Concert d’Agadir, de la tolérance au service de l’audience
Date 17-10-2010 20:27:05 | Sujet : Actualité Agadir et région
| C’est une marée humaine qui a investi samedi soir 16 octobre la plage Al Marina d'Agadir pour accueillir la cinquième édition du concert pour la Tolérance. Audimat oblige des grosses stars de la variété française se sont succédées sur scène comme Jennifer, Camelia Jordana, Julian Perretta, Yaël Naïm, Superbus, Inna, Kenza Farah, Sheryfa Luna ou encore Grégoire.
Tolérance oblige la scène a aussi accueilli des artistes moins cotés sur les ondes cathodiques hexagonales mais qui ont reçu un reçu un accueil électrique comme la star maghrébine Cheb Bilal ou encore Riba Fusion, porte-drapeau local de la nouvelle scène et seul représentant avec Youness Elguezouli de la musique marocaine pour cette soirée.
Présenté par l’animateur français Laurent Boyer pour être diffusé sur des chaînes comme M6, TV5 et 2M (pour la partie marocaine), l’événement a reçu comme les éditions précédentes un accueil partagé, tant chez le public que chez certains acteurs de cette soirée.
Pour les organisateurs comme Patrick Charles Schoor, producteur pour la société électron libre qui est à l’origine de l’idée, c’est une « occasion unique de faire passer à travers la musique et grâce à la caisse de résonnance médiatique le message de l’acceptation de la diversité ».
Foulhane Bouhssine, leader du groupe Riba Fusion s’est dit quant à lui tout heureux de « pouvoir participer à cette grande fête musical qui permet de rencontrer des musiques mais aussi des professionnels d’horizons divers ».
« Le message de la tolérance n’est pas véritablement respecté »
En cela, « ce concert est une belle opportunité, nous explique Foulhane, mais d’un autre côté, le message de la tolérance n’est pas véritablement respecté, ne serait-ce que sur le plan de la programmation, deux noms pour représenter la musique du pays hôte, c’est bien peu ».
Samira Akher, manager de groupes locaux et acteur culturel au sein de la municipalité partage cet avis : « Si tolérance il doit y avoir, c’est dans le concret que cela doit se ressentir et pas uniquement sur les mots. Nous avons tenté et proposer aux organisateurs d’ouvrir la programmation à plus de groupes locaux. Mais pour l’instant, ça ne marche pas ».
Interpelé sur le sujet Patrick Charles Schoor, producteur pour la société Electron Libre reconnaît que le concept initial qu’est la tolérance a quelque peu été écorché au furet à mesure des éditions. «Mais cela est dû à des contraintes de survie financières liées aux partenaires, notamment M6 qui choisi les artistes programmés » nous explique-t-il.
« Si un jour on trouve les moyens de se séparer d’acteurs qui actuellement entrave l’idée initiale. Je crois qu’on le fera. On est prêt à quitter M6 s’il le faut. Nous en ferions un festival qui s’étalera sur trois ou quatre jours et qui donnera véritablement un sens à la diversité en faisant cohabiter des groupes de notoriété et de nationalités diverses » ajoute Patrick Charles Schoor.
En attendant sans se poser trop de questions, Agadir élargit son seuil de tolérance quitte à le sacrifier sur l’autel de la variété télé.
Menara
|
|