Agadir: les bazaristes à bout de souffle

Date 30-01-2011 13:01:07 | Sujet : Actualité Agadir et région

La concurrence déloyale plombe l’activité
Ils réclament des mesures rapides


LES bazaristes de la capitale du Souss sont inquiets. De jour en jour, leurs affaires diminuent comme une peau de chagrin. Ils pointent du doigt la concurrence déloyale et le marché informel. Ils réclament des mesures urgentes pour sauver leur secteur ainsi que les revenus de centaines de familles.
Des mesures, il en existe. En effet, un label qualité au profit des commerçants des produits d’artisanat est au coeur des préoccupations. Récemment, une étude a été réalisée afin de diagnostiquer la situation de ces professionnels.

L’objectif est de redynamiser l’activité en modernisant le commerce de proximité en dehors des circuits informels qui tissent une toile géante. Cette labellisation permettra aux acteurs du secteur de préserver leur gagne-pain et promouvoir le patrimoine régional. Plus, elle garantira aux clients des produits d’artisanat de qualité, fabriqué dans des ateliers homologués.

Lancée par la Chambre de commerce, d’industrie et des services d’Agadir (CCISA), l’étude s’inscrit dans le cadre du programme Rawaj. Les actions seront financées, pour une grande partie, par le ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies.

Dans un premier temps, l’expérience a concerné 50 commerçants. Question de relever les déficits de ce projet de labellisation avant de le généraliser. De leur côté, les commerçants de produits d’artisanat doivent respecter certaines règles. Ils sont tenus d’aménager des locaux conformes aux normes et de respecter la législation du travail. Selon, Brahim El Ibrahimi, représentant de la section régionale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ils sont appelés également à participer dans le processus de l’identification visuelle du label et à s’impliquer dans le développement social et culturel de Souss-Massa-Draâ. En maîtrisant les langues étrangères et l’histoire locale du patrimoine. Leur connaissance des marchés émetteurs de touristes est aussi un atout.

Seulement, les bazaristes se montrent plus ou moins confiants face à la labellisation. C’est du moins l’avis de Mohamed Bouddounit, bazariste et vice-président de l’Association des commerçants des produits d’artisanats d’Agadir. «L’on s’attend à ce que le label entraîne un changement radical, une réorganisation ad hoc de l’activité dans son ensemble », renchérit Mohamed Bengoud, autre professionnel du secteur. A noter que la région a enregistré une baisse significative dans la commercialisation des produits artisanaux. La raison, selon les commerçants, l’offre « all inclusive ». En effet, des opérateurs touristiques louent au sein des établissements hôteliers des espaces de vente, contre une somme de 300 à 500 DH/jour.
Les touristes n’ont plus besoin de visiter les bazars pour acheter des articles artisanaux. De plus, l’organisation de circuits touristiques en dehors de la ville d’Agadir fait perdre des clients potentiels.

En résumé, les touristes viennent à Agadir sans vraiment visiter la ville. Pour la majorité des bazaristes, ce type de comportement engendre une véritable concurrence déloyale, à laquelle s’ajoute les réseaux parallèles animés par les marchants ambulants, faux guides et chauffeurs de taxi. Ces derniers guettent les touristes et orientent leur comportement d’achat. Conséquence, faute de clients et devant l’accumulation des dettes, de nombreux bazaristes sont contraints de mettre la clé sous le paillasson.

L´Economiste



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