Lahcen Daoudi tire à boulets rouges sur les diplômes universitaires étrangers « à bon marché »

Date 28-05-2012 20:37:27 | Sujet : Société

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche, Lahcen Daoudi, a qualifié d’insuffisante l’offre universitaire actuelle et a laissé envisager à terme l’éventualité de son élargissement par le biais du partenariat avec le privé étranger. Le ministre a évoqué cette possibilité samedi à Rabat au cours d’une rencontre organisée par les médecins et les pharmaciens affiliés au Parti de la justice et du développement sur le thème d’un système de santé équitable.

Devant une assistance de praticiens, de professionnels du médicament, d’élus et de représentants syndicaux et, en présence du chef du gouvernement et du ministre de la Santé, Lahcen Daoudi a vivement critiqué le système d’enseignement supérieur qu’il a jugé inférieur « qualitativement et quantitativement » de ce qu’on est en droit d’en attendre.
Il a estimé que tel quel, ce système place le Maroc en dernière position parmi les pays de la région. Il a également indiqué qu’il est de surcroît très coûteux en devises, puisque les seuls frais d’inscription des étudiants marocains dans les universités étrangères se chiffrent à 2,5 milliards de dirhams. Sachant que le montant total de leurs frais d’étude est de 11 milliards de dirhams par an, il a estimé qu’il est urgent d’agir. Evoquant le nombre des 480.000 réussites au baccalauréat marocain, qu’il a qualifié de plus que modeste par rapport aux 900.000 bacheliers algériens et aux 350.000 tunisiens, Lahcen Daoudi s’est interrogé sur l’efficacité d’un système qui non seulement ne présente pas une offre suffisante et de qualité, mais encore laisse en marge de son champ d’action un nombre important d’étudiants, qui par là-même sont contraints à s’expatrier.


Le ministre qui a annoncé une série de mesures pour remédier à cette situation a jugé que la première exige la valorisation des diplômes délivrés au Maroc, ce qui l’a conduit à critiquer vivement les titres universitaires dans certains pays européens dont il a jugé la pratique en le domaine plus que laxiste. Au vu de cette inadéquation flagrante entre le titre et le niveau des connaissances, le ministère n’accordera plus l’homologation à ce genre de diplômes, a-t-il annoncé. Il a également laissé entendre que son département recourra au partenariat avec le secteur universitaire privé de pays européens dont la renommée est bien établie. Pour améliorer la qualité de notre enseignement, nous envisageons de promouvoir le partenariat le plus étroit avec des établissements d’enseignement supérieur réputés de pays, tels que l’Espagne, la France et l’Allemagne, a-t-il déclaré.

Abdellah Lahmadi (Rabat)



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