La Caravane de la Bourse séduit les Gadiris

Date 12-06-2010 12:16:51 | Sujet : Actualité Agadir et région

· Participation de plus de 64 entreprises de la région
· Le scénario d’une antenne locale de la Bourse à l’étude


Grosse opération séduction menée par la Bourse de Casablanca dans la capitale du Souss. Après Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Oujda… cap sur Agadir. La sixième étape du road show de la Bourse a été l’une des plus concluantes. Chefs d’entreprises, banquiers, CRI, CGEM, Chambre de commerce (CCIS), représentants de grands groupes industriels… Pratiquement l’ensemble du tissu économique a répondu présent. Pas moins de 64 entreprises (entre grands groupes et PME) ont été représentées. L’enjeu est de taille: en finir avec le cliché selon lequel la Bourse est une affaire d’initiés centralisés sur l’axe Casa-Rabat. Mais aussi et surtout se livrer à un exercice pédagogique qui consiste à démystifier la place de Casablanca, décrypter et chasser des idées reçues, vulgariser les concepts tout en expliquant et démontrant, preuve à l’appui, l’intérêt de l’introduction en Bourse.
Mais pourquoi tant d’intérêt pour cette région en particulier? L’option de la Bourse est un choix de prédilection pour le financement des entreprises de la région. Souss Massa a toujours été réputée pour son esprit d’entrepreneuriat et son tissu économique assez diversifié (tourisme, agro-industrie, pêche, agrumes, primeurs, commerce & services…). En plus d’un carrefour d’échanges entre le Nord et le Sud, Agadir est la première destination du Maroc en termes de tourisme balnéaire avec une station naturelle. Mieux encore, l’industrie de la région occupe la 2e place à l’échelle nationale. La pêche est au 4e rang… Autant d’atouts économiques qui font de cette région la deuxième du Maroc avec 12% du PIB. A la richesse économique, s’ajoute l’atout de la diversification (secteurs primaire, secondaire, tertiaire…) avec une part importante de grands chantiers (Plans Halieutis, Vert, Emergence, Azur…). Sauf que face à tous ces atouts de taille, beaucoup se sont étonnés qu’aucune entreprise de la région ne soit cotée à la Bourse de Casablanca.

Mais qu’est-ce qui explique cette réticence à aller vers la Bourse? C’est la raison pour laquelle la Caravane a mis le paquet sur cette escale. Notons que certains gadiris ont essayé de trouver des explications en faisant allusion aux nombreuses entreprises de la région qui ont un siège social à Casablanca et qui s’introduisent en tant que sociétés de la métropole. Certes, c’est une réponse mais elle n’explique pas tout.

Les véritables facteurs de blocage des Soussis sont d’ordre culturel, s’accordent à dire des opérateurs. Les spécificités de l’entreprise dans la région, a fortiori la PME, font que ce sont des structures familiales. Et si les patrons ne vont pas vers la Bourse, c’est parce qu’ils considèrent que Casablanca est loin d’eux. Ils ont donc besoin de proximité. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle des opérateurs ont émis le souhait d’avoir une antenne locale de la Bourse permanente à Agadir. Sur ce point précis, Karim Hajji a promis d’étudier cette option et les modalités de collaboration avec les représentants du CRI et de la CGEM.

D’ailleurs, la Bourse de Casablanca compte mettre à la disposition de ces deux partenaires des écrans répertoriant les opérations de cotation. Mais pour Karim Hajji, «la Bourse est par définition un système délocalisé. La preuve est que la Bourse en ligne se développe de jour en jour. Aujourd’hui, 40% du volume total des transactions s’effectue en ligne». C’est dire que la tendance est la dématérialisation. Sauf qu’à Agadir, la spécificité des opérateurs exige une présence physique de la Bourse. Le caractère familial des entreprises fait que les patrons redoutent aussi une perte du monopole de décision après l’introduction en Bourse. Autre facteur de blocage, la structure familiale des entreprises bute sur l’ouverture du capital. Plus encore, le profil de ces entreprises veut que les fondateurs s’opposent à toute forme de communication et de transparence.

Les 5 bonnes raisons de Dounia Taarji

Face aux différents freins et à la réticence de certains opérateurs à aller vers la Bourse. Dounia Taarji, ex-DG du CDVM, s’est livrée à un exercice pédagogique de proximité. La patronne de Malya Conseil a commencé par rassurer l’auditoire. Elle a précisé qu’elle trouve légitime toutes les angoisses des chefs d’entreprise tout en précisant que la Bourse n’est pas une panacée et qu’elle ne peut résoudre tous les problèmes. En revanche, elle a énuméré les 5 bonnes raisons pour devenir une société cotée.
D’abord cette opération permet de financer les projets de croissance et de développement de l’entreprise en levant des capitaux. C’est aussi une issue pour sortir des contraintes et blocages de cautions et garanties bancaires, avec en plus des investisseurs financiers qui accompagnent les projets sans être présents. La 2e raison consiste à renforcer le capital image de l’entreprise avec plus de présence dans les médias, la communication. Troisième avantage: la mobilisation et fidélisation des salariés qui deviennent associés au capital. Quatrième raison, la valorisation du patrimoine des actionnaires. Enfin, les incitations fiscales avec réduction de 50% de l’impôt sur les sociétés (IS) pour une période de 3 ans.

L'économiste



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