Festival Agadir Cinéma et Migrations : Une tradition à valoriser

Date 02-02-2009 23:52:53 | Sujet : Actualité Agadir et région

Le Franco-marocain Said Taghmaoui recevant un prix des mains du président du Conseil régional d’Agadir, Aziz Akhennouch Le Franco-marocain Said Taghmaoui recevant un prix des mains du président du Conseil régional d’Agadir, Aziz Akhennouch Le festival Agadir Cinéma et Migrations qui vient de clore sa 6e édition a tenu toutes ses promesses. L’affluence accrue qu’il a générée a battu tous les suffrages. Les projections et les activités parallèles qu’il a prévues ont conquis l’assistance de bout en bout. Il faut dire qu’à mesure que les manches de cet évènement se succèdent, on a toujours le souci de faire mieux et de combler toutes les attentes.

Organisée cette année sous le signe de la synergie, cette manifestation a surtout brillé par la qualité des films proposés aussi bien les longs et petits métrages que les documentaires. La cérémonie de clôture à laquelle ont assisté de nombreuses personnalités institutionnelles et professionnelles a également rendu la salle archi comble frétillante de par les promesses qui se dégageaient des communications et les présents offerts au président de l’édition Said Taghmaoui qui, à chaque fois, égayait l’auditoire par ses réflexions gaies et fines.
Le bouquet de cette soirée guillerette est sans doute l’ultime film de cette panoplie «Aide-toi, Dieu t’aidera» qui plongea le public dans un bel univers de partage et d’émotion. En effet, l’histoire de cette femme dont le destin est atroce se distingue surtout par la force de l’interprétation. Cette dame, qui se donne beaucoup de peine pour subvenir aux besoins de sa petite famille avec un père débile perdant jusqu’au dernier sou, se voit contrainte de dissimuler la mort subite de ce dernier pour ne pas gâcher les noces de sa propre fille. Le sort de la femme s’avère de plus en plus cruel avec également son voisin octogénaire qui, après l’avoir aidée à enterrer le cadavre, a tenu à ce qu’il achève sa vie languissante dans le corps charnel d’une femme obtempérant à tous ses désirs. Avec une telle profondeur et tel jaillissement dans les conditions les plus controversées, ce film qui a retenu le souffle de la foule durant la projection a mis en exergue de la façon la plus limpide et bouillonnante la vie migratoire en pleine ébullition. On ne peut pas terminer aussi brillamment une si belle fête.

La 6e édition du festival a donc fondé une véritable communion non seulement avec les festivals qui viennent agrémenter cette rencontre, mais également créé des façons d’appréhender la vie quotidienne des marocains et autres dans les pays d’accueil, d’autant plus qu’ils sont de plus en plus nombreux de s’installer là-bas avec tous les problèmes d’intégration, de sentiment de haine et d’exil. Le festival aura tissé pareillement des liens de symbiose au sein d’une cité paisible, surtout que les volontés aussi bien de l’association organisatrice que les différents partenaires qui gravitent autour ne font que se consolider afin de hisser encore davantage cette tradition socio artistique à laquelle le public est désormais attachée. Si le festival Agadir cinéma et migrations bénéficie cette année de l’assistance technique et un certain réaménagement de la salle, il devient aujourd’hui impératif de doter la ville d’une structure d’accueil beaucoup plus adéquate, pouvant ériger le festival en événement de haute dimension mondiale.

C’est incontestablement l’affaire de toutes les parties concernées du développement de la question créative dans notre pays, en particulier le septième art qui exerce un réel envoûtement sur le large public.

Saoudi El Amalki
Al Bayane



Cet article provient de AgadirInou.Com - Le Portail de la ville d'Agadir et de ses Régions
http://www.agadirinou.com

L'adresse de cet article est :
http://www.agadirinou.com/modules/news/article.php?storyid=3813