagement au sein de la société civile en témoigne amplement. Mais l’offre politique lui apparaît bien souvent réduite à des enjeux de pouvoir.

Aussi, les appels incantatoires à participer ne peuvent pas répondre à une exigence de contenu beaucoup plus dense. On ne participe durablement à la vie publique que si les actions sont porteuses de sens et si l’on dispose d’un pouvoir permettant de prendre part au processus de décision, autrement dit, de peser sur son élaboration et sa mise en œuvre.

Par ailleurs, la citoyenneté, pour être active, doit s’exercer dans la durée. L’émergence d’une citoyenneté active sur le terrain suppose des dispositifs démocratiques et des dynamiques d’acteurs ainsi qu’un souci d’efficacité au niveau de l’action publique.

Cette quête de l’efficacité au niveau de l’action publique ne peut être raisonnablement envisagée sans privilégier une réflexion axée sur la démocratie locale, elle-même tributaire d’une gouvernance locale efficiente.

En effet, chaque territoire, chaque région dispose de ses propres potentialités, de sa propre culture ainsi que de ses propres problématiques sociales et économiques. Définir des objectifs partagés, concevoir des partenariats contractuels, piloter des actions communes, tels sont les enjeux de la gouvernance locale.

L’aptitude d’un ensemble complexe d’acteurs à prendre des décisions assumées par l’ensemble des intervenants et à mettre en oeuvre un système de pilotage efficace.

Le renouveau du politique au Maroc nécessite donc avant tout de se poser la question de l’intégration d’une vision dynamique des rapports du citoyen à l’action publique.

Enfin, le concept même de gouvernance implique la reconnaissance de la multiplicité des acteurs et du nécessaire partage du pouvoir dans le processus de décision.

Le cycle des Jeudi de la Gouvernance, qui se fixe parmi ses principaux objectifs le renforcement de la démocratie locale, ne peut ignorer un événement aussi important que les élections communales. Janvier 2009, ouverture de l’année électorale, est un moment symbolique et propice pour entamer une réflexion sereine et structurée sur ces élections.

L’objectif étant de créer les conditions d’un débat de qualité pour des élections libres, transparentes et soutenues par une mobilisation des citoyens.

Les enjeux et les questionnements sont multiples :

• Comment traduire dans les faits les objectifs de transparence et d’éthique, condition sine qua non dans toute « compétition » politique ?

• Comment amener les futurs candidats à prendre des engagements fermes sur ces questions ?

• Comment faire en sorte que les femmes et les jeunes soient parties prenantes dans l’action politique au travers de laquelle se prennent les décisions qui dictent le quotidien et l’avenir de la société ?

• Sur quelles priorités le débat électoral doit-il porter ?

• Quels sont les valeurs de progrès sur lesquelles les candidats doivent-ils se positionner ?

• Quels repères crédibles donner aux citoyens pour leur permettre de faire un choix réfléchi de leurs représentants politiques ?

• « Tous les mêmes, ils ne cherchent que leurs propres intérêts », ce leitmotiv qui concerne les élus est-il toujours vrai ? Le banaliser et le répandre ne nuit-il pas à la crédibilité de l’expérience démocratique ? Quelle est la responsabilité de chacun dans cette désaffection ? Comment y remédier ?

• Comment créer un sursaut positif et faire des élections municipales de 2009 un épisode qui fait avancer le processus démocratique au Maroc ?

Autant de questions débattues avec l’objectif de déboucher sur des recommandations fortes.

La conférence « Elections Communales 2009. Comment mettre l’engagement politique au service du citoyen ? » a réuni de nombreux intervenants, connaisseurs et praticiens de la vie politique locale et nationale :

 Fatna EL KHIEL, député au Parlement, Vice Présidente du Conseil Provincial de Kénitra, Médecin spécialiste en santé publique, Conseiller à l'ONU.

 Nabila Mounib, Militante syndicale, politique et associative, Professeur Universitaire.

 Abderrahim Harouchi, ancien ministre, Président de l'Association AFAK pour le civisme et le développement

 Khalil Hachimi, Président de la Fédération de la Presse, Directeur de la Publication de Aujourd'hui le Maroc

 Abdellah HARSI, Président du Centre d'Etude et de Recherches sur les Collectivités Locales, membre du Conseil National de Transprancy.

Modération:

 Driss Ksikes, Journaliste, Ecrivain, Directeur du CESEM, Centre d’Etudes Sociales, Economiques et Managériales.

MAP



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