Bank Al Maghrib relance le débat international sur la détection et la gestion des crises financières

Date 30-05-2009 22:06:31 | Sujet : Economie

La crise financière mondiale, sa nature et les moyens de sa gestion, qui suscitent actuellement l'intérêt de la communauté internationale au plus haut niveau, ont fait l'objet d'un débat approfondi lors du symposium international, organisé vendredi à Marrakech, par Bank Al Maghrib à l'occasion de son cinquantenaire.

La banque centrale marocaine a réussi à réunir, dans cette conjoncture de crise mondialisée, un parterre d'éminents responsables et experts internationaux du monde de l'économie et des finances pour relancer le débat sur la crise internationale et examiner les mécanismes et moyens à même d'en faire face.
L'idée d'un symposium international sur un sujet d'actualité aussi brulant que la crise financière mondiale et la réputation de Bank Al Maghrib n'ont pas laissé indifférents ni le directeur général du Fonds monétaire internationale (FMI), ni le président de la Banque centrale européenne (BCE) et encore moins le PDG du Fonds monétaire arabe (FMA), le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest et les gouverneurs des banques centrales de plusieurs pays européens, arabes et africains.



Ils ont tous répondu présents pour débattre du rôle des banques centrales et du FMI dans la détection et la gestion des crises financières et tirer les leçons des expériences récentes menées par certains pays et institutions internationales pour en faire face.


Un accent particulier a été mis, à cette occasion, sur l'importance de la coordination internationale pour mieux gérer les effets de cette crise ainsi que sur la nécessité de la mise en place d'un système d'alerte précoce pour déterminer et analyser les vulnérabilités même dans les économies avancées afin de prévenir les crises internationales.



Le DG du FMI, M. Dominique Strauss Kahn, a déclaré, à cet égard, que "les solutions nationales pour faire face aux crises internationales appartiennent au passé", soulignant l'importance du renforcement de la coordination et de l'action collective pour constituer un front uni contre cette crise, qui a entraîné l'économie internationale dans une récession dont on ne connait encore ni l'ampleur, ni la durée.


Le FMI est l'institution la plus adaptée pour coordonner à l'échelle internationale les efforts et les actions visant à lutter contre cette crise économique mondialisée, a-t-il précisé.


Pour sa part, le gouverneur de la Banque de France, M. Christian Noyer, a appelé au renforcement de la surveillance et à l'harmonisation des règles et standards internationaux dans le domaine financier.


D'aucuns jugent, par ailleurs, indispensable la poursuite des réformes des politiques commerciales pour faire face à cette crise. C'est le cas par exemple du président de la Banque africain de développement, M. Donald Kaberuka, qui n'a pas pu assister aux débats, mais qui s'est adressé aux participants lors du déjeuner offert par Bank Al Maghrib à cette occasion.


Le président de la BAD a mis l'accent plus particulièrement sur la nécessité pour les pays africains de poursuivre les réformes et les stratégies à court, moyen et long terme, pour stimuler le commerce, le principal moteur de développement pouvant constituer le meilleur moyen pour sortir de cette crise, qui s'est imposée au continent africain.

Ces actions qui devraient être menées au niveau national ne devraient pas pour autant occulter le rôle important des banques centrales et du Fonds monétaire international (FMI) dans la détection et la gestion des crises financières, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, d'éminentes personnalités ont saisi l'occasion pour saluer les efforts déployés par le Maroc pour lutter contre cette crise et mieux se préparer à la période post-crise.

Le Royaume a été présenté comme un "excellent exemple" dans la région méditerranéenne en matière des réformes visant à faire face aux effets de la crise économique et financière.

Le président de la BCE n'a pas manqué, à cet égard, de souligner les "importantes avancées" enregistrées au Maroc dans la mise en place d'une stratégie de cible d'inflation, qui est l'objectif à moyen terme de Bank Al Maghrib.

Pour sa part, le gouverneur de la Bank Al Maghrib, M. Abdellatif Jouahri, a saisi l'occasion pour rappeler que le Maroc est parvenu à résister aux répercussions directes de la crise financière internationale à la faveur de ses équilibres fondamentaux et des réformes structurelles qu'il a adoptées, mais également grâce à la solidité de son système bancaire et financier et à l'efficacité de son régime de change.

Il a précisé toutefois qu'il faut rester vigilant parce que cette crise aura sans nul doute des répercussions sur l'économie réelle du Maroc, précisant que les secteurs les plus exposés sont ceux qui sont tributaires de la demande extérieure provenant notamment de l'Europe, premier partenaire du Royaume.

Globalement, il s'est dégagé de la ville de Marrakech un consensus mondial au sujet de la façon avec laquelle la communauté internationale devrait appréhender cette crise. Tout le monde était d'accord pour souligner l'importance de la coordination au niveau mondial et du rôle du FMI à ce sujet.

Il reste à ce que les décideurs captent ce message fort et oeuvrent pour la concrétisation de cette coordination et le renforcement de la surveillance des règles et standards internationaux, essentiellement dans les pays les plus avancés, pour éviter dans l'avenir ce genre de crise dévastatrice, qui rendent plusieurs pays des années en arrière en matière de développement.

MAPF



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