Le Festival d’Agadir des musiques populaires et nomades : préserver le cachet de la musique traditionnelle

Date 03-07-2009 19:38:54 | Sujet : Actualité Agadir et région

L’objectif principal du premier Festival d’Agadir des musiques populaires et nomades est de «préserver le cachet de la musique traditionnelle de la région afin de pouvoir transmettre ce précieux legs aux générations futures», a déclaré M. Abdelhafid Chlyeh, directeur du festival au quotidien «International Herald Tribune».

Dans un article consacré par le journal américain à cet événement culturel sous le titre «le brassage des traditions ouest-africaines», M. Chlyeh affirme que l’idée derrière le festival, organisé du 10 au 13 juillet, est de «donner à ce genre de musique unique une chance de s’épanouir et d’être appréciée à sa juste valeur».
Le public qui a assisté au festival, estimé à 5.000 spectateurs par nuit, a eu le plaisir de voir des concerts aussi riches que variés allant des musiques universelles aux chansons africaines, arabes, berbères, mauritaniennes et maliennes en passant par le rythme spirituel de la musique des nomades et Gnawa, explique le quotidien.

«Ces musiques s’influencent les unes les autres depuis longtemps déjà, mais elles risquent toutes d’être avalées par la mondialisation sous la forme d’autres musiques du genre heavy metal, gangsta rap et pire encore», écrit l’International Herald Tribune.

M. Chlyeh a arpenté plusieurs régions du Sahara et des montagnes de l’Atlas afin de choisir les musiciens qui devaient jouer lors du festival d’Agadir, ajoute le journal précisant que le directeur du festival a été surpris de découvrir que certains musiciens utilisaient des instruments modernes au lieu des traditionnels. Fait qu’il a accepté, indique le journal, ne voulant pas «être fanatique», mais désireux d’encourager «la communication positive».

Il dit ne pas vouloir «confiner la musique dans un musée». «L’évolution est quelque chose de normal», note M. Chlyeh. «Aucune musique ne peut prétendre être +pure+ et demeurer une musique vivante», précise-t-il.

Le quotidien américain estime par ailleurs que bien que tous les chants présentés partagent des racines communes de l’Afrique noire, la tentative de fusion imposée entre les musiques traditionnelles locales et la musique du monde moderne présente des risques.

«Le brassage des traditions locales avec la musique moderne du monde développé a été le volet le moins réussi du programme de quatre jours», juge ainsi le quotidien, notant toutefois que les groupes n’avaient pas eu assez de temps pour répéter et de se connaître.

Le journal reconnaît néanmoins que certaines des fusions ont mieux réussi, en particulier celles unies par les instruments de percussion et pendant les lesquelles notamment les drum-machines ont fait bon ménage avec les krakeb et autres tbals.

Environ 600 artistes marocains, africains et étrangers ont pris part au festival d’Agadir, qui a mis en valeur les musiques et les traditions chansonnières du Maroc et de l’Afrique sub-saharienne. Le festival a réuni la plupart des communautés des artistes qui partagent un fond musical commun.

Les chants traditionnels, les adaptations musicales, les scènes aux gestuelles populaires des troupes marocaines et subsahariennes ont imprimé à ce festival son cachet culturel diversifié, souligne l’International Herald Tribune.

MAP



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