Aïd Al-Adha, une célébration où se croisent les dimensions religieuse, culturelle,éthique et économique
Date 27-11-2009 19:56:54 | Sujet : Société
| La commémoration de l'Aïd Al Adha représente pour la société marocaine en général et la population fassie, en particulier, un moment où se croisent plusieurs dimensions: religieuse (par le rite), culturelle (par les traditions et les cérémonies), éthique (par la solidarité) et économique (par la stimulation du commerce).
Cette fête met en évidence une solidarité particulière envers les nécessiteux, mais aussi lors du rituel du sacrifice où les voisins s'entraident quand ils ne parviennent pas à mettre la main sur un professionnel.
Outre les actes de solidarité des associations caritatives par la distribution de bêtes, les particuliers font aussi montre d'un esprit altruiste qui rappelle que la bienfaisance fait partie de la miséricorde divine.
"Aujourd'hui, les choses ont changé et l'achat du mouton est devenu un réel souci pour le père de famille, les mÂœurs ayant également changé, la situation matérielle des uns et des autres aussi. Mais heureusement qu'il y a encore de bonnes âmes", a confié à la MAP un bénéficiaire d'une opération de distribution de moutons organisée par une association.
La perpétuation des traditions à Fès constitue, en ces moments festifs, une occasion incomparable, particulièrement ce qui se rapporte au domaine culinaire, avec des plats spécifiques comme Lamhammar (une variante de viande rô tie) et Lamrouzia (viande cuite avec du miel, raisins secs, amandes et épices).
Les familles fassies veillent avant le jour du sacrifice, à faire jeûner le mouton, dont le front est préalablement enduit de henné, pour le préparer au sacrifice, en ne lui donnant que de l'eau afin de faciliter le dépouillement de la bête.
Après le rituel du sacrifice, les familles préparent des grillades et de plats à base d'abats avant de découper les autres organes en veillant à consommer la partie droite du mouton avant la partie gauche par respect aux traditions ancestrales.
La consommation de la viande obéit également à un rite qui n'est pas le même pour toutes les familles. Ainsi, certaines optent pour ne consommer la viande du mouton que le second jour, par fidélité à la tradition, qui conseille de ne consommer que les abats, le premier jour de l'Aid et de laisser le reste de la carcasse au second jour.
C'est une circonstance où les familles s'invitent, permettant ainsi de pratiquer l'art de la réception selon la tradition, voire d'innover en cette matière. Ce qui nécessite la préparation du salon traditionnel en bonne et due forme, l'achat du bois de santal, l'eau de fleur d'oranger et tout ce qui se rapporte à la cérémonie du thé .
De retour de la prière de l'Aïd, c'est toujours émouvant de voir des gens qui ne se connaissent pas se saluant et se félicitant.
"Penser à autrui en ce moment précis, du fait de la nature ostentatoire de la fête qui implique toute la communauté des citoyens, c'est faire preuve de bonté et de générosité. L'Islam ne réside pas seulement dans les prescriptions et les proscriptions qui règlent le rituel, mais aussi bien dans ses valeurs de tolérance et de solidarité, de générosité et de coexistence", a souligné dans une déclaration à la MAP, l'universitaire et le chercheur Khalid Hadji.
Et d'ajouter que cette attention particulière aux autres explique le geste fort et symbolique de sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine , en sacrifiant un bélier au nom de son peuple. Ce geste combien généreux perpétue la tradition prophétique et rappelle la présence de l'Autorité suprême qui veille sur ses sujets.
Si au fil des ans ces significations ont disparu de l'esprit des croyants, en procédant à l'achat et au sacrifice du bélier, il n'en demeure pas moins que cette occasion est investie d'autres significations tout aussi importantes à considérer..
MAPF
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