Le Maroc livrera de l’électricité verte à la France

Date 02-06-2010 00:34:00 | Sujet : Economie

· L’accord a été signé entre l’ONE et le ministère français de l’Ecologie
· Le projet de réseau sous-marin français en appoint
· 36 projets dont 20 de production marocaine sur la table de l’Union


Le forum de l’Union pour la Méditerranée, tenu à Marseille la semaine dernière, entre institutions financières et investisseurs du secteur privé de la région, imprime un nouveau dynamisme à cet ensemble. Ce rendez-vous aux allures de foire à «projets bancables» a fait la part belle aux différentes propositions marocaines soumises à l’appréciation de potentiels investisseurs des deux rives de la Méditerranée dont la plus en vue est le projet du Plan solaire Maroc (PSM).
A ce jour, le Royaume a présenté à l’UPM 36 projets dont 20 de production. Une forte délégation d’institutionnels et d’hommes d’affaires marocains a fait le déplacement à Marseille. A cette occasion, un accord de création d’une unité de production électrique (solaire et/ou éolienne) a été signé entre l’ONE et l’Etat français. Cet accord permettra à la France de récupérer les électrons verts du Maroc, donc d’un pays de la rive sud de la Méditerranée, pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, conformément au titre de l’article 9 du paquet énergie-climat européen. De toute évidence, ce rapprochement participe à rendre bancables les projets capitalistiques retenus dans le cadre des accords de l’UPM. Ces derniers prévoient de faire appel aux concessionnels multilatéraux (Banque mondiale, Banque européenne d’investissement) et bilatéraux (AFD, KFW) pour réduire le coût d’investissement ou encore recourir aux crédits carbone.

Par ailleurs, techniquement, l’existence de l’interconnexion électrique avec l’Espagne, facilitera les échanges entre le Maroc et l’Europe de manière générale. De plus, du point de vue réglementaire, la loi marocaine permet l’exportation des électrons verts.

D’ailleurs, un projet pilote pour tester la faisabilité économique et juridique de leur exportation vers l’Europe est en cours d’expérimentation. Sur un plan industriel, la création d’un parc dédié, notamment le Kyoto Parc de Nador, pour accueillir les investissements en énergie propre, procède de la volonté des pouvoirs publics de donner de la consistance au Plan solaire national.

De toute évidence, les plateformes à même de favoriser les échanges dans les énergies, notamment l’électricité, entre les rives nord et sud de la Méditerranée se multiplient chaque jour davantage. La plus en vue est sans conteste le réseau sous-marin Transgreen, censé acheminer vers l’Europe l’électricité qui sera produite par l’énergie solaire du Sahara. Ce projet vise à créer un large consortium d’entreprises pour répondre à l’objectif fixé par ce plan. Il s’agit de créer des capacités additionnelles de production d’électricité, essentiellement solaires, dans les pays méditerranéens pour une puissance totale de 20 gigawatts d’ici 2020 dont 5 seraient destinées à alimenter l’Europe. A ce titre le projet Transgreen, initié par la France et présenté à la réunion des ministres de l’Energie des 43 pays de l’Union le 25 mai dernier au Caire (Egypte), est pertinent. A noter que Transgreen fait également écho au projet Desertec. S’inscrivant également dans la philosophie global du plan solaire méditerranéen, le but de ce projet est de créer d’ici 2050 un vaste réseau d’installations de production d’énergie renouvelable. L’objectif de l’Union européenne est entre autres de répondre à 15% de la demande de consommation d’électricité en Europe mais aussi aux besoins croissants des populations du Maghreb et du Moyen-Orient en énergie et en eau (usines de désalinisation fonctionnant à l’énergie solaire).

Solaire: Le Maroc en leadership

Le plan solaire marocain entend positionner clairement le Royaume comme le leader de la région en matière d’énergie renouvelable. Une capacité installée de 2.000 MW à l’horizon 2020 sur 10.000 ha d’installations solaires réparties sur 5 sites dont 500 MW à Ouarzazate. Le Plan solaire Maroc sera l’un des plus gros projets d’énergie solaire au monde pour une production de 4.500 MW. Ce qui, à terme, couvrira 18 % de la consommation nationale. Le coût du projet est estimé à 9 milliards de dollars. L’Agence marocaine de l’énergie solaire, siglée Masen en anglais, a pour mission de mener à bien ce projet.

L'économiste



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