Agadir : Un chantier immobilier bloqué
Date 10-05-2010 21:24:02 | Sujet : Actualité Agadir et région
| · Grève des employés d’une société jordanienne de construction
· Sécurité, hausse des salaires… les revendications
La zone d’urbanisation nouvelle Hay Mohammadi à Agadir est en pleine agitation depuis vendredi. Les habitants du quartier ont été réveillés par les cris de colère des employés d’une société de construction. Il s’agit d’Abou El Aïch construction, une entreprise sous-traitante en charge d’un programme immobilier pour le compte du groupe Addoha.
Sur place, une foule compacte, composée de plusieurs centaines d’employés, a battu le pavé à travers les chantiers du quartier manifestant son mécontentement, sous les yeux des riverains et des responsables de l’entreprise. Malgré la forte tension qui régnait, ces derniers sont restés de marbre. Mené sous la houlette de la CDT, ce mouvement social est le troisième du genre, précise un gréviste. Selon lui, les employés sont au bout du rouleau et n’ont d’autre choix que de sortir dans la rue pour réclamer leurs droits et protester contre «leurs conditions médiocres de travail». «Cela fait plus d’un mois que nous n’avons pas perçu nos salaires. Nous travaillons sérieusement et quand arrive l’heure de la paie, nous sommes obligés presque de la mendier», avance un employé. Mais la rémunération n’est pas la seule cause apparemment de ce mouvement social. Les manifestants réclament également la couverture sociale et l’amélioration de leurs conditions de travail sur le site, notamment sur le plan hygiène. «Il n’y a pas de toilettes sur le chantier et pour nous désaltérer, nous avons seulement une citerne en plastique sans véritable précaution sanitaire. Ce n’est pas humain!», lance un autre ouvrier.
Plus grave encore, les manifestants dénoncent le manque de sécurité sur le chantier. «Les élévateurs sans protection en sont un exemple», déplorent plusieurs manifestants. Selon eux, «en raison des défaillances en matière de sécurité sur le chantier, plusieurs employés sont morts accidentellement sur les lieux depuis le démarrage des travaux».
La question de sécurité dans le secteur du bâtiment interpelle de toute façon tous les intervenants de l’activité. Il n’est pas difficile de vérifier de visu à travers les chantiers que les dispositions de sécurité sont trop souvent le dernier souci. En tout cas, les dirigeants de l’entreprise ont préféré garder le silence face à ces accusations.
L'économiste
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