La direction de la RAM appelle à un dialogue "social constructif, équilibré et respectueux"

Date 07-08-2009 21:34:04 | Sujet : Société

La direction du groupe Royal air Maroc (RAM) cherche à instaurer "un véritable dialogue social constructif, équilibré et respectueux" avec ses pilotes, qui ne soit pas fondé sur la menace permanente, a indiqué le président du groupe, M. Driss Benhima.

Dans un entretien à la MAP, M. Benhima, dont les collaborateurs ont tenu mardi une réunion avec les représentants des pilotes pour trouver une issue positive au mouvement de grève lancé par les pilotes, a mis l'accent sur la nécessité de "rééquilibrer les rapports de force" entre la direction et ses pilotes pour que le dialogue basé sur la menace et le conflit, qui prévaut actuellement, cède la place à "un dialogue fondé sur la confiance".



"Le conflit que nous vivons aujourd'hui s'arrêtera dès que les pilotes auront compris que la grève n'est plus un instrument de dialogue social, qu'ils n'ont plus la possibilité de paralyser la RAM et qu'il faut absolument qu'ils fassent des efforts pour arriver à construire un dialogue constructif", a-t-il dit.

M. Benhima s'est dit étonné du comportement des représentants des pilotes, qui rejettent systématiquement toutes les propositions et les tentatives de la direction de la RAM visant à trouver une issue positive à ce différend social, précisant que "les pilotes n'arrivent pas à faire confiance à leur direction et dépasser le climat de conflit et de malaise au sein de l'entreprise".



Des rapports sociaux tendus



Ce malaise et cette atmosphère de conflit dépassent le champ des revendications actuelles, qui sont impossibles à satisfaire économiquement et sont souvent "le masque d'exigences inavouables", a-t-il noté, avant de souligner que la balle est désormais dans le camp des pilotes, qui doivent trouver des représentants capables d'aller dans le sens d'un dialogue positif et constructif.

La direction de la RAM et ses pilotes entretiennent des relations tendues, qui se sont soldées par deux grèves importantes rien qu'en juillet dernier, ce qui a amené le groupe RAM à recourir à la location d'avions pour assurer ses vols durant cette période de haute saison pour le transport aérien.

Les pilotes réclament essentiellement ce qu'ils appellent la marocanisation du poste de commandant de bord et une augmentation de salaire de 3 pc.

Les propositions faites par la direction pour répondre à ces revendications lors de la réunion de mardi dernier ont été toutes rejetées par les représentants des pilotes, à l'instar des autres propositions qu'elle a faites depuis le début de débrayage.

Concernant la revendication relative à "la marocanisation du poste de commandant de bord", M. Benhima a affirmé qu'il n'y a pas d'étrangers au sein de la RAM en tant que commandants bord, sauf un qui a 23 ans de service et qui est le fils d'un ancien directeur à la compagnie.

Des commandants de bord étrangers se trouvent, par contre, dans les filiales, comme chez Atlas Blue, la compagnie Low Cost du groupe (13 sur les avions de type Boeing et 17 sur les Airbus), a souligné M. Benhima, qui a proposé d'ouvrir ces postes aux co-pilotes de la RAM, ayant suffisamment d'heures de vol pour accéder au poste de commandant de bord, mais dans le cadre du statut et de la grille salariale d'Atlas Blue, avant de revenir à la RAM quand un poste de commandant de bord sera disponible.




Cette proposition a été rejetée par les représentants des pilotes, qui exigent que les co-pilotes de la compagnie intègrent la Low Cost du groupe avec les avantages et le salaire de la RAM, "ce qui n'est pas conforme aux usages d'un low cost comme Atlas Blue", a expliqué M. Benhima.

"Nous avons proposé d'ouvrir les postes de commandant de bord, d'une manière provisoire, aux co-pilotes de la RAM et tant qu'ils sont chez Atlas Blue ils doivent rester au statut et à la grille salariale d'Atlas Blue", a-t-il dit.

Le président du groupe RAM a indiqué par ailleurs que les pilotes revendiquent une augmentation de salaire du même ordre que celle du personnel au sol, alors qu'il n'a jamais été question historiquement de synchronisation entre les deux types de personnels en ce qui concerne l'amélioration de la grille salariale.

Il a indiqué, dans ce cadre, que les représentants des pilotes ont encore une fois rejeté la proposition relative à la forfaitisation des heures de vol, une mesure qui permettrait aux pilotes une hausse de salaire de 2,2 pc et à la compagnie de gagner en ponctualité.



+Les pilotes doivent modifier leurs moyens d'action+.

"Les pilotes semblent nous dire que ce n'est pas une augmentation, parce que la compagnie va gagner en ponctualité et va récupérer cet argent sur d'autres paramètres", a-t-il estimé.

Le ministre de l'Equipement et des Transports, M. Karim Ghellab avait déclaré que les pilotes de la RAM touchaient un salaire mensuel net de 87.000 DH, montant qui a été contesté par le Président de l'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) en personne, a indiqué M. Benhima, ajoutant que "depuis le déclenchement de l'agitation des pilotes, je les ai exhortés à ne pas médiatiser le dialogue social interne à Royal Air Maroc".

"Je déplore qu'ils ne m'aient pas écouté et que nous avions été amenés à rectifier un certain nombre de contre vérités flagrantes présentes dans les déclarations des représentants des pilotes. C'est ainsi qu'ils ont nié avoir demandé une augmentation des salaires alors que cette demande figure dans les lettres envoyées à la Direction. Plus grave encore, leur porte-parole s'est permise un mensonge flagrant sur le traitement fiscal des salaires des pilotes. Elle fait l'objet actuellement, pour cela, de poursuites disciplinaires", a-t-il dit.

M. Benhima a confirmé à ce titre que sur les douze derniers mois, le salaire mensuel net des pilotes, incluant commandants de bord et copilotes, est légèrement supérieur à 87.000 DH net.

Pour régler "les autres revendications, ramenées à dix dans le dernier catalogue revendicatif mais avec soixante autres exigences en embuscade dans un autre document", M. Benhima a indiqué qu'il a proposé aux pilotes l'élaboration d'un règlement intérieur qui garantisse les droits et acquis du personnel et examine les nouvelles propositions des pilotes.

Ce règlement intérieur permettra à la RAM de se conformer à la loi et de rompre avec "un mode de gestion peu efficace", celui des protocoles d'accords signés lors des précédents mouvements sociaux, a souligné M. Benhima, rappelant que les pilotes n'ont jamais répondu à cette proposition.

Généralement, le mouvement de grève a été largement suivi par les pilotes de la RAM, a reconnu M. Benhima, qui a précisé que malgré ce débrayage "le transport aérien national s'effectue normalement", grâce à la location d'avions d'Europe pour transporter les passagers en période de grève.

Ce mouvement de grève a échoué dans ses tentatives de paralyser l'activité de la RAM, a affirmé M. Benhima, précisant que les temps ont changé et qu'il est temps que les représentants des pilotes se rendent compte de cette situation et modifient leurs moyens d'action et leurs modes de dialogue social.

"Aujourd'hui, la grève des pilotes est banalisée et nous pourrons y faire face comme n'importe quelle entreprise qui a des ouvriers en grève", a-t-il dit, avant de souligner que "les pilotes ne tiennent plus en otage ni le transport aérien national, ni les passagers, ni la direction du groupe".

MAPF



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