Le test national d'Agadir

Date 02-02-2009 23:48:51 | Sujet : Actualité Agadir et région

«Le tourisme est le vecteur du développement de notre région. Il a des effets multiplicateurs d'emplois, de développement de l'investissement touristique. Il a des effets d'entraînement sur les autres secteurs de l'économie de notre région… ». C'est en ces termes que le président du Conseil régional du tourisme (CRT) d'Agadir-Souss-Massa, Abderrahim Oumani, a ouvert la 3e session du Conseil d'administration. La tenue de celui-ci, pour être en effet programmée depuis quelques mois, n'en constitue pas aujourd'hui un événement qui force l'interrogation.

Et celle-ci demeure, dans le contexte actuel, d'autant plus invariable qu'elle relève du devoir : quelles sont les conséquences de la crise mondiale sur l'activité touristique d'Agadir ? Comment une région phare, porteuse de toute la richesse et la tradition balnéaire pendant plusieurs décennies résiste-t-elle aux effets dévastateurs de la crise ? Quelle stratégie les responsables mettent-ils en place pour y faire face ? Bref, quelle vision reste-t-elle à la région pour démentir les pronostics désabusés des uns et des autres ?
De ce fait, tous les acteurs ont décidé de réagir et de s'inscrire dans une dynamique de mobilisation, ne serait-ce que pour affirmer l'originalité de la province et sa force à anticiper sur les événements qui, la crise aidant, ne manquent pas de donner de sérieuses inquiétudes aux opérateurs. Elus, autorités locales, ministère, ONMT, FNT, administration de tourisme, compagnies aériennes, ONDA et institutions financières n'ont pas eu d'autre choix que de se mobiliser.

Le CRT d'Agadir, de ce fait, ne peut pas s'apparenter aux autres, sa mission étant d'autant plus différente que la province constitue pratiquement le premier poste avec Marrakech. Il a décidé de continuer sa mission, bravant les défis conjoncturels, s'inscrivant dans une posture de « normalité », défiant même tout ce qui peut faire obstacle au passage. Il renforce ainsi sa politique événementielle et ses rendez-vous. Pas moins de cinq conventions ont été signées hier avec ses partenaires, d'abord avec l'Office national du tourisme dans le cadre du Plan d'action Cap 2009 mis en œuvre pour atténuer les effets de la crise économique internationale et renforcer les moyens d'y pallier.

Quand bien même une légère baisse, en termes d'arrivées et de nuitées, s'est traduite fin décembre 2008, de l'ordre de 2,28% pour les premières et de près de 6% pour les secondes, les responsables n'expriment pas pour autant une inquiétude injustifiée. D'autant plus que la fin de l'année n'a jamais constitué un critère décisif et probant en termes de remplissage. La Pologne avec 38,11 et la Russie avec 38,26 sont en train de prendre la tête mais ne bouleversent pas pour autant l'équilibre traditionnel.

Une convention a été finalisée également pour l'organisation, au cours de l'été, d'un festival du miel, de l'Argan Trophy, du tournoi international du Beach Rugby, de la Fashion Week Agadir Ethnica, du festival international du film documentaire et d'autres événements emblématiques. Ce n'est pas seulement une volonté exprimée depuis quelques temps, mais la pression de la conjoncture incline les responsables du tourisme régional à inscrire Agadir dans le programme de parution d'Agadir sur Earthtv.com pendant toute l'année, sur la chaîne de télévision LCI entre 20 et 40 passages par mois. Il convient de rappeler que l'un des effets attendus est que les images diffusées par la caméra qui sera installée à Agadir toucheront quelque 100 millions de téléspectateurs par mois.

S'il fallait trouver une définition plus ou moins exacte à ces efforts, au programme et à l'organisation d'événements par les responsables de la province tous confondus, ce serait celle de l'anticipation. Capitale phare du tourisme, Agadir entend sauvegarder et préserver cette vocation. Les « mauvais passages » du secteur du tourisme n'ont pas été absents ces dernières quarante ans, elles ont même aiguillonné régulièrement les visions des professionnels, des dirigeants des secteurs public et privé. En dépit de la conjoncture internationale, marquée par un relatif affaissement de la demande, les atouts du Maroc sont maintenus. Et ceux d'Agadir en particulier relèvent même d'un certain défi : proximité des marchés européens émetteurs, des îles Canaries, renforcement de l'ouverture de l'open sky, la mise en œuvre d'une politique infrastructurelle dont le lancement hier des travaux sur le site de Taghazout de la première tranche – 300 hectares - du complexe haut de gamme, Raffles, par le groupe Colony Capital, LLC et Sotocan.

Le Conseil d'administration du CRT d'Agadir Souss-Massa tombe à vrai dire à point nommé. Il sert de test pour tous ceux qui suivent l'évolution du secteur touristique, partagés, déchirés même entre le désenchantement et l'optimisme de bon aloi. Or, quand les mauvaises sirènes de chez nous s'amusent à jouer aux cassandres, quand ils se font le relais des critiques de mauvaise grâce, ce sont paradoxalement des investisseurs étrangers qui leur apportent la réplique. Thomas J. Barrack, président entre autres du groupe Colony Capital, aménageur de la station Taghazout, venu en personne à Agadir, n'avait pas de qualificatifs assez forts pour mettre en garde contre la morosité qui feint de s'installer et pour valoriser les atouts du Maroc, ses ressources humaines, ses potentialités, ses hommes et femmes, la civilisation pérenne de ce Maroc devenu à présent, à plus forte raison dans la crise mondiale, un carrefour de talents et d'ambitions. La ville d'Agadir où une dizaine d'hôtels sortent cette année de terre aura accueilli hier deux événements qui attestent de sa vitalité : la réunion de son Conseil régional du tourisme et le lancement des travaux de la nouvelle station Taghazout.

LE MATIN



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