Agadir : Reconstitution du crime de l’Avenue des FAR

Date 23-11-2009 22:30:17 | Sujet : Actualité Agadir et région

Moins d’une semaine pour retrouver les meurtriers, ou plus exactement, les meurtrières du Français de la résidence Al Manzah de l’avenue des FAR à Agadir, dont le corps a été retrouvé par la bonne de la maison vendredi 14 novembre.

Une semaine après le crime qui a soulevé l’indignation des riverains de l’avenue des FAR, une reconstitution du crime a eu lieu en présence des membres de la presse, interdits d’accès à l’appartement où a eu lieu le crime et de nombreux curieux. Samedi dernier, deux femmes et le gardien de nuit ont été officiellement inculpés ; les premières pour meurtre avec préméditation et vol, le deuxième pour rétention d’informations et adultère. Saisis de l’affaire vendredi 13 novembre, les éléments de la police judiciaire d’Agadir ont procédé à un examen minutieux des lieux du crime pour relever les empreintes. L’interrogatoire de la bonne qui a alerté la police suite à la découverte du corps de son employeur n’a pas été d’une grande utilité. C’est le gardien de nuit, après avoir menti lors de l’interrogatoire, qui a avoué avoir joué un rôle dans ce drame, reconnaissant d’avoir eu des rapports sexuels avec l’une des deux femmes qui ont assassiné le ressortissant français.
Selon nos sources, Cheveuxlong P. ressortissant français de 54 ans, avait une liaison extraconjugale avec Khadija A., 26 ans originaire de Casablanca. Cette dernière avec une de ses copines, Rajaâ F., 23 ans, originaire de Casablanca ont été invitées mardi 10 novembre à passer quelques jours avec la victime à Agadir dans un appartement de l’avenue des FAR, propriété d’un ami de ce dernier. Selon les dépositions, la victime se comportait avec les deux femmes comme un proxénète auquel elles devaient verser chaque matin une part fixe de leur recette de nuit dans les bars et dans les chambres d’hôtels, soit 300 dhs. Jeudi 12 novembre, suite à la réclamation de sa part, une altercation s’est produite entre Cheveuxlong et Khadija qui a été giflée et malmenée. Rajaâ vole au secours de son amie et reçoit à son tour une gifle. Les deux femmes se mettent à deux pour venir à bout du quinquagénaire qui se met à crier. Elle tente de l’étouffer avec un oreiller tout en le ligotant. Les deux femmes se sont mises à fouiller dans ses affaires pour lui prendre son argent et ses biens. Après avoir découvert des cartes de crédit, elles se sont mises à lui asséner des coups sur la tête avec un cendrier en marbre pour l’obliger à leur révéler les codes. Il refusait. Elles tapaient de plus en plus fort jusqu’à ce que son crâne se soit fracassé. Prises au piège, Khadija et Rajaâ rangent leurs affaires dans leurs valises et prennent un taxi pour la gare routière Al Massira où elles ont pu prendre le car vers Casablanca jeudi après-midi.

Si ce meurtre nous plonge de plus en plus dans l’horreur de la bêtise humaine, il nous interpelle aussi de par les raisons qui sont à son origine. Sexe, argent, proxénétisme et crime. Le proxénète étranger est un nouveau profil dans les annales criminelles de la ville. La police est maintenant confrontée à un nouveau type de trafic, basé sur l’exploitation des filles de joie qui sillonnent, de nuit, la ville d’Agadir, d’un hôtel à l’autre, d’une boîte de nuit à l’autre, par des étrangers qui les font venir des autres villes, leur assurent l’hébergement moyennant une quote-part sur la recette et un droit de cuissage digne des temps moyenâgeux.

Nour-Eddine SALLOUK
Libération



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